Je sais pas si ça te faisait ça, à toi aussi, mais moi quand j’étais petite, j’avais vachement besoin d’avoir des modèles, de préférence de mon genre et de mon âge. Ça vient peut-être du fait que je suis fille unique et aucune cousine, et que du coup, j’avais pas de grandes ou de petites soeurs à envier, à admirer ou à copier (ou tout ça à la fois).
Mais comme je regardais tout le temps la télé, des modèles, je m’en trouvais plein ! À l’époque, je me posais pas de questions du style « ça doit quand même être bizarre, d’être enfant et star en même temps, faut être quand même vachement fort pour pas en être tout ébranlé après ». Tout ce que je me disais, c’est que ces stars, elles étaient drôlement mignonnes, et que les gens devaient être drôlement gentils avec elles.
Et aussi qu’elles étaient toujours jolies, ce qui, quand j’étais petite, était un peu trop mon objectif de vie ultime. Écoute, ne juge pas l’enfant que j’étais. Les gosses, ça pense des trucs bizarres, déjà, et puis comment juger quelqu’un qui suce son pouce en se décrottant le nez ?
Je te le demande.
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Voici quatre (cinq, même) des enfants-stars qui m’ont marquée au point que je voulais être elles. Et comme j’ai un peu de dignité, je vous dirai pas, du coup, que je voulais être l’amoureuse de Jordy pour qu’il chante des chansons à ma gloire.
Mae Whitman
SI PIPOU.
Vers le milieu des années 1990, Mae Whitman était plus ou moins partout. C’était l’éternelle interprète de la gamine aux grands yeux parfois espiègles parfois tristes. Elle avait des joues toutes rondes et les cheveux fous éparpillés autour de sa queue de cheval. C’était à mes yeux l’archétype de la petite fille et j’aurais bien aimé, à l’époque où les complexes me faisaient gronder le bide, avoir un peu de sa bonne bouille.
C’était pas facile d’être jalouse d’elle parce qu’en plus, elle jouait dans plusieurs films que j’adorais et que je regardais en boucle, comme Independence Day (elle jouait la petite fille du président des États-Unis) et Un beau jour, dans lequel elle interprétait la marmaille du personnage de George Clooney.
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Aujourd’hui, Mae Whitman est toujours actrice et sa carrière continue d’avoir la classe : elle a joué dans d’excellents films, comme Le Monde de Charlie ou Scott Pilgrim, ainsi que dans la formidable série Arrested Development (dans le rôle d’Ann/Yam/Egg/Her).
Des films et une série que j’ai adoré, mais j’ai réussi à arrêter d’être jalouse alors du coup, je n’éprouve plus que des sentiments positifs à son égard.
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Mara Wilson
Mara Wilson est une tête enfantine qui revenait souvent à la même époque que Mae Whitman : on l’a vue notamment dans Mrs Doubtfire en 1993, Miracle sur la 34ème rue en 1994 et l’adaptation de Matilda de Roald Dahl en 1996.
Chaque fois, c’était la même chose : elle campait des petites filles à la fois drôles, gentilles et sages, avec une pointe plus ou moins forte de gravité.
En plus j’voulais trop avoir un noeud dans les cheveux pour avoir l’air d’un cadeau de Noël.
Elle était douée, Mara Wilson, pour sûr ! Elle était excellente, chaque fois que je la voyais. Tu te dis peut-être qu’avec un tel don pour la comédie, elle est encore dans le business : eh bien non, pas vraiment.
Désormais, Mara a réalisé son grand rêve : être auteure. Elle écrit et sera d’ailleurs éditée aux éditions Penguin Books. Son livre s’intitule (K) for Kids et il s’agit d’un essai à propos de ce que ça fait « d’être jeune, de sexe féminin et un peu hors sujet – comme la seule enfant sur un tournage rempli d’adultes, la première fille dans une maison pleine de garçons, une New-Yorkaise en Californie, et une Californienne à New York, et plus encore », comme on peut le lire sur Mediabistro.
Elle tient également un site, sur lequel elle écrit, Mara Wilson Writes Stuff, ainsi qu’un compte Twitter. L’occasion de constater qu’elle n’en finira probablement jamais d’être intéressante, et drôle, et douée dans ce qu’elle fait.
Et probablement encore plus inspirante aujourd’hui.
Les soeurs Olsen
Une fois Mara sortie de mon écran, je me suis prise d’une idolâtrie qui vise au mimétisme pour Mary Kate et Ashley Olsen, dès la première minute du premier épisode des Jumelles s’en mêlent.
Pourquoi ? La première raison n’est pas bien glorieuse : parce que je les trouvais belles, déjà, oui. Bon. Mais aussi parce que je pensais qu’il était humainement possible d’avoir autant de répartie que leurs personnages. Je les trouvais drôles, mais DRÔLES, je me disais qu’elles étaient forcément comme ça aussi en vrai, POURQUOI MOI J’ÉTAIS PAS COMME ÇA DU COUP ?
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Bah je peux te le dire, avoir une répartie pareille, pour un être humain lambda dans mon genre, sans avoir des textes écrits par des scénaristes (plusieurs, probablement), c’est pas simple simple. J’ai effectivement, parfois, des éclairs de génie, mais beaucoup trop tard. « Beaucoup trop tard » genre « vraiment vraiment trop tard » genre « mon interlocuteur a eu le temps d’aller faire ses courses, de cuisiner une choucroute, de réaliser qu’il a oublié le chou, de retourner faire les courses, de finir de cuisiner la choucroute, de la manger, de la digérer et d’aller aux toilettes sept ou huit fois ».
Y a des gens doués, hein, je dis pas. Mais c’est rare, comme don, une répartie à toute épreuve.
Hilary Duff
Un peu plus tard, j’ai découvert, comme beaucoup d’entre nous, Lizzie McGuire, l’héroïne de nos mercredis matins. Lizzie avait beau ne pas être la cool kid de son école, elle en avait l’étoffe : coiffures sans limites à base de couettes et de gaufrettes, ras-le-cou, vêtements chamarrés, gloss… Elle osait tout ce que je n’osais pas, engoncée que j’étais dans mes t-shirts à col rond.
Du coup, je passais mon temps à imiter ses expressions faciales en espérant que les gens, au collège, se disent « han lala cette fille est tellement facétieuse et son visage est si malléable et expressif ».
Les gens ne se disaient pas vraiment ça et je ne suis pas devenue la fille la plus populaire de l’établissement scolaire (ni même de ma classe, et c’est pas faute de m’être installée au fond pour faire comme les rebelles cancres et trop sympas). En regardant des gifs de la série, je comprends un peu pourquoi :
ARRÊTEZ CE GIF
En plus, elle a joué dans Human Nature, de Michel Gondry, et elle est sortie avec Aaron Carter, qui continue aujourd’hui de lui déclarer son amour sur Twitter dix ans après leur séparation. La pré-ado au fond de mon coeur hurle de jalousie. La semi-adulte que je suis, en revanche, grimace en trouvant ce dernier point creepy.
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Et c’est ça qui fait du bien, finalement : réaliser qu’en prenant des années, en grandissant, j’ai arrêté de chercher des modèles sur les écrans de télévisions et de cinéma pour finalement me contenter d’être quelqu’un qu’il est vachement plus simple d’être : moi-même.
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Les Commentaires
Je rêvais de découvrir une sœur jumelle caché comme elle dans A nous quatre *_*