Ce sont environ 2 milliards d’euros de produits qui partaient en fumée chaque année. Mais ça va changer : à partir du 1er janvier 2022, les marques n’auront plus le droit de détruire leurs invendus.
Une loi antigaspillage et pour l’économie circulaire
On doit cette nouvelle mesure à la loi antigaspillage et pour l’économie circulaire (AGEC), destinée à « obliger producteurs, importateurs et distributeurs à réemployer, réutiliser ou recycler les produits non alimentaires invendus », rappelait le 10 décembre 2021 le ministère de la Transition écologique.
Cette mesure concerne plusieurs industries de consommation, dont celle de la mode, particulièrement ciblée par des scandales de destruction de fonds de stocks.
Détruire ses invendus, c’est risquer une amende de 15.000€
Dorénavant, une marque qui se risquerait à détruire ses invendus pourrait donc écoper d’une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros par manquement et par personne morale.
Puisque cette loi a été promulguée en décembre 2020, les différentes filières concernées ont eu le temps de s’adapter. Celle de la mode en particulier ne jure plus que par l’upcycling.
Également appelé surcyclage, cela consiste à redonner de la valeur à des objets qu’on comptait jeter en les altérant ou en les remixant. Ça peut être aussi simple que de couper un jean en short, par exemple. Et pourquoi pas faire des chutes de toile denim un sac, d’ailleurs, histoire de pousser cette logique jusqu’au bout afin de ne rien jeter ?
Les produits d’hygiène et de puériculture, particulièrement visés
Cette loi antigaspillage vise en particulier les secteurs des produits d’hygiène et de puériculture, où 9% des invendus sont encore détruits par incinération, relève une dépêche AFP, « alors que trois millions de Français se privent de produits d’hygiène de base et que 1,7 million de femmes ne disposent pas de protections hygiéniques en quantité suffisante. »
Puisque jeter sera dorénavant illégal, les industriels sont donc plutôt invités à donner à des assos, faute de pouvoir toujours recycler ou upcycler. Comme pourraient le dire nos profs de physique-chimie :
« Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme… se recycle, s’upcycle, ou se donne ! »
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Crédit photo de Une : pexels-ron-lach-8386645
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Les Commentaires
Enfin, je n'avais pas du tout conscience que le secteur des produits d'hygiène était particulièrement coutumier du fait ! Après, je suppose que ce sera comme pour l'alimentaire, il faudra prouver qu'on fait la démarche de rendre les stocks en péremption proche disponibles pour des associations, mais ce seront ces dernières qui resteront responsables de la collecte, or il y a de nombreux goulots d'étranglement et saturations.