Depuis 2020, le gouvernement conservateur polonais met en place une politique anti-IVG stricte. En janvier 2021, une loi ultra-restrictive a interdit l’avortement sauf en cas d’extrême urgence, tandis qu’en juin 2022, un livret numérique pour recenser les grossesses des Polonaises a été mis en place. Une manière pour le gouvernement de mieux surveiller les femmes.
Le décès de Dorota Lalik, 33 ans, enceinte de 20 semaines
Mais la colère monte. Mercredi 14 juin, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Varsovie, ainsi que dans plusieurs villes du pays, afin de protester contre ces lois réactionnaires. En cause, le décès de Dorota Lalik, 33 ans, enceinte de 20 semaines, morte le 24 mai dans un hôpital. C’est déjà le sixième décès en seulement deux ans.
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La jeune femme avait été admise à l’hôpital trois jours avant son décès, alors qu’elle venait de perdre ses eaux prématurément. Souffrant de maux de tête, vomissements, ou encore tremblement, elle est privée de soins médicaux appropriés, rapporte le quotidien local Gazeta Wyborcza.
Alors que le foetus ne pouvait pas naître vivant, aucune décision n’a été prise quant à une IVG d’urgence, ou la provocation d’une fausse couche. Dorota Lalik est décédée d’une septicémie, provoquée par la mort de son fœtus dans son ventre, selon un communiqué publié par sa famille.
Une première condamnation pour aide à l’avortement
Si la loi anti-avortement permet aux médecins de pratiquer une IVG uniquement si la vie de la femme est en danger, en pratique, cela est plus difficile. Car les médecins se retrouvent à avoir peur de le faire, la loi étant tellement restrictive qu’ils craignent de se retrouver dans l’illégalité. Pour la première fois, en mars dernier, une activiste polonaise avait été condamnée par un tribunal de Varsovie à des travaux d’intérêt général pour avoir aidé à un avortement.
D’après un sondage réalisé début mars, 83,7 % des Polonais sont favorables à une libéralisation de la loi sur l’avortement. Et ce drame, qui ont conduit aux manifestations actuelles, risquent de faire grimper en flèche cette statistique.
Cet article est co-financé par le programme Erasmus+ de l’Union européenne.
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