C’est le genre d’avancées scientifiques dont on se passerait bien, surtout quand on voit l’utilisation qui en est faite : dans un article glaçant, nos confrères du New York Times affirment que des scientifiques polonais auraient mis au point un test pour détecter si les patientes ont recouru à un avortement médicamenteux. Tests qui seraient déjà utilisés par les autorités polonaises, selon le quotidien états-unien.
Le pays a l’une des régulations les plus répressives de l’Union européenne en matière d’IVG. Depuis janvier 2021, date de l’entrée en vigueur des dernières restrictions, au moins trois femmes sont décédées, faute d’avoir eu accès à un avortement sécurisé.
Les tests détectent la présence de mifépristone et de misprostol
Ces tests permettent d’identifier le mifépristone et le misoprostol, les deux molécules généralement utilisées dans le cadre d’un avortement médicamenteux. Les essais cliniques pour ce test faisaient partie d’un projet de recherche financé par le gouvernement polonais, dans le cadre duquel les chercheurs ont été capables de trouver des traces de la présence de misoprostol dans le placenta et de mifépristone dans l’échantillon de sang d’une femme.
Un porte-parole du bureau du procureur de Wroclaw a confirmé au New York Times que les autorités polonaises avaient déjà utilisé les tests pour enquêter sur l’issue de grossesses. Cet outil s’inscrit dans le sillon du registre numérique de grossesses, mis en place en 2022 pour recenser les grossesses des citoyennes polonaises et surveiller leur déroulement.
Ces nouveaux tests constituent une technologie dangereuse qui pourrait bien être exportée à d’autres pays, comme les États-Unis, s’inquiètent nos consœurs du média en ligne Jezebel. Ces derniers mois, la pilule abortive était justement au cœur d’une guerre politique et sanitaire opposant les conservateurs, qui souhaitent l’interdire, aux démocrates, cherchant à garantir son accès dans un contexte post-Roe v. Wade particulièrement fragile pour les droits des femmes.
Cet article est co-financé par le programme Erasmus+ de l’Union européenne.
Check-Europe c’est quoi ? Un projet européen visant à donner les clés de compréhension à ses citoyens afin qu’ils puissent non seulement identifier les fake news, mais aussi devenir des acteurs à part entière de la lutte contre celles-ci.
Ce projet fait d’autant plus sens en prévision des élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin 2024 et qui nous concernent tous en tant que citoyen.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
@ShardsofaFox
La misogynie et le contrôle du corps des femmes ne sont pas réservés aux hommes blancs cis, malheureusement c'est universellement répandu sur toute la planète.