Début mai, en Argentine, la haine envers la communauté LGBTQIA+ s’est soldée par trois féminicides.
Selon Libération, qui a consacré un article à ce drame, un homme d’une soixantaine d’années a jeté, dans la nuit du 5 au 6 mai, un cocktail Molotov au sein de l’appartement où vivaient deux couples de femmes. Sévèrement brûlées, trois d’entre elles, âgées de 52 et 43 ans, sont décédées des suites de leurs blessures. La quatrième femme, âgée de 49 ans, elle aussi gravement brûlée, a pu parler aux enquêteurs.
L’auteur présumé du triple féminicide arrêté
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’homme était le voisin des quatre femmes. Tous résidaient dans le quartier de Barracas, dans un « conventillo », un logement-pension collectif où vivent plusieurs familles.
Le témoignage de la survivante, ainsi que celui d’autres voisins, démontre que l’homme aurait spécifiquement visé les quatre femmes parce qu’elles étaient lesbiennes, à qui il aurait proféré des insultes telles que « monstres », « grosses crasseuses » ou encore « tortas » (« gouines ») depuis plusieurs mois. Le sexagénaire a depuis été arrêté sur place et placé en détention.
Si pour le moment, ni la police, ni la justice n’ont confirmé le mobile de cette attaque, dès lundi 6 mai au soir, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans le quartier de Barracas pour dénoncer un « crime de haine » envers la communauté LGBTQIA+.
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Ce triple féminicide intervient alors que le nouveau président argentin Javier Milei multiplie les prises de parole et les mesures antiféministes et visant spécifiquement les minorités de genre. Depuis son élection en novembre dernier, il a supprimé le ministère de la Femme, a annoncé son intention de fermer l’Institut national contre les discriminations et a interdit le langage inclusif dans l’administration nationale et dans l’armée.
De son côté, le ministère de la Femme de la province de Buenos Aires n’a pas hésité à qualifier cette attaque de « crime de lesbophobie » qui « n’est pas un cas isolé, mais s’inscrit dans des discours répétés de façon irresponsable par le gouvernement ».
Les Commentaires
C'est que l'Argentine est une fédération donc la province de Buenos-Aires a son propre ministère. Un peu comme aux USA.
C'est terrible, il serait intéressant d'avoir plus d'articles sur le féminisme latino américain et les VSS dans ces pays. Je m'y intéresse via la musique et c'est passionnant.