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Culture

Emmener vos enfants voir Barbie peut être la pire… ou la meilleure idée

Vous avez une envie de cinéma, mais ne savez pas quoi choisir parmi les sorties en salles ? Dans Premier Rang, Maya Boukella vous recommande un film à l’affiche. Cette semaine, on a réalisé que le féminisme intersectionnel avait enfin droit à son grand film, intelligent, émancipateur (et hilarant). À tel point que même les jeunes pourraient en profiter.

Barbie, le film de Greta Gerwig avec Margot Robbie et Ryan Gosling est-il adapté aux enfants ?

Après tout, Barbie, c’est rose, c’est un monde de poupées, les bandes-annonces sont rigolotes ; bref, vous finissez par vous demander si vous pourriez emmener les gosses avec vous, pour découvrir ce film qui vous fait tant envie.

Pour autant, est-ce vraiment une bonne idée ?

Au-delà du rose partout, Barbie est une réflexion méta profonde, complexe (et drôle !) sur le patriarcat

La promotion du film peut laisser penser que Barbie est simplement une comédie feel-good où tout le monde chante, danse, s’aime, est joli et fait l’éloge du plus célèbre des jouets. Vous risqueriez donc d’être surprise en découvrant que le film de Greta Gerwig se révèle être d’une profondeur troublante.

Margot Robbie // Source : WB

Le film regorge d’une quantité impressionnante de réflexions féministes intersectionnelles. Il dézingue avec un humour et une intelligence remarquables la façon dont patriarcat et capitalisme avancent main dans la main et se nourrissent mutuellement. Le métrage dynamite le pinkwashing, le mansplaining, le white saviourism, la masculinité égotique et jalouse… autant de sujets et de termes dont il serait impossible de dresser une liste exhaustive dans un article – d’autant plus qu’on ne voudrait pas vous gâcher le plaisir de les découvrir par vous-même au fil des rebondissements de l’histoire.

Les personnages de Greta Gerwig ont beau vivre dans un univers de plastique où tout n’est que jeu, ils sont contaminés par les tracas d’un monde réel rongé par le manque de sens, le capitalisme et le sexisme : crises d’angoisses paralysantes, complexes, misogynie intériorisée, comportements sexistes, oppressifs, validistes ou grossophobes, voire même pensées morbides sont le lot des personnages de Gerwig – et c’est précisément ce qui rend son film si réussi et marquant.

Barbie // Source : WB
Barbie // Source : WB

Pédagogue, émancipateur et féministe pour les filles comme les garçons

Pour toutes ces raisons, il est certain qu’un enfant trop jeune s’ennuierait à mourir pendant 2 heures.

En revanche – et c’est une des immenses qualités du film, on vous conseille vivement de le faire découvrir à vos enfants un peu moins jeunes, par exemple, à partir de 10 ou 12 ans. En fonction de l’âge de votre marmot – fille comme garçon – l’expérience oscillera entre ennui mortel, ou expérience déterminante et émancipatrice dans son rapport aux genres et à soi-même. En effet, Barbie excelle dans sa façon de percer à jour, de formuler, et de déconstruire les mécanismes du patriarcat.

Ken Barbie // Source : WB
Ken Barbie

Pédagogue tout en restant infiniment drôle, le film s’avère profondément féministe et émancipateur, notamment parce qu’il met en scène une Barbie et un Ken se questionnant sur la façon d’agir en fonction de leur genre. Au-delà du jouet en plastique, le film parle de sociabilisation féminine et masculine, dans un monde régi par le sexisme et le patriarcat. À ce titre, il pourrait être extrêmement utile aux filles comme aux garçons.

Il fait même partie de ces œuvres que l’on aurait aimé découvrir à cet âge – même si l’on ne doute pas que ce n’est qu’une fois adultes qu’on le savoure le plus

Premier Rang, c’est la chronique sans langue de bois de Maya Boukella, journaliste pop culture chez Madmoizelle, dans laquelle elle vous conseille le film à voir au cinéma cette semaine. Un rendez-vous hebdo pour dénicher les pépites du grand écran, en ne gardant que le meilleur des films à l’affiche et des sorties de la semaine.


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

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