Lundi 17 juillet, la ministre britannique des Femmes et des Égalités, Kemi Badenoch, a annoncé sur le plateau de la BBC que les enseignants recevraient cette semaine de nouvelles consignes pour mieux gérer les cas « d’élèves qui ressentent une anxiété liée au genre » (« gender distress » en anglais). Des consignes qui bafouent le consentement de l’élève et ne tiennent pas compte du milieu familial potentiellement hostile de l’enfant, quitte à le mettre en danger.
« Tenir les parents au courant de ce qu’il se passe à l’école »
Le plan doit officiellement être publié cette semaine. Il prévoit que les enseignants soient désormais obligés d’informer les parents d’élèves lorsque leur enfant se questionne sur son identité de genre. Selon la ministre conservatrice, cette mesure vise à tenir les parents au courant « de ce qu’il se passe à l’école ».
Comme le relatent nos confrères du Guardian, ces nouvelles consignes demandent aux professeurs de toujours consulter les parents lorsqu’un enfant souhaite être appelé par un autre prénom, ou porter un autre uniforme. Par ailleurs, il est suggéré aux écoles de ne pas utiliser le pronom choisi de l’enfant sans l’aval de ses parents. De quoi leur donner une prise hors du cercle familial.
Enfin, les consignes recommandent aux enseignants de soumettre à une « période de réflexion » tout enfant qui déclare ne pas se reconnaître dans l’identité de genre qui lui a été assignée à la naissance.
La famille, deuxième pôle de violence pour les LGBTIphobies
Interrogée sur la possibilité que des élèves trans aient l’impression d’être outé auprès de leurs parents contre leur gré, la ministre a martelé : « cela n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle, et ce qui est juste, c’est que les parents soient au courant de ce qu’il se passe à l’école avec leurs enfants ».
Rappelons néanmoins que, selon le dernier rapport de SOS Homophobie, les cas de transphobie sont en nette hausse (27 % par rapport à 2021), et que la famille reste le deuxième pôle de violence, après la sphère numérique, pour les agressions LGBTIphobes.
Pour les victimes les plus jeunes, une agression LGBTIphobe sur trois a lieu dans le contexte familial ou l’entourage. Ces nouvelles consignes risquent donc de vulnérabiliser les élèves britanniques évoluant dans des cercles familiaux hostiles.
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Les Commentaires
Ah oui je suis d'accord avec toi. Ma réflexion était plutôt sur le fait de décider de changer de prénom chaque jour pour faire rire la galerie/tourner en bourrique un professeur (petit souvenir d'une prof remplaçante au lycée, beaucoup d'élèves avait indiquer un mauvais prénom sur les papiers que l'on posait sur la table, ce qui ne correspondait pas à sa liste).
Mais nous sommes d'accord, les enfants et ados ont le droit au respect et de se chercher !