C’est une histoire qui relance les débats autour du consentement en Espagne. Cinq femmes issues des réseaux anarchistes à Barcelone ont porté plainte pour abus sexuels continus, atteinte à l’intégrité morale, révélation de secrets, et privation de l’exercice des droits fondamentaux contre un policier qui les surveillait, avec qui elles ont eu des relations sexuelles, comme l’a révélé le magazine espagnol Directa.
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Le policier profitait de son infiltration pour coucher avec des militantes anarchistes
Daniel Hernández Pons – un nom d’emprunt –, policier, a commencé sa mission d’infiltration en juin 2020. Son objectif ? Épier et comprendre le fonctionnement des milieux anarchistes et indépendantistes catalans à Barcelone.
Il se présente face aux militantes comme un installateur de climatiseur aux sympathies anarchistes. Il va même jusqu’à épouser le look de l’emploi, portant crète, piercings, et tatouages, s’affichant avec des t-shirts aux messages antifascistes ou anti-police. Durant 2 ans et demi, il gagne ainsi la confiance de militantes, et obtient des relations sexuelles avec au moins huit d’entre elles.
Deux d’entre elles expliquent avoir même été en couple avec lui. Mais ces femmes pensent avoir des relations sexuelles avec un sympathisant anarchiste, et non pas avec un agent de la police nationale, qu’elles considèrent comme « ennemi » politique. Elles ne disent pas que ce Daniel les a forcées à avoir des rapports avec lui, mais plutôt que si elles avaient su qu’il était un policier infiltré, elles n’auraient jamais consenti à une relation.
Alors que l’Espagne a approuvé récemment la loi dite « un oui c’est oui », qui a mis au centre de la définition du viol l’absence de consentement (plus que la violence ou l’intimidation), cette affaire relance la question autrement en Espagne.
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Les Commentaires
Quand tu fais confiance à quelqu'un, t'es plus amenée à lui parler de trucs sensibles, d'où la nécessité pour les infiltrés de tromper les autres. Et je pense pas qu'on puisse vraiment comparer la tromperie d'un gars sur une appli de rencontre que la tromperie d'un infiltré.
Evidemment, si on parlait d'un groupe néonazi, le sujet serait traité d'une toute autre façon. Là, les gentils, c'est le groupe indépendantistes et les méchants la police.