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Enceinte, elle combat la loi anti-IVG du Texas sans s’en rendre compte

Une femme enceinte s’est fait verbaliser sur une voie de covoiturage, étant seule dans son véhicule. Elle s’est défendue en expliquant qu’étant enceinte, elle partageait bien sa voiture avec quelqu’un.

C’est une situation unique dans la jurisprudence américaine. Il y a quelques jours, une future mère, Brandy Bottone, vivant à Plano, dans l’État du Texas, a reçu une amende de 275 $ (plus de 200 €) pour avoir utilisé une voie de covoiturage alors qu’elle ne partageait pas son véhicule, comme le stipule la loi prévue à cet effet.

Loi anti-avortement au Texas : l’embrouille est totale

Arrêtée par un officier de police, Brandy Bottone a justifié son acte en expliquant qu’elles étaient deux dans la voiture, elle et sa future petite fille à naître.

Arrêtée par un officier, elle décrit la scène au journal The Dallas Morning News :

Il {L’agent de police} a jeté un coup d’œil autour de lui. Il a dit « il n’y a que vous ? » Et j’ai dit : « Non, nous sommes deux. » Et il a dit : « Eh bien, où est l’autre personne. » ? Et j’ai dit « juste ici » en pointant vers mon ventre.

(…) J’ai affirmé que c’était un enfant vivant, et c’est le cas si l’on en croit tout ce qui s’est dit autour de l’abrogation de Roe v. Wade »

Illustration d'une personne enceinte au volant
Illustration d’une personne enceinte au volant – Crédit eclipse_images

Pour Brandy Bottone, depuis la révocation, par la Cour suprême, de l’arrêt qui garantissait le droit à l’avortement, son fœtus de 34 semaines au moment des faits est considéré comme une personne à part entière, et il peut donc être comptabilisé dans l’habitacle.

Ce n’était pas l’avis de l’officier de police, qui lui a donné une amende pour non-respect du code des transports du Texas, amende qu’elle compte bien réfuter. En effet, le Code pénal du Texas définit un « individu » comme un « être humain vivant, y compris un enfant à naître à chaque étape de la gestation, de la fécondation à la naissance ».

Malgré cet évènement, Brandy Bottone explique qu’elle ne se définit pas comme étant « pro-choix ». Dans les colonnes du Washington Post, elle aurait ajouté :

Les lois ne parlent pas toutes la même langue, c’est très confus. Je pense que les femmes devraient pouvoir choisir ce qu’elles font de leur corps, mais ça ne veut pas dire que je suis pro-choix. Je ne conduisais pas dans cette voie à cause de Roe v. Wade, mais juste parce qu’il s’agissait de moi et d’une autre personne.

Loi anti-avortement au Texas : et si ça allait plus loin ?

Et si les personnes enceintes pouvaient profiter de l’aberration, de l’injustice et du ridicule de cette loi ?

Dans les réponses sous un tweet partagé par le compte Le coin des LGBT+, des idées fusent.

Certains proposent, puisque la Cour Suprême veut imposer la pensée de l’existence et de la considération de l’embryon comme un être vivant et ce, dès la conception, qu’elle pourrait également aller jusqu’au bout de sa démarche et proposer une part fiscale dès la conception, mais aussi l’accès à l’assurance santé et vie dès la conception également, tout comme le versement de la pension alimentaire dès que l’ovule est fécondé.

Dans une autre réponse sous le post Twitter, une question intéressante est posée : si lorsqu’une personne enceinte est assassinée, l’auteur du crime pourra-t-il être accusé de double homicide, et ce même si la personne enceinte n’était qu’au début du stade de sa grossesse ?

Concernant Brandy Bottone et la contestation de son amende, le procès devrait avoir lieu le 20 juillet 2022. Est-ce qu’il sera le premier d’une série de contestations de ce genre, qui permettront de pointer les incohérences et les injustices de cette nouvelle loi anti-avortement ? Nous verrons bien.

Crédit photo image de une : eclipse_images

À lire aussi : La Cour suprême flingue le droit à l’avortement aux États-Unis


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Les Commentaires

3
Avatar de Margay
12 juillet 2022 à 16h07
Margay
Par contre, s'il y a des jurisprudences du type évoqué dans l'article, ça va surtout renforcer les lois anti-avortement et rendra d'autant plus compliqué un retour en arrière (ou en avant, vu que la loi anti-avortement est déjà un retour en arrière)
16
Voir les 3 commentaires

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