« Aucun LGBT ne peut être le produit de cette nation ! ». Cette sentence, prononcée par Recep Tayyip Erdogan lors d’un meeting électoral, a annoncé d’emblée la couleur. Alors qu’il était en pleine campagne pour sa réélection, le président sortant a multiplié les attaques contre la communauté LGBTQ+ turque, qu’il a accusé à de nombreuses reprises de détruire les valeurs familiales.
Il a été soutenu par son ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu, lui aussi membre du parti islamo-conservateur AKP, qui a dénoncé la « religion LGBT » importée « d’Amérique et d’Europe », et qui a affirmé que les droits des personnes LGBTQ+ incluent « le mariage des animaux et des humains ».
Cet article est co-financé par le programme Erasmus+ de l’Union européenne.
Check-Europe c’est quoi ? Un projet européen visant à donner les clés de compréhension à ses citoyens afin qu’ils puissent non seulement identifier les fake news, mais aussi devenir des acteurs à part entière de la lutte contre celles-ci.
Ce projet fait d’autant plus sens en prévision des élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin 2024 et qui nous concernent tous en tant que citoyen.
« Il n’y aura aucune conséquence si on nous tue ou si on nous blesse »
Alors que Recep Tayyip Erdogan a été réélu ce week-end avec 52,1 % des voix, la communauté LGBTQ+ craint désormais qu’il ne mette à exécution son « discours de haine » dans une Turquie déjà profondément marquée par les discriminations envers les personnes queer.
« Je suis né et l’AKP était déjà au pouvoir. Depuis ma naissance, j’ai ressenti la discrimination, l’homophobie et la haine. Les fonctionnaires, les enseignants, les directeurs, les employés de l’école m’ont fait ressentir cette haine », explique à l’AFP Ilker Erdogan, un étudiant de 20 ans à Istanbul. « Ils m’ont toujours dit que quelque chose n’allait pas chez moi, que j’étais un marginal et ils m’ont fait croire que je l’étais vraiment. »
« J’ai subi plus de discours et d’actes de haine que je n’en avais connus depuis longtemps ; on m’a jeté du café depuis une voiture et on m’a crié dessus dans la rue », ajoute Ameda Murat Karaguzu, 26 ans, responsable de projet dans une association pour les droits des LGBTQ+.
Elle craint désormais que les actions violentes contre les personnes queer se multiplient, le discours du président Erdogan encourageant « les personnes homophobes, transphobes et hostiles aux LGBTQ+ dans les rues parce qu’elles savent qu’il n’y aura aucune conséquence si on nous tue ou on nous blesse ».
« Les gens sont traités comme des criminels pour le simple fait d’exister », conclue-t-elle.
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