Invitée sur le plateau des « 4 Vérités » (France 2) jeudi 7 mars, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé que le gouvernement souhaitait permettre la prise en charge intégrale par la Sécurité sociale d’un test salivaire pour détecter l’endométriose, à compter de janvier 2025.
Le coût de cet « endotest », conçu par la compagnie française de biotech Ziwig, est aujourd’hui estimé à 1000 euros. « On a encore une expérimentation sur 3 000 femmes jusqu’à la fin de l’année, et les éléments sont extrêmement intéressants » a appuyé la ministre sur le plateau de France 2. Comment le test fonctionne-t-il ? Quels sont les critères pour y être éligible ? Comment est-il administré ?
Réponses avec le fondateur de Ziwig, Yahya El Mir.
Madmoizelle. Comment fonctionne le test ?
Yahya El Mir. Il s’agit d’un test effectué avec deux micro gouttes de salive, dans lesquelles nous allons aller regarder les ARN et identifier les biomarqueurs de l’endométriose.
La technologie que nous développons, l’analyse de l’ARN salivaire, a un potentiel immense en santé. Quand j’ai commencé à découvrir cela, j’ai réuni mes équipes et je leur ai dit : on va aller là où il y a le plus de besoins : la santé des femmes. C’est là qu’on va avoir un impact concret sur la vie des patientes. On a reçu des prix, été publiés dans les revues scientifiques les plus prestigieuses. Et ce qui nous a le plus touchés, en tant qu’équipe, c’est de lire les premiers témoignages de femmes qui avaient enfin, après parfois trente ans de douleurs, d’infertilité et d’incompréhension, un nom à mettre sur la cause de leurs souffrances. C’est cela qui nous rend le plus fiers.
Comment se déroule le test ?
Ce n’est pas un autotest. Le test doit être prescrit par un médecin, et le prélèvement est traité dans un laboratoire spécialisé. Mais c’est tout simple, sûr, et non invasif.
Le test sera diffusé à travers un réseau de laboratoires partenaires.
Qui peut en bénéficier ?
Les patientes concernées doivent avoir entre 18 et 43 ans et présenter des symptômes évocateurs de l’endométriose. Une fois le test effectué, le diagnostic pourra être posé en dix jours environ.
Quand on sait que les femmes mettent en moyenne dix ans à être diagnostiquées, c’est un grand pas pour leur santé !
Est-il déjà sur le marché dans d’autres pays ?
Oui, il est sur le marché dans 17 pays. Nous avons obtenu la certification CE, c’est une autorisation de mise sur le marché. Ce test est le fruit de différentes innovations technologiques de pointe, et si nous le mettions en vente aujourd’hui en France, toutes les femmes qui en ont besoin ne pourraient pas y avoir accès, à cause de son coût, et ce serait très injuste. C’est pourquoi nous nous sommes rapprochés de la Haute Autorité de Santé (HAS), pour entrer dans un processus de remboursement, pour garantir un égal accès des femmes à ce test.
Dans ce cadre, la HAS a confirmé de manière claire et soutenue l’efficacité et la performance du test, et demandé une étude complémentaire pour évaluer à quel moment de la prise en charge des patientes, il était le plus pertinent de l’utiliser. Nous sommes déjà bien engagés dans ce processus et la ministre Catherine Vautrin a donné un objectif : remboursement pour toutes les femmes en ayant besoin en 2025.
À quel point est-il fiable ?
Les performances diagnostiques de Ziwig Endotest® communiquées par la Haute Autorité de Santé (HAS) dans son avis du 8 janvier 2024, sont élevées, avec une sensibilité de 95 % et une spécificité de 94 %. La performance de Ziwig Endotest a été confirmée par une étude multicentrique (18 centres) sur plus de 1 000 personnes dont les résultats ont été partagés avec la HAS, dans le cadre du processus de remboursement.
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