L’annonce était loin d’être grande surprise, puisqu’en avril dernier, Emmanuel Macron s’était engagé à cette nomination. Mais elle a été réitérée par sa Première ministre ce jeudi 4 août, à l’occasion de l’anniversaire de l’abrogation des discriminations entre les relations hétérosexuelles et homosexuelles introduites en 1942 par le régime de Vichy :
Un « ambassadeur aux droits LGBT + », dont on connaîtra le nom avant 2023, et qui sera donc notamment en charge de défendre « notamment la dépénalisation universelle de l’homosexualité et de la transidentité », dossier sur lequel la France a déjà été engagée par le passé.
En plus de ce poste affilié au ministère de l’Europe et des affaires étrangères, Élisabeth Borne a aussi fait savoir qu’un fonds de 3 millions d’euros serait créé pour financer de nouveaux centres LGBT+.
Des annonces parfois très fraîchement accueillies par certaines associations, dont SOS homophobie qui les qualifient d’« insuffisantes » :
L’association refuse que le gouvernement tente aussi vite de faire oublier les récentes sorties des membres de son gouvernement, du « Ces gens-là » de la ministre de la Cohésion des territoires Caroline Cayeux, à Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique qui hier encore qualifiait de « raccourci » le fait de considérer comme homophobes les personnes qui se sont opposées au mariage pour tous et ont voté contre cette loi.
Un ambassadeur pour donner le change face des associations échaudées ?
Quel pays pourrait bien faire la leçon à l’international sur la protection des personnes LGBTI+ et de leurs droits, alors qu’au sein même de son gouvernement, y exercent des ministres qui se sont illustrés en refusant des mesures d’égalité ?
Un geste aussi pour tenter de rattraper les associations LGBTI+ qui ont boycotté le « dîner des fiertés » organisé par la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances Isabelle Rome ? Le 20 juillet dernier, elles étaient plusieurs à avoir décliné l’invitation.
« On ne veut pas de photos avec des petits fours avec une ministre au moment où le gouvernement s’accommode de la parole homophobe d’une ministre », avait déclaré le président de l’Association des familles homoparentales (ADFH) Alexandre Urwicz.
D’autant que l’actuelle gestion de la vaccination contre la variole du singe, virus qui touche de plein fouet la communauté LGBTI+, montre bien peu de volonté politique quand il est question de protéger les minorités.
Une fois le nom de l’ambassadeur ou de l’ambassadrice nommée à ce poste connu, nul doute que les associations seront particulièrement attentives et que l’existence de cette fonction, dont les contours restent pour l’instant très nébuleux, ne devra pas faire oublier certaines positions de ses ministres, voire même de son Président lui-même.
À lire aussi : Et si la France reconnaissait les victimes de sa loi homophobe passée ?
Crédit photo : AFP (Capture Youtube)
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