Produits nomades par excellence, les lingettes démaquillantes jetables sont plébiscitées pour leur facilité d’utilisation et pour leur promesse d’action 2-en-1 qui élimine les fards et nettoie la peau.
Apparues dans les années 1990, elles se sont rapidement frayé un chemin dans les sacs de voyage mais ont aussi remplacé le classique combo coton et lait démaquillant dans nombre de salles de bains, au grand désespoir des dermatologues qui les trouvent trop agressives pour la peau délicate du visage et du contour de l’œil.
Mais il n’y a pas que l’épiderme que les lingettes démaquillantes irritent : la planète aussi prend cher. Alors si on leur disait bye-bye définitivement ?
Les lingettes démaquillantes jetables, une catastrophe pour l’environnement
Les lingettes démaquillantes, tout comme les sacs de caisse et les pailles en plastique, ont un impact négatif sur l’environnement. En fonction des modèles, elles sont fabriquées à partir de polyester, de polypropylène, de coton, de pulpe de bois ou encore de rayonne, des matériaux qui ne sont pas toujours biodégradables. La plupart des lingettes terminent donc leur vie dans des décharges, d’où elles ne disparaissent jamais vraiment.
Enfin, ça, c’est quand elles ne sont pas jetées dans les toilettes (mais qui fait ça ?) ! Les lingettes démaquillantes (mais aussi leurs cousines désinfectantes, nettoyantes, bronzantes etc.) sont la bête noir des stations d’épuration car, à l’inverse du papier toilette, elles ne se décomposent pas dans l’eau.
Elles finissent donc par créer un bouchon qui, en plus de gêner le traitement des eaux usées, peut être responsable d’un débordement des eaux domestiques vers le milieu naturel, et de la pollution des milieux aquatiques.
Et encore, là on parle du textile, mais il ne faut pas oublier que les lingettes sont imprégnées d’une solution qui n’est pas toujours uniquement constituée d’eau de rose et d’huile d’amande douce, ce qui rajoute plus de produits chimiques dans les décharges et dans le système d’assainissement des eaux domestiques si elles sont jetées dans les toilettes.
Le cas des lingettes démaquillantes compostables et biodégradables
Dans un effort pour être plus écoresponsables, certaines marques ont lancé des produits dits* compostables et/ou biodégradables (pour rappel, un produit compostable est biodégradable, mais l’inverse n’est pas forcément vrai). À première vue, l’idée semble intéressante mais, dans les faits, c’est plus compliqué.
Comme l’explique l’experte en mode de vie éco-responsable Ashlee Piper au magazine InStyle :
« Si on n’a pas de composteur chez soi ou dans son quartier, et qu’on met une lingette compostable à la poubelle, elle ne va pas se décomposer. Et c’est la même chose si une lingette biodégradable finit dans une décharge, car toutes les conditions ne seront pas réunies pour permettre sa décomposition. »
Mais alors qu’est-ce qu’on fait ? Eh bien, on arrête d’acheter des lingettes, même compostables (sauf si on se sent d’élever une colonie de lombrics sur son balcon) et on teste de nouvelles façons de se démaquiller qui, en plus d’être plus respectueuses de la planète, seront aussi plus douces pour la peau.
*Conformément à l’article 130 de la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, depuis le 1er janvier 2022, les produits et emballages en matière plastique dont la compostabilité ne peut être obtenue qu’en unité industrielle ne peuvent porter la mention « compostable ».
Il est aussi interdit de faire figurer sur un produit ou un emballage les mentions « biodégradable », « respectueux de l’environnement » ou toute autre mention équivalente.
Par quoi remplacer les lingettes démaquillantes ?
Pour adopter une routine de démaquillage plus écoresponsable, et définitivement dire « adieu » à la lingette, on peut s’inspirer des principes de la beauté zéro dechet en utilisant des produits qui n’ont besoin que d’être massés sur le visage pour dissoudre les fards et les impuretés, ou des gants ou lingettes démaquillantes à l’eau, lavables et réutilisables.
En fonction de ses goûts, on peut opter pour un baume, une huile, une crème ou encore un lait démaquillant (pour ce dernier, si on ne se sent pas de le rincer à l’eau claire, un disque à démaquiller lavable permettra de retirer le produit en même temps que les résidus de maquillage).
Alors oui, ça prend plus de temps que de frotter une lingette jetable sur son visage. Oui, c’est moins pratique à emporter en week-end. Mais personne n’a dit que passer à une routine beauté plus écofriendly était facile ! Et puis vous savez ce qu’on dit : « la victoire aime l’effort ».
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