Le puritanisme des États-Unis a de beaux jours devant lui. En Floride, les législateurs planchent actuellement sur un projet de loi qui renforcerait le contrôle de l’État sur l’éducation sexuelle à l’école. Au cœur du texte, l’interdiction de parler des règles aux élèves avant la 6ème.
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L’école publique dans le viseur des lois conservatrices
Ce projet s’inscrit dans la lignée de plusieurs lois conservatrices adoptées ces derniers mois avec le soutien du gouverneur républicain, Ron DeSantis, pour restreindre les discussions en matière d’identité de genre et d’orientation sexuelle dans les écoles primaires.
Cette fois-ci, la loi portée par le républicain Stan McClain limiterait les cours sur « le syndrome d’immunodéficience acquise, les maladies sexuellement transmissibles ou l’éducation sexuelle » aux classes allant de la sixième à la terminale, donc pour les enfants âgés de 12 à 18 ans. Stan McClain a par ailleurs confirmé que les conversations portant sur le cycle menstruel seraient également soumises aux mêmes restrictions d’âge.
« Imaginez une petite fille de CM1 trouvant du sang dans sa culotte et pensant qu’elle va mourir »
Dans une vidéo postée sur Instagram, la députée démocrate Ashley Gantt s’est inquiétée d’une telle décision : « Imaginez une petite fille en CM1, allant aux toilettes, trouvant du sang dans sa culotte et pensant qu’elle est en train de mourir. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive et sa maitresse n’a même pas la possibilité de lui dire que cela fait partie de la vie ».
La démocrate interroge aussi sur les limites de cette loi bancale : « Si une petite fille a ses règles en CM1 ou CM2, cela veut dire qu’elle n’a pas le droit d’en parler non plus puisqu’elle n’est pas encore en sixième ? »
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« Une vision réductrice et binaire du sexe »
Comme le relatent nos confrères du Guardian, Ron DeSantis s’est contenté d’argumenter que cette loi permettrait d’uniformiser l’éducation sexuelle dans tout l’État et de donner aux parents plus de poids. En d’autres termes, cela laisserait au bon vouloir des parents d’éduquer ou non leurs enfants sur ces questions. Ron DeSantis a également présenté cette loi comme une réponse « de bon sens » contre les excès de « l’activisme progressiste ». Un premier vote du sous-comité lui a donné raison par 13 voix contre 5.
Le Planning Familial a dénoncé la législation, qui retirerait la possibilité aux instances locales de décider du programme d’éducation sexuelle des élèves, au profit du ministère de l’Éducation de Floride qui impose « une vision réductrice et binaire du sexe », et stigmatise les élèves LGBTQI+. En plus, bien sûr, de porter atteinte de manière évidente à la liberté d’expression et d’empêcher les élèves d’avoir une éducation complète sur un sujet aussi important que leur propre corps.
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