Mise à jour du 22 octobre : L’association Osez Le Féminisme a publié les résultats de son enquête lancée en septembre sur le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports. Et les réponses récoltées auprès de 2288 personnes montrent bien l’ampleur du problème.
En effet, 97% des femmes ont déjà subi un outrage sexiste dans les transports, c’est-à-dire un commentaire ou un comportement à caractère sexiste ou sexuel (Exemple : « T’es bonne, tu suces ? »). 79% des femmes ont déjà été confrontées à une insulte sexiste (le petit « salope » de 8h du matin qui fait toujours plaisir —non—) et 55% ont déjà assisté à une exhibition sexuelle (masturbation en public notamment).
Plus inquiétant encore, 60% des femmes déclarent avoir déjà subi au moins une agression sexuelle dans les transports (main aux fesses, « frotteur », etc) et 7% un viol.
Dans plus de 45% des cas, les femmes n’arrivent pas à réagir face à cette situation (surprise, peur, état de sidération, etc) et malheureusement, dans 85% des cas, les témoins n’interviennent pas non plus. Pourtant, quand les personnes aux alentours s’en mêlent, leur intervention est jugée efficace par les victimes dans 88% des cas.
Enfin, les dispositifs mis en place pour aider les femmes paraissent insuffisants. Seulement 2% des femmes utilisent une borne d’alerte sur les quais ou dans les trains, et plus de 70% des femmes ne connaissent pas le numéro d’urgence 3117 mis en place par la SNCF et la RATP pour venir en aide aux victimes.
La conséquence de tout cela, c’est que les agresseurs continuent de pouvoir agir en toute impunité : seuls 0,6% des agresseurs sont condamnés lorsquent les femmes portent plainte, et cela ne représente que 8% des cas !
Les femmes, elles, adaptent leurs comportements au quotidien et sont entravées dans leur mobilité. 87% déclarent éviter les contacts visuels dans les transports (je confirme), 84% vérifient régulièrement que personne ne les suit (idem), 82% évitent les lieux vides ou fréquentés uniquement par des hommes et 73% modifient leur tenue.
Article initialement publié le 17 septembre 2019.
La vie d’une femme en 2019 dans les transports en commun, c’est encore trop souvent des mecs qui te suivent dans les couloirs, des frotteurs qui profitent de la promiscuité pour te toucher les fesses ou les seins, des insultes ou des sifflements dès 7h du matin et des commentaires non sollicités sur ton physique.
#WagonSansCouillon, une campagne contre les violences sexistes dans les transports
Pour en finir avec ce fléau qui empoisonne le quotidien de nombreuses femmes, l’association Osez Le Féminisme (OLF) vient de lancer une grande campagne contre les violences sexistes dans les transports en commun.
Son petit nom ? #WagonSansCouillon.
La campagne se décline en plusieurs étapes. L’association propose d’abord à celles et ceux qui le souhaitent de témoigner sur les réseaux sociaux avec le hashtag #WagonSansCouillon pour partager leurs expériences, leurs vécus, ou ce qu’il faudrait faire pour que cesse l’impunité des agresseurs dans les transports.
Ensuite, Osez Le Féminisme a lancé une grande enquête pour « mesurer la prévalence des violences sexistes dans l’espace public, et l’utilisation et l’efficacité des dispositifs d’urgence mis à la disposition des usagères ».
Une enquête pour évaluer l’efficacité des dispositifs d’urgence
Si le Haut Conseil à l’Égalité a déjà estimé en 2015 que 100% des femmes utilisatrices des transports en commun sont victimes de harcèlement sexiste ou d’agressions sexuelles, il n’existe pour l’instant pas d’enquête sur l’utilisation et l’efficacité des dispositifs d’urgence existants.
Un manque qu’OLF entend combler avec cette nouvelle enquête, à laquelle tu peux d’ores et déjà participer. (Cela ne devrait pas te prendre plus de 5 minutes).
PARTICIPE À L’ENQUÊTE SUR LES VIOLENCES SEXISTES DANS LES TRANSPORTS
Les résultats de l’enquête seront publiés le 18 octobre (donc ne tarde pas trop si tu souhaites participer). L’association prévoit de les accompagner de préconisations et revendications à porter auprès des pouvoirs publics pour mieux adresser ce problème et en finir avec l’impunité des agresseurs.
Il faut dire que les violences sexistes dans les transports et le harcèlement de rue ont des conséquences très concrètes sur nos vies. Selon OLF, 3 femmes sur 4 adaptent leur comportement ou leur tenue par peur des agressions dans l’espace public.
Et si comme moi tu te rapproches des couples ou des autres femmes la nuit sur le quai du métro et que tu ne sors pas sans tes écouteurs, tu vois sûrement de quoi je parle…
Et toi, quelles sont tes idées pour lutter contre le harcèlement dans les transports ? Tu as déjà été victime ou témoin de violences sexistes ? Viens en parler dans les commentaires !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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