Avoir des enfants a toujours fait partie de mon futur rêvé. Aînée d’une famille nombreuse, avec moult cousins de tous âges, je me suis toujours sentie attirée par les bébés. J’ai donc toujours su qu’un jour, je serai maman.
J’ai rencontré l’homme de mes rêves en fin d’école secondaire (terminale pour les Français). Le contact est tout de suite passé… Nous étions tous les deux quelque peu à part, lui par son intelligence incroyable, moi par ma sensibilité exacerbée. Nous avons commencé une relation, et le thème des enfants et du mariage est venu très rapidement, comme une évidence. Nous nous sommes mariés à 22 et 23 ans, juste à la fin de nos études supérieures. Il a fallu toutefois plusieurs années à mon mari pour se sentir à l’aise avec l’idée de devenir père. Ce n’était pas grave pour moi, même si je ressentais ce besoin intime de devenir mère depuis mes 20 ans, j’étais prête à attendre (mais pas trop longtemps). Lorsqu’il s’est senti prêt, les choses n’ont pas traîné. Nous avons commencé les essais bébé et deux semaines plus tard, j’ai eu le bonheur indescriptible de voir les deux petites barres sur un test de grossesse.
Avant d’aller plus loin, je pense qu’il est utile que je donne quelques éléments de contexte sur ma personnalité, car cela à son importance pour la suite. J’ai toujours été quelqu’un d’hypersensible, d’anxieux et d’angoissé. Ce n’est que vers mes 17 ans que de réels problèmes psychiatriques sont apparus : trouble panique, trouble anxieux généralisé, phobies d’impulsion, TOCs. J’ai coché une à une toutes les cases des troubles anxieux possibles et imaginables. Malgré cela, j’ai pu être suivie par un psychologue de qualité et réussir sans aucun souci mes études supérieures.
Les essais bébé ont commencé alors que je me remettais doucement d’un burn-out massif qui m’avait obligé à être arrêtée pendant plusieurs mois. Mon métier, difficile et mal considéré, m’avait refait plonger dans de terribles crises d’angoisse. J’étais assistante sociale, je souhaitais aider tout le monde, j’étais trop sensible et perfectionniste, cela m’a fait péter un câble. Je commençais donc à remonter la pente lorsque nous nous sommes décidés pour concevoir. C’était aussi une manière pour moi de m’épanouir autrement que par la voie professionnelle. Si je n’étais pas une bonne assistante sociale, je pouvais être une bonne mère.
La grossesse
Les trois premiers mois ont été compliqués. Une fois la joie de la découverte de cette grossesse sont venues les angoisses : peur de la fausse couche, angoisses sur l’avenir, peur de mal faire, c’était dur. J’étais aussi très affaiblie physiquement, j’ai passé deux mois dans mon lit à cause de nausées insupportables. Pourtant, je gardais espoir. Je portais la vie en moi, c’était un miracle, une bénédiction ! Je suis croyante, et je remerciais Dieu tous les jours de m’avoir fait ce cadeau merveilleux.
Le deuxième trimestre a été magnifique : plus de nausées, une formation de guide nature enrichissante, les premiers mouvements de mon bébé, et puis surtout, les échographies. J’étais suivie par une très chouette gynécologue qui m’en faisait une tous les mois. Quel bonheur de voir Bubulle (son surnom) évoluer, bouger, sucer son pouce in utero… Mon mari était très présent et impliqué, il m’accompagnait à tous mes rendez-vous et se préparait à son rôle de futur père. Contrairement à la France, en Belgique, nous sommes accouchées par notre gynécologue directement, même s’il n’y a pas de complications.
