Un an de prison pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage et six mois d’incarcération pour avoir cohabité sans êtres mariés, voici les sanctions moyenâgeuses que prévoit désormais la loi en Indonésie. Selon l’AFP, le Parlement indonésien a approuvé des amendements législatifs apportant des modifications importantes au Code pénal du pays. Parmi elles, l’interdiction des relations sexuelles entre personnes non mariées et la cohabitation en dehors du mariage.
Une atteinte grave aux libertés
Les autorités indonésiennes ont garanti que ces interdictions ne concerneront pas les étrangers en visite dans le pays. Peut-être parce que cela affecterait sinon outre mesure le tourisme ? Concernant sa population, les autorités tablent tout simplement sur la délation pour obtenir des informations qui relèvent de la vie intime et dépassent rarement les murs des habitations. Mais tout le monde n’aura pas le loisir de pouvoir pointer du doigt ce qui se passe entre les draps de son voisin. Seuls les conjoints, les parents ou les enfants pourront signaler les relations sexuelles prémaritales ou extra-maritales dont ils ont connaissance.
Pour les organisations de défense des droits humains, ces nouvelles lois constituent une atteinte grave aux libertés civiles. « Nous reculons… Les lois répressives auraient dû être abolies. Mais le projet de loi montre que les arguments des universitaires étrangers sont vrais, que notre démocratie est indiscutablement en déclin », a déclaré Usman Hamid, directeur d’Amnesty International Indonésie, à l’AFP.
Vers un changement du Code pénal indonésien
L’actuel code pénal indonésien date de l’époque coloniale néerlandaise, et cela fait des décennies que des voix s’élèvent pour s’en émanciper. Force est de constater que le changement est en marche, mais en marche-arrière. Un sens qui convient néanmoins au ministre de la Justice, Yasonna Laoly. Ce dernier a déclaré devant le Parlement : « Nous avons fait de notre mieux pour tenir compte des questions importantes et des différentes opinions qui ont été débattues. Cependant, il est temps pour nous de prendre une décision historique sur l’amendement du Code pénal, et de laisser derrière nous le Code pénal colonial dont nous avons hérité. » Historique certes, liberticide assurément.
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Visuel de Une : Unsplash / Nick Agus Arya
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