Les agences d’intérim continuent à discriminer les candidats en fonction de leurs origines. Selon une étude publiée par SOS Racisme ce mardi 12 mars, près de deux tiers des agences d’intérim discriminent à l’embauche, en raison des origines ethniques des candidats.
Dans un testing réalisée auprès de 152 entreprises, « 61% des agences d’intérim testées ont adopté un comportement problématique », a rapporté auprès de France Inter l’association de lutte contre le racisme.
Des discriminations qui reculent lentement
Selon l’étude de l’association, dans 14% des cas, « spontanément, la personne qui est au bout du fil, va dire, oui, aucun problème, on vous fait une présélection. Ça, c’est une réponse interdite », a déclaré Alice Murgier, responsable juridique de SOS Racisme. Lors des testings effectués, les réponses sont différentes : à la demande d’avoir « des personnes plutôt blanches » auprès des agences, l’association s’est vu répondre que c’était possible, « le but c’est de faire du business », continue la responsable juridique.
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Pour le président de SOS Racisme Dominique Sopo, les agences d’intérim ont désormais conscience que discriminer est illégal. Mais vont adopter des comportements pour contourner la loi : « Une grande partie des agences d’intérim vont refuser de pratiquer elles-mêmes la discrimination, parce qu’elles ont une grande conscience que tout cela est totalement illégal et que cela les impliquerait. » Il affirme que des agences « vont faire preuve d’une forme de complaisance dans la discrimination en disant, faites la sélection vous-même au client ».
Selon l’étude, un tiers des agences testées acceptent de travailler avec un client qui annonce qu’il triera lui-même les CV. L’association avait mené un premier testing fin 2021, qui révélait que près de la moitié des agences d’intérim discriminaient à l’embauche. Trois ans plus tard, SOS Racisme constate que les efforts sont minimes, puisque les discriminations reculent que très lentement.
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