Au cas où vous en douteriez, le harcèlement de rue est loin d’être éradiqué. Selon le service statistique ministériel de la sécurité intérieure, les outrages sexistes ont connu une nouvelle hausse (22 %) en 2022, soit 2 800 infractions enregistrées. Si ce chiffre est moindre comparé à l’augmentation enregistrée l’année précédente (62 % en 2021 par rapport à 2020), l’étude, publiée jeudi 26 octobre et relayée par l’AFP, recense un total de 7 600 infractions depuis la loi de 2018.
Les femmes, premières visées
Le texte de 2018 définit l’outrage sexiste comme une contravention consistant dans le fait d’imposer à une personne tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui, soit porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant, soit crée à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Cela se traduit par des insultes, des propos déplacés, dégradants, des propositions graveleuses ou des interjections sexistes, des sifflements…
Depuis le 1ᵉʳ avril 2023, les infractions pour outrage sexiste avec circonstance aggravante sont devenues des délits. L’outrage est considéré comme « aggravé » s’il est commis par une personne abusant de son autorité, sur une personne vulnérable ou bien s’il a lieu dans les transports publics.
Selon les chiffres du ministère, 79 % des infractions enregistrées sont néanmoins « sans circonstance aggravante ».
Au niveau démographique, les victimes sont en grande majorité des femmes (91 %), âgées de moins de 30 ans dans 61 % des cas. À l’inverse, les auteurs sont quasi exclusivement des hommes (97 %). L’étude note également des disparités géographiques. Les infractions sont recensées davantage dans les grandes villes, avec une moyenne de huit outrages sexistes pour 100 000 habitants. Paris est en tête de liste pour le nombre d’infractions (197 en moyenne par an), suivi du Loiret (101), du Nord (71) et du Rhône (57).
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