« Un grand moment pour les personnes transgenres et intersexes. »
C’est ainsi que Lisa Paus, la ministre allemande de la Famille, a salué l’adoption mercredi 23 août l’adoption d’un projet de loi sur « l’autodétermination du genre ».
Porté par la coalition de centre-gauche d’Olaf Scholz, le texte vise à « faciliter le changement de genre et de prénom à l’état civil pour les personnes transgenres, intersexes et non binaires », ont précisé les services de la ministre, dans un communiqué.
Changer le regard sur la transidentité
Si le texte doit encore être soumis au Parlement avant d’entrer en vigueur, il pourrait s’avérer révolutionnaire pour les personnes transgenres, intersexes et non binaires puisqu’elle remplacera une législation datant de 1981 qui considère toujours dans le pays la transidentité comme une maladie psychique.
Encore aujourd’hui, les personnes trans, intersexes et non binaires souhaitant changer de genre doivent se plier à deux tests psychologiques et répondre à un questionnaire aux questions intrusives sur leur sexualité. La décision revient ensuite à un juge de valider, ou non, le changement de genre.
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Avec la nouvelle loi, les démarches seront grandement facilitées puisqu’il suffira aux personnes concernées de remplir une déclaration auprès de l’état civil pour rendre effectif leur changement de prénom et/ou de genre.
Le nouveau texte précise également que pour les moins de 14 ans, seuls les parents ou tuteurs pourront engager une procédure de changement d’état civil. Les plus de 14 ans pourront quant à eux entreprendre seuls les démarches, mais avec le consentement de leurs parents.
Enfin, un délai de réflexion de 3 mois sera accordé aux personnes avant que ne soit validé leur changement dans l’état civil. À l’issue de ce laps de temps, demander à rechanger de genre ne sera possible qu’après un an.
Levée de boucliers chez les conservateurs et les transphobes
Si les associations LGBTQI+ se sont réjouis du projet de loi, ce n’est pas le cas de l’opposition conservatrice, qui estime que le changement de genre ne devrait être possible qu’après avoir consulté des experts, et que le processus devrait être réservé aux personnes majeures.
Une partie des féministes allemandes, hostiles aux personnes transgenres comme la journaliste Alice Schwartzer, ont aussi fait valoir que la loi risquait d’encourager les jeunes à changer de genre car c’est « à la mode ».
Des autoproclamées « féministes radicales » (TERF) ont aussi affirmé que la loi risquait d’aider des hommes potentiellement agresseurs à avoir accès aux espaces réservés aux femmes. Des craintes qu’a balayées la ministre Lisa Paus, qui a assuré que l’autodétermination « existe déjà dans d’autres pays (…) sans qu’il y ait la moindre indication d’abus ».
L’autodétermination du genre a déjà été adoptée en Belgique, en Espagne, en Irlande, au Luxembourg et au Danemark.
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