Le troisième trimestre a marqué un tournant. Peu à peu, les douleurs physiques sont apparues : douleurs pelviennes, difficultés à la marche, sentiment de lourdeur… Rien de grave, mais suffisant pour me faire arrêter plusieurs de mes activités sociales, comme la chorale, alors que le chant était vital pour moi. Je me préparais à la naissance avec une sage-femme et une kiné spécialisée. Vers 7 mois et demi, j’ai dû tout arrêter pour menace d’accouchement prématuré : mon col était trop fin. J’ai donc dû arrêter de me balader, de faire les courses, de nettoyer la maison… Toutes ces activités qui me maintenaient dans une routine rassurante et qui rythmaient mon quotidien. C’est là que mon moral a commencé à descendre inexorablement. Je ne voyais plus mes amies non plus, car nous étions en période Covid. La menace de devoir accoucher seule si mon mari était contaminé me hantait. Seule, sans activités, je dépérissais. J’ai à peine fêté Noël, avec un masque FFP2, car un de mes rares contacts, ma mère, avait attrapé cette maladie et m’avait donc condamnée à ne pas fêter le Nouvel An avec mes amies. Quelques jours après les fêtes, je me suis effondrée chez ma gynécologue. Je ne supportais plus d’être enceinte, je voulais que ce bébé sorte à tout prix, peu importe les risques de prématurité. J’ai eu la chance d’avoir été écoutée par mon médecin, et elle m’a prescrit un mûrissement du col une fois le 8e mois de grossesse entamé, ainsi que des entretiens avec la psychologue de la maternité où j’allais accoucher. Elle m’a aussi fait un décollement des membranes (avec mon accord), et 48 heures plus tard, le travail a commencé.
L’accouchement
Il a commencé par un fou rire. Je jouais avec des amis en ligne et ai terminé la soirée en leur disant que si j’accouchais, ce serait de leur faute… Les contractions ont duré toute la nuit et ne se sont pas arrêtées. La douleur était supportable et j’ai tout géré pendant que mon mari dormait. Nous sommes partis à la maternité à 8 heures du matin, car je sentais que le moment était venu. À l’hôpital, j’ai été très bien accueillie par les sage-femmes. J’ai géré la douleur qui augmentait par le chant, et avec les massages de mon mari. J’ai pu bénéficier d’une péridurale, comme je l’avais demandé. Six heures plus tard, je donnais naissance à ma fille. Ma gynécologue n’avait pas pu arriver à temps, mais ma sage-femme et mon mari (oui, il m’a tenu une jambe pendant la poussée) ont été incroyables, et jamais je ne me suis sentie abandonnée. La médecin est arrivée juste à temps pour me recoudre, suite à une petite déchirure. Vraiment, je n’ai eu que du positif à dire sur l’accompagnement dont j’ai bénéficié. J’ai tout de suite aimé ce petit être posé sur ma poitrine, même si ce n’était pas la vague d’amour décrite par certaines femmes.
Le post-partum
Malheureusement, quelques heures après l’accouchement, je me suis mise à pleurer. Je ne savais pas pourquoi, j’étais épuisée et ma fille pleurait sans que je comprenne. Ces pleurs ne sont pas arrêtés. J’étais incapable de dormir en même temps qu’elle, la mise au sein était difficile et douloureuse, et mon mari devait souvent prendre le relai. J’avais des crises de désespoir plusieurs fois par jour. Je me sentais incapable de m’occuper d’un si petit humain. La responsabilité me paraissait insupportable. Je plongeais. Je suis restée 5 jours en maternité, le temps de voir la psychologue, et de vérifier que ça allait aller.
Seulement, cela n’a pas été. Une fois à la maison, j’étais incapable de dormir à côté de ma fille. Le moindre de ses mouvements me réveillait. Mon mari a donc dû prendre le cododo de son côté. Ma mère, consciente de ma détresse, était tout le temps à la maison. Mais malgré tout ce soutien, je continuais à pleurer, à angoisser, à vouloir tout abandonner, partir et ne jamais revenir. J’aimais ma fille de tout mon cœur, mais je ne savais pas être seule avec elle. C’était trop difficile, trop angoissant.
Aussi appelée « dépression postnatale maternelle », la dépression post-partum est un trouble dépressif caractérisé qui touche les mères et qui survient dans l’année suivant la naissance de l’enfant. Selon l’enquête périnatale de Santé Publique France datant de 2021, 16,7 % des mères seraient concernées.
Encore taboue, la dépression post-partum peut concerner toutes les mères, de tous les âges, de toutes les origines et de tous les milieux sociaux. En post-partum, une femme a 3 fois plus de risques de sombrer dans une dépression qu’à d’autres moments de sa vie.
