En Espagne, l’émotion après la défenestration d’un adolescent transgenre

« Stop Bullying », pouvait-on lire sur l’un des cartons disposés au milieu des fleurs déposées en hommage à Ivàn, dimanche 26 février, en Catalogne. Quelques jours plus tôt, cet adolescent de 12 ans s’est défenestré avec sa sœur jumelle du balcon de leur appartement familial. Ce drame, qui émeut toute l’Espagne, a eu lieu à Sallent, ville située au nord de Barcelone, rapporte le quotidien espagnol El Paìs. Le garçon est décédé des suites de ses blessures, tandis que sa sœur est dans un état grave. 

Harcèlement transphobe à l’école et moqueries sur leurs origines

Dans sa lettre d’adieu, Ivàn avait annoncé vouloir entamer une transition de genre, et être victime de harcèlement à caractère transphobe à l’école. « Je ne supporte pas d’être harcelé à l’école toute la journée, d’être brimé parce que j’ai pris la décision de m’appeler Ivàn », aurait écrit le jeune garçon dans sa lettre, comme le rapporte son grand-père auprès de la radio espagnole Onda Cero. Le témoignage d’un de ses camarades appuie cette déclaration : « Il avait coupé ses cheveux courts et demandait à ce qu’on l’appelle Ivàn, mais certaines personnes utilisaient encore un prénom féminin », a-t-il déclaré au journal El Paìs.

Selon leur grand-père, le harcèlement scolaire des deux enfants ne serait pas seulement lié à la transition de genre d’Ivàn. La famille était arrivée d’Argentine il y a deux ans, et les adolescents auraient été moqués à cause de leurs origines ou encore de leur accent. La famille assure avoir alerté l’école et les services municipaux de Sallent de « la dépression et du harcèlement » vécu par les deux enfants, mais selon eux, rien n’aurait été fait pour protéger les jumeaux.

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L’Espagne avait fait voter une ambitieuse réforme du changement d’état civil

L’Observatoire contre l’homophobie de Catalogne, a vivement recommandé aux services de l’Éducation du gouvernement catalan de clarifier les faits, et garantir la « rigueur et la transparence » de l’enquête administrative. Quitte à porter l’affaire en justice, ce qui n’est pas fait pour l’heure. « Il est clair qu’il y a eu une situation de harcèlement motivée par l’identité de genre », ont-ils déclaré dans un communiqué. La ministre de l’Égalité, Irene Montero, qui vient de faire voter une ambitieuse réforme du changement d’état civil comme l’a rappelé Têtu, a tenu à rendre hommage au garçon : « Son nom était Ivàn. Personne d’autre ne devrait avoir à souffrir [d’être qui il est] ».