Chaque année, le calendrier des sorties horrifiques pèse lourd.
Entre les fictions à petits budgets, les blockbusters de James Wan, les courts-métrages d’étudiants fauchés et les séries aux humeurs bleutées de Mike Flanagan, les amateurs d’horreur sont bien nourris.
On est nous-même amatrices de grands frissons. Alors quand ceux-ci riment en plus avec humanisme, on ne peut qu’être bluffées…
L’histoire d’un calendrier de l’Avent maudit sur grand écran
Eva vit seule dans un grand appartement. Son unique compagnie ? Un chien, qui se dévoue corps et âme à sa maîtresse.
Eva coule des heures tristes dans cet appartement presque vide de présence, et à son travail où son patron est un connard patenté.
Eva est souvent moquée ou en tout cas mal considérée, que ce soit dans l’entreprise qui l’emploie ou lors de dîners avec des traders. En cause ? Son handicap. Car Eva est paraplégique, et ne peut, de fait, se déplacer qu’en chaise roulante.
Ce handicap plonge Eva dans une torpeur étrange, une sorte de brume léthargique de laquelle elle ne s’échappe qu’avec sa meilleure amie, qui malheureusement vit à Munich.
Le jour où celle-ci débarque sans prévenir pour l’anniversaire d’Eva, cette dernière se voit offrir un cadeau qui changera le cours de sa vie.
L’objet ancien et mystérieux qui lui est confié est un calendrier de l’avent « trouvé » au détour d’un marché de Noël. Dedans bien sûr, il y a 24 cases à ouvrir, contenant notamment des friandises.
Classique, vous nous direz. Détrompez-vous ! Ce calendrier recèle les plus gros secrets et les plus infâmes desseins. Quiconque ne respecte pas les règles dictées par ledit objet encourt un risque de mort.
Eva saura-t-elle respecter les règles du jeu ?
Retenez bien le nom de l’actrice principale : Eugénie Derouand
Celle qui porte le film de ses seuls bras, c’est la lumineuse Eugénie Derouand. Connue pour avoir joué dans World on Fire et Si tu vois ma mère, elle n’en est qu’aux débuts d’une carrière qu’on lui prédit prometteuse.
Mais qui est Eugénie Derouand exactement ? Et comment s’est-elle retrouvée à jouer ce premier rôle au cinéma ?
La Française a un parcours atypique ; dès l’obtention de son baccalauréat, elle s’envole pour l’Australie dans le but de devenir bilingue en anglais. Ensuite, elle décide de partir en mission humanitaire sur le continent africain. Mais au fond d’elle, elle sait qu’elle sera comédienne.
De retour en France, elle s’inscrit à des stages de théâtre, qui lui permettent de se faire repérer par celui qui est toujours son agent. Banco ! Son talent et son niveau d’anglais, lui valent très vite une proposition pour la série Britannique World on Fire aux côtés d’acteurs internationaux comme Helen Hunt et Brian J. Smith.
Par la suite, elle fait quelques apparitions dans des séries françaises, et c’est ainsi qu’elle est repérée pour le personnage d’Eva dans Le Calendrier, son premier rôle au cinéma et en tête d’affiche.
« On a tout tourné en 22 jours. C’était un tournage riche »
Eugénie Derouand est de ces actrices qui captent immédiatement l’attention, tant elle apporte nuance et humanité à son personnage. Nous avons rencontré la comédienne en personne pour lui poser quelques questions sur sa préparation du rôle d’Eva.
Madmoizelle : Êtes-vous friande de films d’horreur ?
Eugénie Derouand : Honnêtement, pas beaucoup ! (rires) Il y en a quelques-uns que j’ai beaucoup aimé quand j’étais plus jeune — j’ai eu ma période films d’horreur et esprits. Certains m’ont marqué, et certaines héroïnes ne s’oublient pas. Il y a des films de genre qui ne sont pas spécifiquement de l’horreur que j’ai adoré.
Inconsciemment, ces héroïnes marquantes étaient là, mais je ne m’en suis pas inspirée volontairement : j’ai vraiment essayé de construire quelque chose de personnel avec le personnage d’Eva.
C’est la première fois que vous jouez dans un film horrifique psychologique, est-ce que vous appréhendiez ?
Ah non, j’étais surtout très excitée de relever ce défi ! L’appréhension n’est pas le bon mot. J’étais assez admirative du personnage d’Eva, donc j’avais envie d’incarner cette femme qui se bat quotidiennement pour vivre avec son handicap.