Il existe cependant des facteurs de risque : antécédents de troubles psychiatriques, antécédents familiaux de dépression du post-partum, événements stressants avant ou pendant la grossesse, accouchement traumatique, antécédents de maltraitance pendant l’enfance, difficultés et/ou violences conjugales, isolement affectif, monoparentalité, précarité, reprise précoce du travail…
Les hospitalisations
Au bout de 4 jours, ma détresse psychologique était trop grande. J’ai été hospitalisée pendant huit jours à la maternité où j’avais accouché. Ma fille ne dormait pas avec moi, et c’était un véritable soulagement. Elle venait me rejoindre le matin avec mon mari ou ma mère, et repartait le soir. Je me sentais enfin bien, je pouvais me reposer la nuit, et profiter de mon bébé en me sentant en sécurité pendant la journée. J’ai toutefois dû quitter ce cocon de bienveillance avec un programme fixé : une hospitalisation de jour deux demi-journées par semaine avec ma fille, ainsi que le passage d’une équipe de psychologues à la maison plusieurs fois par semaine. J’aurais voulu avoir une place dans une unité maman-bébé (UMB), malheureusement, rien n’était disponible.
Pour celles qui ne savent pas, une unité maman-bébé est une unité de psychiatrie où les mamans souffrant de problèmes psychiques sont prises en charge en résidentiel avec leur bébé par une équipe spécialisée dans l’accompagnement parental. Il en existe plusieurs en France, mais seulement deux en Belgique francophone (une quinzaine de places pour 4 millions de personnes).
Revenue chez moi, je me suis effondrée à nouveau. J’avais le sentiment que je n’allais pas y arriver, je voulais mourir, j’étais à bout. En accord avec l’équipe de psychologues, ma psychiatre et l’hôpital, j’ai été prise en charge dans une unité psychiatrique classique en attendant une place en UMB. C’était ma première hospitalisation, mais ce fut un soulagement. Je ne pouvais voir ma fille que deux heures par jour, mais je ne devais plus allaiter à cause du traitement, et surtout j’étais tranquille, tellement tranquille. Les autres patients étaient tous bienveillants et attentifs. J’étais vue par une psychiatre régulièrement et par une psychologue deux fois par semaine. Je pouvais me lâcher lors des ateliers d’art-thérapie et me sentais enfin en sécurité. J’y suis restée deux semaines, le temps qu’une place soit disponible en UMB. Je suis donc partie pour cette nouvelle aventure.
Je pensais y trouver un cadre rassurant pour m’occuper de ma fille en toute sérénité, ainsi que des professionnels compétents. Je n’ai jamais été aussi déçue… Pendant mon hospitalisation en psychiatrie classique, j’ai fréquenté un forum pour mamans en difficulté (Maman Blues) que je recommande vivement, et on m’avait juré que l’UMB allait résoudre mes problèmes. Malheureusement, je me suis retrouvée dans une unité classique, mélangée avec d’autres patients qui avaient des pathologies impressionnantes. Les infirmières, en sous-effectif, n’avaient pas suffisamment le temps de s’occuper des mamans et étaient parfois dans la maltraitance la plus complète. Mon mari ne pouvait venir que deux fois par semaine, et je me sentais terriblement seule. Je devais m’occuper de ma fille seule, alors que j’en étais incapable. Ce cauchemar a duré trois semaines, jusqu’à ce que la psychiatre décide de me retirer ma fille et de me garder sous la menace d’une hospitalisation contrainte. À ce moment, j’étais complètement sonnée et en véritable danger de suicide. Mon mari est venu chercher ma fille, et j’ai pu commencer à me reconstruire. Cela a pris du temps, deux mois plus précisément. Grâce aux médicaments, à mon mari, ma fille (que je voyais lors des sorties autorisées régulières), aux amitiés faites sur place, je suis sortie la veille de mes 27 ans.
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La chute
Suite à cette hospitalisation, j’ai commencé à fréquenter une psychologue spécialisée dans la parentalité que je voyais chaque semaine. J’allais dans un centre de jour, avec d’autres patients psychiatriques où je me plaisais vraiment. Je m’y plaisais tellement que je ne voulais pas revenir chez moi le soir, où m’attendait ma fille. Je n’avais pas envie de m’occuper d’elle, même si je l’aimais. Une sorte de nounou ou ma mère m’accompagnait de la sortie de la crèche jusqu’à ce que mon mari termine son travail. Les nuits étaient assurées par une amie étudiante, car j’étais incapable de les faire avec mes somnifères et mon mari travaillait à temps plein. Pendant plusieurs semaines, je m’approchais régulièrement dangereusement du balcon, avec l’envie récurrente de me blesser suffisamment pour ne plus avoir à prendre soin de ma fille. À la sortie d’un rendez-vous chez ma psychiatre, j’ai failli me jeter du haut des escaliers, et seul mon père m’a retenue. J’ai donc de nouveau été hospitalisée pendant deux semaines, le temps d’adapter mon traitement et de vérifier que je ne représentais plus de danger pour moi.
