L’école est-elle un lieu où se reproduisent les violences sexistes et sexuelles qui perdurent dans notre société ? C’est en tout cas la conclusion d’un baromètre OpinionWay réalisé pour l’ONG Plan International France, qui œuvre pour faire progresser les droits des enfants et l’égalité entre les filles et les garçons, et que relaye Franceinfo.
Le cyberharcèlement, un phénomène de masse
Les chiffres du sondage sont édifiants et permettent de mesurer l’ampleur des violences sexistes et sexuelles en milieu scolaire, qui sont définies comme « tous les actes qui visent à dévaloriser, humilier ou agresser une personne sur la base de son identité de genre, réelle ou perçue ». Ces violences peuvent être « de nature physique, verbale, psychologique ou sexuelle », ce qui regroupe aussi bien les comportements sexistes que les agressions sexuelles et les viols.
Un quart des jeunes filles a déclaré avoir été confrontées à des violences sexistes ou sexuelles à l’école, mais seules deux tiers d’entre elles se sont confiées à quelqu’un. Dans un tiers des cas, leur confidente est une amie ; un tiers s’est confié à ses parents. Seules 18 % des victimes ont sollicité le personnel scolaire.
Outre les violences sexistes et sexuelles, les jeunes filles sont aussi touchées par le cyberharcèlement. 38 % y ont été confrontées, 9 % en ont été personnellement la cible tandis que 32 % ont assisté au cyberharcèlement d’une autre élève.
66 % des victimes de cyberharcèlement sont par ailleurs victimes de violences sexistes et sexuelles dans leur établissement scolaire.
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Un accompagnement insuffisant selon les victimes
Le baromètre met aussi en lumière le manque de confiance qu’ont les élèves envers l’institution scolaire et son personnel. Deux tiers des personnes concernées par le cyberharcèlement estiment ainsi que l’école n’accompagne pas suffisamment les victimes de ces violences en ligne.
La sensibilisation mise en place dans les établissements pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles est aussi insuffisante : trois jeunes filles sur dix seulement ont bénéficié d’un temps de parole sur ces sujets. Moins d’une sur deux a déjà assisté à une séance de prévention sur le cyberharcèlement.
Quant aux auteurs de ces violences, ce sont des garçons dans la majorité des cas (83 %) mais aussi des jeunes filles dans 34 % des situations. Les violences ou le cyberharcèlement est le plus souvent un phénomène de groupe (6 cas sur 10) et a un fort impact sur la scolarité des victimes : 11 % déclarent avoir déjà évité de se rendre en classe.
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