Qu’est-ce qui vous a convaincue d’accepter le rôle ?
L’envie de jouer ! Ça n’arrive pas tous les jours qu’on me propose un rôle en fauteuil roulant, dans le genre horrifique. Et c’est mon premier rôle aussi conséquent.
Avez-vous préparé votre rôle différemment ?
Non, pas « différemment ».
J’ai été prévenue deux mois à l’avance, donc j’ai fait du sport assez intensément. J’ai eu la chance d’être coachée par Lara, une championne de handisport paraplégique depuis une dizaine d’années, pour qu’elle m’explique les gestes et habitudes à prendre. Le tournage était assez dense, il n’a duré que deux semaines.
On ne voit souvent que votre visage, l’avez-vous travaillé pour être plus expressive ?
Je ne me suis pas posé cette question. J’ai essayé de me dire que j’étais sur un fauteuil roulant et que c’était comme ça. Ça m’a mise tout de suite en situation de ne pas être au même niveau que tout le monde. Je me suis vraiment rendu compte de la difficulté des gens en fauteuil roulant. Leur quotidien est un combat.
C’est un premier rôle au cinéma, et en tête d’affiche. Pas trop stressée ?
Pour moi, c’est le calendrier qui tient le premier rôle. J’étais peut-être stressée avant de jouer, mais une fois sur le tournage pas du tout, parce que c’était un rouleau compresseur. Je me suis jetée corps et âme dans le rôle.
On a tout tourné en 22 jours. C’était un tournage riche — je crois que j’ai su que j’étais prise environ deux mois avant seulement… Mais c’est une des raisons pour lesquelles j’ai dit oui, il y avait une palette d’émotions à jouer.
J’avais envie d’incarner cette femme et j’en étais admirative. Eva n’a pas envie d’être définie par son handicap et reste positive.
J’espère que le résultat va plaire aux gens et aux adeptes de films d’horreur. D’ailleurs, on parle d’horreur pour désigner Le Calendrier, mais précisons qu’il y a de la comédie à l’intérieur, du fantastique… c’est un film de genre !
Partagez-vous des traits de caractère avec votre personnage ?
Je dirais, peut-être, sa sensibilité et sa détermination, sa volonté de relever des défis. Elle est obligée de manger les friandises, ce qui l’entraîne dans une spirale infernale. Tout au long du film, Eva garde une conscience morale, mais l’envie de ressentir à nouveau reste plus forte que tout.
Est-ce que vous avez aimé jouer dans un film horrifique et est-ce que vous retenteriez l’expérience ?
Oui, j’en sors grandie, j’ai progressé et évolué dans le jeu. Je n’avais jamais tenu un rôle du début à la fin. J’ai aimé défendre Eva ; pour moi il s’agit de jouer, donc n’importe quel genre aurait été pareil. J’espère jouer dans plein de styles différents.
Je garde un très bon souvenir de ce tournage, même si c’était il y a deux ans. Toute l’équipe était très bienveillante, le maquilleur, le coiffeur… J’étais dans ma bulle, tous les jours, je ne me posais pas de questions.
J’ai vraiment appris à quel point c’est difficile d’être paraplégique. À quel point la société laisse les personnes touchées par le handicap livrées à elles-mêmes.
Si vous deviez donner trois arguments pour convaincre les Madmoizelles d’aller voir Le Calendrier au cinéma ?
Il n’y a pas mieux qu’une grande salle sombre pour aller voir un film d’horreur. Il y a une tension palpable tout au long du film. L’image est très belle et il y a tout un univers dans lequel se plonger.
Avis à toutes les amatrices d’horreur, Le Calendrier est actuellement en salle.
En voilà une entrée réussie par la grande porte du cinéma, loin des parcours classiques des actrices ayant d’abord fait leurs preuves sur les planches avant d’accéder au septième art !
Retenez donc bien ce nom, vous allez en entendre parler dans les prochaines années : Eugénie Derouand.
Et si vous voulez juger par vous-même de ses qualités d’actrice, retrouvez Le Calendrier dans toutes les salles de cinéma de France et de Navarre dès le 1er décembre ! Subtilement, comme la première surprise d’un calendrier de l’Avent…
Nota bene : une scène de violence sexuelle peut heurter certaines sensibilités.
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