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En Norvège, la maternité trouve sa place dans le monde professionnel, et la France devrait s’en inspirer

Dans une vidéo publiée sur Instagram, un couple de mères norvégiennes vante les mesures de rêve prévues par le pays pour accompagner les femmes et les enfants… tandis qu’en France, les mères doivent se débrouiller seules et dans l’indifférence générale pour jongler entre vie professionnelle et vie familiale. Et si on s’inspirait de la Norvège pour améliorer nos conditions de vie, avant de réclamer aux femmes qu’elles procréent ?

Comment repeupler la France ? Depuis quelques jours, cette question anime notre pays. La natalité baisse régulièrement depuis 10 ans. En 2023, on a recensé 678 000 naissances, soit 6,6 % de moins qu’en 2022 et 20 % de moins qu’en 2010. Le constat est sans appel : les Françaises font moins d’enfants.

Le président de la République, garant d’un modèle économique qui compte sur un seuil de renouvellement positif, a depuis déclaré la « guerre » à cette infertilité multifactorielle et internationale, à en croire son vocabulaire belliqueux. Pourtant, malgré un discours alarmiste des pouvoirs publics et un accompagnement parental frugal, notre pays affiche un des meilleurs taux de fécondité d’Europe (1, 79).

Hasard du calendrier, une vidéo venue de Norvège fait actuellement le buzz sur les réseaux sociaux. Sur leur compte Instagram aux plus de deux millions d’abonnés @julievlorentzen, un couple de mères partage son quotidien et a récemment publié une vidéo vantant les mérites du système norvégien. Tire-allaitement démocratisé sur le lieu de travail, journées enfant malade payées, reconnaissance du coparent pour les couples homoparentaux et spécificités de santé locales, en Norvège, la maternité trouve sa place dans le monde professionnel, et tout le monde trouve ça normal.

Le secret des mères norvégiennes : des pères investis

Dans un pays qui considère la parité comme une des valeurs fondatrices de la société, les hommes et les femmes ne sont plus assignés à des domaines spécifiques. En Norvège, les mères sont bienvenues dans la sphère publique, mais leurs compagnons sont également tenus d’investir la sphère familiale.

Depuis 2019, les familles bénéficient d’environ un an de congé parental. Les coparents disposent chacun de 15 semaines rémunérées à 100 % du salaire initial. Ils peuvent ensuite profiter de 16 semaines supplémentaires. À la condition que le père ait pris ses 15 semaines initiales.

Dès lors, la parentalité n’est plus considérée comme un domaine exclusivement féminin. Même si en Norvège aussi, la plupart des grandes entreprises sont dirigées par des hommes (78%), ce décloisonnement aboli les frontières entre le domestique et l’extérieur. Les hommes et les femmes peuvent alors combiner les expériences, indépendamment de leur genre.

À lire aussi : Les pères sont-ils prêts à privilégier leur vie de famille à leur carrière ?

La France doit-elle s’inspirer de la Norvège ?

Si cette vidéo est autant repartagée, c’est parce qu’elle fait rêver toutes les mères qui, ailleurs en Europe, doivent se débrouiller seules pour mener de front carrière et maternité. 

C’est le cas de la France qui considère la parentalité comme un sujet réservés aux femmes. Les hommes, eux, s’illustrent sur la scène publique et professionnelle, indifférents face aux enjeux rencontrés par leurs compagnes.

Comment exiger des femmes qu’elles continuent de se reproduire quand on les condamne à devoir sacrifier une partie importante de leur vie personnelle ? La Norvège et les pays Scandinaves ont compris qu’on ne pouvait pas. Ces territoires ne sont pourtant pas des terres de cocagnes utopiques. Les actions mises en place pour assurer l’égalité hommes femmes servent avant tout un modèle sociétal basé sur le collectif.

Si l’on réfléchit uniquement en termes d’indice de fécondité, cette approche est insuffisante, ni la Norvège, ni ses voisins, n’enregistrent de meilleurs taux que la France. L’engouement pour ces vidéos et le modèle véhiculé nous indiquent néanmoins que l’approche scandinave permet aux individus de s’épanouir dans tous les pans de leur existence. N’est-ce pas là le principal ?

Comment l’État peut-il oser réclamer des enfants aux femmes, s’il n’est déjà pas en mesure de prendre soin des familles qui luttent déjà pour tout cela ?

Alors, au fond, il n’y a que des bonnes raisons de s’inspirer des mesures norvégiennes…


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