Peu de temps après, je suis partie avec ma famille (frères, sœurs, parents), mon mari et ma fille dans la maison de famille en Bretagne. Une semaine est passée, mais un jour, une remarque innocente de mon mari m’a fait plonger complètement. Je me suis sentie coupable, en colère, incapable d’être mère. Je me suis enfermée dans ma chambre, refusant les propositions d’aide de mon entourage. Sur un coup de tête, j’ai pris plusieurs médicaments, et j’ai sauté par la fenêtre.
De là, j’ai eu un black-out. Je me rappelle des jambes des pompiers, d’une salle d’opération, et la première vision claire que j’ai eu était celle de mon père, pleurant, me demandant pourquoi j’avais fait ça. Il s’avère que je m’étais cassé deux vertèbres, ainsi que l’os du talon, et que j’avais été transférée à Brest pour être opérée en urgence. Ma famille était à deux heures et demi de route, mais mon mari, mon père et ma mère se sont relayés à mon chevet. En attendant mon transfert en Belgique, j’ai été hospitalisée en chaise roulante en psychiatrie en France. Là, j’ai vraiment été étonnée des différences avec la Belgique : pas de psychologues, un psychiatre à temps partiel pour 20 patients, pas d’activités. Cela me semblait surréaliste lorsque je comparais mes expériences. Ici les patients ne recevaient que des médicaments, rien d’autre. Ma famille est rentrée en Belgique, mais mon père est resté pour me rendre visite, faisant chaque jour 5 heures de route pour me tenir compagnie.
Selon une enquête nationale de Santé Publique France sur les morts maternelles datant de 2021, entre 2013 et 2015, au moins 35 femmes se sont suicidées pendant leur grossesse ou lors de la première année de vie entre leur enfant. Soit environ 1 par mois, ce qui représente 13,4 % des morts maternelles.
Le suicide est désormais la deuxième cause de mortalité maternelle, derrière les maladies cardiovasculaires. Pourtant, selon ce même rapport, 91,3 % de ces décès intentionnels auraient pu être évités. « Les facteurs d’évitabilité identifiés pour ces causes de décès soulignent en particulier l’importance de la prévention et des parcours de soins pluridisciplinaires coordonnés impliquant les soins primaires les maternités et les services de santé mentale », écrit Santé Publique France.
La remontée
J’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir. Je me suis rendu compte de ce que j’avais failli faire vivre à ma famille, et la peur qu’ils avaient eu de me perdre. Cela a créé un traumatisme chez mes parents, mes frères et sœurs, mais surtout chez mon mari. Je me suis jurée que plus jamais je ne recommencerais, pour moi, pour mes proches, mais surtout pour ma fille, qui avait failli perdre sa maman. J’ai été rapatriée de France à mes frais (les assurances ne couvrent rien en cas de tentative de suicide), et j’ai été réhospitalisée dans mon hôpital habituel. J’ai été opérée du talon et j’ai commencé la rééducation doucement. Les infirmiers ne savaient plus quoi faire de moi tant je les ai fait tourner en bourrique (on s’ennuie vite à devoir rester dans son lit). Heureusement, ma famille est venue tous les jours, je voyais ma fille, et surtout, j’ai eu le soutien de mes amies. J’en avait mise une au courant, et elles se sont toutes relayées pour venir me voir.
J’ai enfin pu sortir d’hospitalisation, et suis retournée vivre chez mes parents. Mon mari était trop stressé et vivait dans la peur que je commette à nouveau un geste suicidaire. Sauf que là, quelque chose avait changé. Je ne voulais plus mourir. Je voulais me battre et réussir à prendre mon rôle de mère. Au fur et à mesure des mois, j’ai pu passer de la chaise aux béquilles, puis à marcher par moi-même. Je travaillais avec ma psychiatre et ma psychologue pour éviter à nouveau ce geste que je regrettais tellement. Un sentiment de culpabilité m’habitait sans cesse. Je m’en voulais d’avoir fait subir cette épreuve à mes proches. Cette culpabilité m’aidait à tenir en retrait toute pensée noire. Peu à peu, j’ai repris confiance en tant que mère. Je m’occupais désormais de ma fille, toujours accompagnée, mais j’existais en tant que mère. J’ai pu réparer le lien qui avait été malmené par ces mois d’hospitalisations et de séparations. Je prenais même du plaisir à la voir évoluer, grandir et découvrir le monde. Je suis revenue dans ma maison peu à peu, chaque semaine un peu plus, jusqu’à ce que je reprenne pleinement mon rôle d’épouse et de mère.
