Les activistes avaient raison, le régime de Téhéran n’a pas l’intention d’assouplir ses règles en matière de port du voile. Lundi 2 janvier, les journaux iraniens, via l’agence de presse Fars, ont relayé l’annonce d’un « haut responsable » de la police. La « police a commencé la nouvelle étape du programme Nazer-1 (« surveillance » en persan, NDLR) à travers le pays », a-t-il déclaré. Un programme qui « porte sur l’absence de hijab dans les voitures ».
Dans le cas où une femme serait vue à bord d’un véhicule sans son voile sur la tête, le message suivant lui sera envoyé sur son téléphone : « l’absence du voile a été observée dans votre voiture. Il est nécessaire de respecter les normes de la société et de veiller à ne pas répéter cet acte ». Selon Le Parisien et l’AFP, dans une première version qui a été supprimée depuis, le message prévenait que la contrevenante s’exposait « à des suites légales ou judiciaires ».
Avec ou sans police des mœurs
Une lueur d’espoir est apparue le 3 décembre, lorsque le procureur général d’Iran, Mohammad Jafar Montazeri, a annoncé la dissolution de la police des mœurs, responsable de la mort de Mahsa Amini. La jeune femme de 22 est décédée lors de son interpellation, arrêtée pour ne pas avoir correctement porté son voile. Sa mort a été l’élément déclencheur de manifestations de grande ampleur contre le régime de Téhéran. Mais aussitôt, des voix s’étaient élevées pour appeler à la prudence, affirmant que cette annonce n’était sûrement qu’un écran de fumée. Elles avaient vu juste.
Aujourd’hui encore les manifestations se poursuivent, bien que le régime les réprime avec violence. Selon Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo, au moins 476 personnes ont été tuées par les forces de sécurité depuis le 16 septembre et 39 manifestants risquent la peine de mort.
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Crédit photo de Une : Flickr.
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Les Commentaires
Bref, ça me déprime mais de tout coeur avec les Iranien.nes.