Live now
Live now
Masquer
pexels-los-muertos-crew-medecine alternative
Santé

Endométriose : une enquête pointe les arnaques des médecines alternatives

Une enquête de FranceInfo pointe le recours aux thérapies alternatives dans le cadre de l’endométriose. Longtemps ignorée, cette maladie gynécologique est devenue un vrai filon, notamment pour des thérapeutes ou coachs autoproclamées qui se réclament de la quête du « féminin sacré ».

Les personnes atteintes d’endométriose mettent souvent plusieurs années avant d’obtenir un diagnostic. Cette errance médicale, que l’on retrouve aussi dans le cas d’autres maladies gynécologiques, n’est pas sans conséquences.

En désespoir de cause, elles sont nombreuses à se tourner vers des thérapies alternatives et complémentaires pour soulager leurs douleurs. C’est ce que tend à mesurer une étude en cours menée par ComPaRe, pour mieux connaître le recours à la naturopathie, l’hypnose, ou encore au yoga pour soulager les symptômes d’endométriose.

L’endométriose, un symptôme de l’expression du féminin ?

Mais comme le souligne une enquête de FranceInfo, recourir à ces médecines alternatives ne doit pas se faire sans vigilance. En écho au récent rapport de la Miviludes sur les dérives sectaires dont nous vous parlions cette semaine, on constate justement que le désarroi face à l’endométriose est une manne pour certaines coachs ou autoproclamées thérapeutes qui facturent consultations et produits dont certains sont même présentés comme des moyens de guérison.

Selon l’enquête, on retrouve là encore toute la rhétorique du féminin sacré et de la quête d’une reconnexion entre corps et esprit pour combattre les douleurs provoquées par la maladie. Une naturopathe assure par exemple que l‘endométriose est un symptôme du besoin d’expression de la féminité dans une société patriarcale. Oui, vous avez bien lu.

Le rapport d’activités 2021 de la Miviludes dresse des constats similaires sur la base de plusieurs signalements :

« Durant ces stages, il est affirmé que si une femme a des règles douloureuses, c’est qu’elle n’est pas “en accord avec sa nature profonde de femme”. En d’autres termes, elle serait responsable de cette souffrance. Ainsi, sous couvert d’un apprentissage pour explorer son féminin sacré, c’est-à-dire “honorer son corps, ses sensations et ses émotions”, c’est la culpabilisation des femmes qui est mise en œuvre. »

Derrière les médecines alternatives, une esssentialisation et une culpabilisation des femmes

L’enquête montre aussi que certaines de ces formations distillent un discours anti-IVG, laissant entendre que l’endométriose ou d’autres maladies gynécologiques sont une conséquence d’un avortement ou d’une fausse-couche.

Au lieu de pointer la naïveté de certaines femmes susceptibles de tomber dans le piège de ces thérapies alternatives, Frédérique Pernotte, sage-femme du réseau Resendo affirme auprès de FranceInfo que le succès grandissant de ces arnaques n’est que le résultat de l’indifférence du milieu médical à l’égard de celles qui souffrent d’endométriose : « Pendant deux heures, ces femmes sont écoutées après plusieurs années à ne pas l’avoir été par le personnel médical ou autre. Évidemment que ça fonctionne »

Sans compter que même après avoir obtenu un diagnostic, la prise en charge de la maladie laisse encore à désirer.

À lire aussi : 66% des femmes sont favorables au congé menstruel… mais en pratique, c’est loin d’être si évident

Crédit photo : Los Muertos Crew via Pexels


Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !

Les Commentaires

2
Avatar de Neko_
4 novembre 2022 à 12h11
Neko_
Mais quel horreur... Je me demande comment font ses personnes pour ne ressentir aucune culpabilité en manipulant des femmes au bout du rouleau.
Et pitiez, je sais que le monde médicale est pas ouf mais c'est pas parce qu'on vous écoute que c'est un miracle.
Extrait de l'article de FranceInfo qui a dans l'article :
Au fil des entretiens, la naturopathe précise sa vision de l’endométriose. Si une femme est malade, affirme-t-elle, c’est qu’il y a une raison : "C’est parce que le corps a eu la place pour ça." Selon elle, une des causes possibles est à rechercher "dans le passé de sa famille, sur le plan générationnel, dans les différentes relations entre les femmes de sa famille, sa mère, ses tantes, ses sœurs". Et elle poursuit : "La maladie peut s’installer pour pleins de raisons au sein des membres d’une famille. Tu es celle qui vient révéler un dysfonctionnement dans la lignée de femmes. La vie t’a chargée de résoudre ce problème."

Et dire que même la Rédac de Madmoizelle était tombée dans le panneau avec ce discours, il y a quelques mois. Désolée je vais être très chiante avec ça mais je ne pardonne pas le dé et la mésinformation.
12
Voir les 2 commentaires

Plus de contenus Santé

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-20T111708.991
Lifestyle

« L’alcool est une condition sociale et on peut rapidement être mis de côté si on ne la remplit plus » : Elena, 36 ans, raconte comment elle a arrêté de boire

Vie quotidienne

Ménage d'automne : la serpillère 2.0 existe, découvrez sans plus tarder notre guide ultime

Humanoid Native
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T170053.120
Santé

« On n’en parle pas assez, mais être malade prend du temps ! » : Solène raconte son quotidien avec une maladie chronique invisible

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T115104.723
Santé

« Le sommeil occupe une place bien plus importante dans ma journée » : Quitterie, 25 ans, raconte son quotidien avec la sclérose en plaques

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.28.20
Bien-être

« On souffre en silence » : 3 femmes nous parlent sans tabou de leurs douleurs menstruelles

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.30.20
Bien-être

Douleurs de règles : et si on arrêtait de souffrir en silence ? Une experte nous explique pourquoi il est crucial de consulter

Woman at home suffering from menstrual pain. Menstrual cramps, woman warming the lower abdomen with a hot water bottle, endometriosis, and diseases causing pain.
Santé

Non les filles, ce n’est pas normal d’avoir mal quand on a ses règles !

basic fit minia
Sport

Revivez le talk Madmoizelle et Basic-Fit sur le sport et la santé mentale

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

Source : Unsplash / Tim Mossholder
Santé

« On m’avait dit qu’il ne me restait que 2 ans à vivre » : contaminée par le VIH en 1984, Pascale est l’heureuse grand-mère d’un petit garçon

2

La société s'écrit au féminin