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Aujourd’hui
Aujourd’hui, je revis doucement. La dépression est toujours là et me demande beaucoup d’énergie, mais j’ai repris des activités. Je ne vis plus au jour le jour, je refais des projets. En septembre, je reprendrai des cours à l’Université en droit, une matière que j’ai toujours adorée. Ma relation avec mon mari se reconstruit doucement, la confiance revient, même si mes médicaments sont toujours sous clé. Ma relation avec ma fille est très chouette, je peux enfin tenir mon rôle de mère. Récemment, j’ai recommencé à la garder seule et à intervenir la nuit en cas de réveil. Ce qui est normal pour la plupart des parents représente pour moi un pas énorme. Mon traitement médicamenteux diminue doucement, et je continue le travail thérapeutique. Je garderai sans doute des séquelles à vie de ma chute, mon talon me fait souffrir et je ne sais plus faire de sport. Plusieurs opérations m’attendent encore. J’ai aussi découvert dans toute cette aventure que je suis peut-être porteuse d’un trouble du spectre autistique (TSA), un diagnostic est en cours. Une étude anglaise affirme que 60 % des mères autistes auraient connu la dépression post-partum
Si la maternité représente toujours un sport de combat pour moi, au moins je suis maintenant debout pour me battre.
Conseils pour les mères qui se reconnaissent dans mon vécu
Je n’ai pas la prétention d’être psychologue, mais je pense pouvoir formuler certains conseils pour les mères qui souffrent de pensées suicidaires… Tout d’abord, n’attendez pas que le pire se produise. Si vous avez des pensées suicidaires, rendez-vous aux urgences pour vous faire examiner. Ensuite, si c’est possible, faites-vous entourer. Mon entourage (mari, famille, amis, professionnels) m’ont sauvé plusieurs fois. Parlez-en, même si vous avez honte, même si c’est un tabou. La dépression post-partum touche plus de femmes qu’on ne le pense, et c’est une maladie qui se traite. Ensuite, trouvez-vous des activités en dehors de la maternité, n’importe quoi comme hobby, mais ça aide vraiment. Si jamais vous voulez en parler avec d’autres personnes concernées, vous pouvez contacter l’association Maman Blues. Elles organisent des groupes de parole en ligne comme en présentiel. Elles gèrent aussi un forum où on se retrouve entre mamans ayant connu des difficultés, et ça fait un bien fou de se sentir comprise.
Si vous pensez être concernée par une dépression post-partum ou avez des pensées suicidaires, il est important de ne pas rester seule et d’en parler à votre entourage pour bénéficier de leur soutien.
Des professionnels de santé peuvent aussi être à l’écoute des turbulences que vous vivez : médecin généraliste, gynécologue, sage-femme, psychologue, psychiatre…
Les centres de protection maternelle et infantile (PMI) bénéficient également d’une équipe pluridisciplinaire qui pourra vous proposer un suivi psychologique.
N’hésitez pas à solliciter les associations : Maman Blues, dont parle Clémence plus haut, offre via son site internet et son forum d’échanges un soutien, une écoute et un conseil à tous les parents qui en ressentent le besoin.
Vous pouvez aussi consulter le site Le Club poussette. Cette récente association est présente dans plus de 120 villes de France et d’Europe pour aider les mères en post-partum à créer du lien avec d’autres parents et ainsi briser l’isolement qui les guette après la naissance de leur enfant.
Des lignes d’écoute sont aussi à votre disposition : Allô Parents Bébé (0 800 00 34 56), qui est un numéro vert national, anonyme et gratuit, et qui offre une écoute et des conseils de psychologues formés et sensibilisés aux problématiques périnatales.
Enfin, si des pensées suicidaires surviennent, il est indispensable d’obtenir le plus rapidement possible de l’aide. Vous pouvez appeler la ligne d’appel nationale de prévention du suicide au 31 14. Il s’agit d’un numéro gratuit, accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
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