Comme chaque jour, Twitter, le meilleur réseau social pour les débats infinis, a décidé de nous faire des nœuds au cerveau. En cause, un questionnement millénaire :
« On fait 50/50, ou on partage en fonction des revenus ? »
Comme les deux tiers de mes histoires de migraines, tout a commencé par un tweet.
« Je sais que ce ne sera pas une nouvelle pour les personnes de bon sens mais :
La division de la responsabilité financière dans une relation devrait être équitable et non égale.
Si vous gagnez trois fois le salaire de votre partenaire, vous devriez payez plus parce que vous le pouvez. Partagez en deux tiers/un tiers, et prenez en charge 70% des factures. »
J’ai applaudi, me sentant absolument en accord avec ce principe dont j’estime qu’il devrait être généralisé partout, tout le temps, y compris au bar avec les potes.
Les arguments pour un partage équitable
Comme moi, nombre d’internautes conquis ont exprimé la manière dont ils pensaient le partage équitable des dépenses en fonction des revenus de chacun, au sein du couple comme en famille ou entre amis. Sous le tweet, on pouvait lire par exemple :
« Je dis toujours à mes proches que si je leur propose quelque chose qui est hors de leurs possibilités financières, ils ont juste à me le dire et ce sera réglé.
J’ai grandi dans une grande pauvreté, et il y a tellement de choses que je n’ai jamais pu faire parce que je manquais d’argent. Si j’ai envie ou besoin que que quelqu’un soit là, je vais faire ce qu’il faut pour que cela arrive. »
Un autre internaute explique que pour lui, l’équité se trouve dans le fait de dépenser chacun le même pourcentage de ses revenus, tableur Excel à l’appui :
« Exemple basique, mais les deux partenaires paient le même pourcentage de leur revenu, même si l’un paie environ 85% du montant total, ils contribuent de la même manière relative. »
Parmi les arguments en faveur de ce système d’organisation, on retrouvait pêle-mêle, au sein des témoignages :
- Cela permet de choisir son mode de vie en s’alignant sur le revenu le plus haut, sans ruiner le revenu le plus bas
- Celles et ceux qui ont connu la privation ont envie de partager ce qu’ils peuvent avec leurs proches qui galèrent un peu plus, sans les mettre mal à l’aise ou les infantiliser
- Les revenus et les situations fluctuent dans le temps : être capable de faire ça pour un proche aujourd’hui, et savoir qu’il ou elle sera capable de faire la même chose pour nous demain, c’est un lien de confiance important
- Quand on gagne 3 ou 4 fois le salaire de ses proches, exiger de tout partager au centime près peut sembler cruel
- Exiger de faire 50/50, dans une relation avec un écart de salaire important et où d’autres rapports de pouvoir rentrent en compte (quand une personne impose à l’autre certaines dépenses, notamment), cela peut s’apparenter à de l’abus
Mais il y a toujours un mais : très vite, les contre-arguments se sont faits tout aussi pertinents.
Les arguments pour un partage égalitaire
Les deux arguments les plus récurrents sont ceux de la rancœur qui s’accumule, et celui du pouvoir au sein de la relation qui accompagne le pouvoir financier.
« On dirait une recette parfaite pour créer de la rancœur. La personne qui paie le plus voudra plus de contrôle. C’est pour ça que les situations financières sont des facteurs importants dans les débuts de relation. »
C’est l’argument qui revient le plus souvent : celui de la domination financière, qui permet d’exiger des choses de son partenaire. Notamment, dans les couples hétérosexuels où les hommes gagnent statistiquement plus, du travail domestique.
À la relation de pouvoir qui peut accompagner ce déséquilibre financier s’ajoutent des arguments de l’ordre de la responsabilité, comme cette personne qui affirme :
« Quand on vit avec quelqu’un, particulièrement en couple, on partage à égalité. Les deux parties ont chacune décidé de vivre ensemble, et sont doivent assumer la responsabilité de ce choix à égalité. »
D’autres affirment avoir regretté cette organisation après leur rupture, se sentant floués d’avoir « investi » autant d’argent pour une personne qui ne fait plus partie de leur vie aujourd’hui.
Moi, ça fait 14 minutes que je me dis qu’on serait vraiment plus heureux à s’échanger des coquillages dans un monde sans argent. Mais bon, dans le doute, je vais aller vérifier les fiches de paie de mon mec.
Crédit Photo : Cottonbro / Pexels
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Les Commentaires
Nous sommes pacsés, on ne compte pas se marier mais on va faire un testament chez le notaire.
Il va gagner un peu plus que moi maintenant, donc il sait que j'attends qu'il paye plus de choses.
Déjà on va remettre plus de choses sur le compte commun, parce que là on paye chacun des choses pour nous sans savoir exactement quoi (par exemple moi les charges de l'immeuble et lui toutes les assurances. Ça nous concerne tous les deux donc autant mettre ça sur le compte commun).
Après nous avons chacun nos comptes perso, en dehors du compte commun, ce que l'on gagne nous revient. Je tiens à garder mon salaire pour moi et je n'ai pas envie de lui rendre des comptes si je veux m'acheter quelque chose et inversement. Par chance, on gère plutôt bien notre budget ! (je crois que j'aurais beaucoup de mal à vivre avec une personne très dépensière.)
Et avant de vivre ensemble, on se parlait avant de sortir pour savoir ce que l'on pouvait se permettre. Et si on restait longtemps dans l'appart de l'autre, ça nous paraissait logique de participer aux courses par exemple. Pareil pour les cadeaux, cela peut sembler bizarre, mais j'aimais bien avoir une limite pour ne pas embarrasser l'autre et inversement (surtout au début, j'avais toujours l'idée de la rupture en tête et clairement ça m'aurait embêté que l'on depense beaucoup pour une relation courte. Maintenant on vit ensemble, alors même si on peut rompre un jour, faire des cadeaux plus couteux ne me dérange pas)
Pour les amis par contre, il peut m'arriver de payer un verre quand je n'ai pas vu les gens depuis longtemps, mais sinon c'est chacun son truc. On s'arrange pour sortir dans des endroits abordables où chacun peut payer sa part. Ou alors, une personne reçoit et les autres peuvent participer aux courses. (on faisait comme ça quand j'étais à la fac par exemple). Maintenant, je vis loin donc si des gens viennent me voir, je les héberge et souvent on me paye un resto et c'est très bien !