Publié le 17 janvier 2014
Quand j’étais petite, j’avais l’esprit innocent et pur – comme nous toutes, probablement. Je ne connaissais rien aux choses du sexe (je pensais que quoiqu’il arrive, les gens ne faisaient que se frotter en gémissant et qu’on faisait les bébés en mettant des graines dans le ventre des femmes).
Je suis donc passée à côté d’une grosse quantité de symboliques salaces dans mon quotidien.
En me remémorant, avec le recul de mes vingt-quatre ans, mes plus jeunes années, j’ai pourtant compris que certains marketeurs s’étaient fait plaisir dans la grosse vanne bien grasse.
Je les imagine se taper la cuisse en riant trop fort, fiers de leurs blagues cryptées pour un gosse. Revenons ensemble sur ces éléments de notre enfance qui se sont révélés avec le temps beaucoup plus explicites.
Les Push Pops
Quand on est enfant, c’est un fait : on adore les sucreries. Personnellement j’ai dû en manger, entre 4 et 14 ans, l’équivalent de quinze fois mon poids actuel. En vrai j’en sais rien, j’ai pas compté, mais vraiment je m’en enfilais plein.
Alors quand j’en avais marre de dépenser dix francs midi et soir à la boulangerie en bonbons que je dégommais en quelques secondes, je m’achetais des sucettes.
Au moins, ça durait un peu plus longtemps, t’en avais pour ton argent. Et puis quand j’ai eu 9 ou 10 ans, les Push Pops ont débarqué dans ma vie.
Les Push Pops, c’était les sucettes nouvelle génération, tu vois : un tube qui, lorsque tu appuyais dans le trou du dessous, laissait dévoiler une sucette téléscopique de forme longue et fine.
https://www.youtube.com/watch?v=G_izvS6sLSs
À l’époque forcément, j’ai pas tilté. J’étais petite et ne pipais donc rien à la pipe. Mais reprenons ensemble la description des Push Pops que je viens de te donner :
- une sucette
- à sucer, donc
- bien plus longue que large
- téléscopique
- qui grandit
- surtout quand on lui met un doigt dans le trou.
J’ai peut-être l’esprit honteusement mal placé, mais je ne peux m’empêcher d’y voir une ode à la pipe royale (soit l’autre nom de la fellation avec un doigt dans l’anus).
Ce qui me rassure, c’est que l’idée de cet article m’est venue en voyant ce gif accompagné d’une légende disant « Comment j’ai appris à sucer des zizis » :
Je me demande comment va ton enfance à ce stade de l’article.
Au pire, si j’ai un esprit ludiquement pervers, je ne suis au moins pas la seule à avoir ce problème.
Les Couilles de mammouth
En anglais, les couilles de mammouth (que les plus polies d’entre nous préféraient nommer « boules » de mammouth à la boulangerie) s’appellent en fait des JawBreakers.
« Jaw » pour « mâchoire », « breaker » pour « casser ». Et c’est vrai qu’on trouvait à l’époque difficilement plus douloureux qu’une couille de mammouth.
La couille de mammouth, c’était un énorme bonbon tout rond qui changeait de couleur et de goût quand on le léchait puisqu’il comprenait au minimum une dizaine de couches.
Ça râpait affreusement la langue et quand on avait la joie d’en voir le bout, on tombait sur une petite bille ultra-piquante. Ça revient en terme de douleur à lécher du sel après s’être coupé la langue au rasoir.
Mais en ce qui me concerne, quand je devais cesser pendant quelques minutes de la manger, ce n’était pas parce que j’avais les papilles irritées ou que j’étais lasse du sucre : c’était pour laisser reposer ma mâchoire.
La douleur sourde qui envahissait la zone entourant ma bouche, de mon menton à mes oreilles, se faisait sentir au bout de plusieurs minutes à jouer avec ma couille (façon de parler).
Coucher de soleil sur gonade abrasive – Peinture sur toile (2002, via)
Cette sensation, je l’ai oubliée quand j’ai arrêté de consommer des boules de mammouth. Et puis une dizaine d’années plus tard, j’ai eu comme un flash, la première fois que j’ai mis le nez dans le slip d’un autre : c’était pareil.
Garçon comme fille, hétérosexuel-le comme homosexuel-le, peuvent ressentir cette douleur quand ils ou elles s’appliquent un peu trop longtemps sur la boîte à plaisir de leur partenaire. Finalement, c’est presque pédagogique.
C’est comme une sorte de préparation à l’avenir. Peut-être que les gens qui n’ont jamais cessé d’en manger n’ont pas eu mal à leur première tentative de stimulation orale de leur moitié.
Ou alors c’est complètement vicieux, au choix. Personnellement j’ai du mal à me décider.
J’espère que tu réussiras à ne pas y penser la prochaine fois que tu devras faire une pause pour détendre ta mandibule pendant une partie de sexe oral.
Luxi la luciole
Quoi de plus mignon qu’une luciole pour rassurer les enfants qui ont peur la nuit ? Sans hésiter, la réponse est « plein de trucs », mais soit. Le fait qu’une luciole soit loin d’être l’insecte le plus adorable de la Terre n’a pas arrêté les concepteurs qui ont mis au point Luxi.
Luxi, c’est une luciole au corps en peluche dont le visage vraiment trop pipou s’illumine quand on lui appuie sur le ventre. En fait, Luxi, elle ressemble à ça :
Bien. Bien bien bien. Je suis désolée, mais je peux vraiment pas m’empêcher de voir en Luxi un plug anal en peluche avec une tête endormie et un bonnet.
Le jouet Rafiki Pedobear
Le Roi Lion a marqué toute notre génération. Moi, c’est le premier film que je suis allée voir au cinéma, de toute ma vie. C’est donc en toute logique que j’ai demandé tous les jouets dérivés du dessin animé.
Je ne les ai certainement pas tous eus (j’ai toujours été très gâtée mais mes parents sont des êtres raisonnables qui ne souhaitaient pas que je me transforme en tyran), mais la figurine dont je m’apprête à te parler me dit vaguement quelque chose.
Vaguement, oui. J’avais six ans à l’époque et je ne connaissais pas vraiment la symbolique de ce geste alors mes souvenirs sont assez vagues.
Bref : un des moments phares du film, c’est quand, au tout début, Rafiki présente bébé-Simba à la foule.
Des figurines ont donc été créées pour faire revivre la scène dans le coeur des enfants. Et parmi ces jouets en plastique, l’un attire beaucoup plus l’attention que les autres.
En effet, pour une raison qui m’échappe, ses créateurs ont décidé de mettre en place un système permettant de lever ou baisser les bras du célèbre singe selon qu’on appuie ou pas sur sa queue. Le résultat, disponible sur YouTube, est assez surprenant.
Warning : la vidéo ci-dessous va attraper ton enfance par les cheveux, la jeter par terre, lui cracher dessus, la défoncer à grands coups de pied, lui recracher dessus, l’insulter, la défoncer à coups de poing avant de l’achever en lui flatulant à la gueule. Te voilà prévenue :
Rafiki en pédophile. Mon coeur saigne à un point que tu ne peux pas t’imaginer.
À ton tour maintenant : y a-t-il des éléments de ton enfance qui, avec le recul, n’ont plus rien d’innocent dans ton esprit ?
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires