Si l’on peut se réjouir que le prochain festival de Cannes mette sept réalisatrices à l’honneur en compétition officielle, la route est encore longue pour les réalisatrices françaises. Selon une étude du collectif 50/50 publiée lundi 24 avril, ces dix dernières années, moins d’un quart des films français sortis au cinéma on été réalisés par des femmes.
Ainsi, sur les 2 876 films sortis en salles entre 2013 et 2022, seuls 23,6% ont été réalisés par des femmes. « Si la part des films d’initiative française réalisés ou co-réalisés par des femmes atteint près d’un tiers des films produits en 2022, nous sommes encore loin de la parité femmes/hommes », écrit dans un communiqué le collectif de professionnelles de cinéma, qui œuvre pour une meilleure égalité entre les hommes et les femmes dans l’industrie, quel que soit leur poste.
Des budgets plus faibles pour les réalisatrices
Parmi les chiffres marquants, il semble y avoir une plus grosse disparité selon le genre des films réalisés. Ainsi, le collectif avance que la part des femmes réalisatrices de films d’animation reste très faible, sous les 25 %, contrairement aux films documentaires ou de fictions. Et « plus la carrière des cinéastes avance, plus les 3e, 4e, 5e films sont des privilèges souvent réservés aux hommes », rapporte 50/50.
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Ces inégalités touchent également au portefeuille, car les femmes réalisatrices doivent se cantonner à de plus petits budgets. Ainsi, en 2019, Aline de Valérie Lemercier est le film le plus cher réalisé par une femme ces 10 dernières années, avec un budget de 22,9 millions d’euros. Mais à titre de comparaison, le collectif relève que Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson, film le plus cher réalisé par un homme, sorti en 2016, atteint presque les 197,5 millions d’euros.
Néanmoins, le collectif relève que depuis 2019, de plus en plus de films français sont éligibles au bonus parité, un bonus financier de 15% attribué aux tournages dont les équipes sont paritaires. Un « dispositif largement plus utilisé par les réalisatrices », note le collectif.
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