« Racisme et arianisme slave font bon ménage. » C’est ainsi qu’un témoin d’une enquête de StreetPress résume son expérience au sein de l’organisme Emmaüs Déols dans l’Indre. Dans l’article, le média en ligne révèle que le responsable de cette antenne a fait subir à de nombreux bénévoles racisme et violences sexuelles. Plusieurs victimes présumées l’ont dénoncé à la justice. Pourtant, le responsable mis en cause a été maintenu à son poste, malgré de nombreux signalements.
Le responsable accusé de racisme et discriminations
Dans cette enquête, les témoins décrivent « un régime de peur », comme l’a déclaré une ancienne présidente de Emmaüs Indre, surnommée Mathilde*. Selon elle, les bénévoles « Africains du Nord ou subsahariens et des Colombiens noirs de peau sont régulièrement traités de singes, de macaques, de sous-hommes par les fidèles du responsable ». En effet, de nombreux d’entre eux ont affirmé auprès de nos confrères avoir régulièrement subi « des discriminations, des insultes racistes, des violences psychiques ». Des récits confirmés par le dépôt de plainte de l’un des anciens bénévoles.
Six autres compagnons originaires du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne confirment avoir été victimes de discriminations ou de racisme du fait de leur origine. Certains se seraient même vu refuser l’accès à des formations, sans explication. Tandis que l’un déclare que le responsable mis en cause le « traitait d’esclave, et m’humiliait en me nourrissant de banane à la bouche ».
De nombreuses violences sexistes et sexuelles
Outre les comportements racistes, de nombreuses bénévoles femmes déclarent avoir subi du harcèlement et des agressions sexuelles. Comme Owana* qui relate avoir été obligée par le directeur de nettoyer régulièrement son bureau en sa présence : « Il en profitait pour me tripoter les fesses et les seins (…) Il m’appelait ‘la petite pute’ ». La mère de famille dit avoir repoussé à plusieurs reprises les avances « agressives » de son responsable. Il aurait pris la décision de la séparer de son mari – lui aussi bénévole – envoyé dans une autre communauté en mai 2020.
Ou encore Assia*, qui évoque « des avances » qu’elle aurait reçues de la part du responsable. « Il m’a demandé deux fois si je voulais faire l’amour avec lui. Son comportement a changé quand j’ai refusé, il est devenu méchant », affirme-t-elle. Alex G. lui aurait, affirme-t-elle, imposé de faire le ménage tout au long de ses quatre années de présence dans la communauté, malgré ses demandes de changement de poste.
« Il m’a proposé de l’argent et de me mettre à un poste de travail plus facile. Il a même osé taper à la porte de ma chambre le soir. Comme j’ai refusé ses avances, il m’a fait vivre un enfer », relate-t-elle à StreetPress.
Emmaüs France au courant depuis 2017
Dès 2017, des adhérents de l’association ont envoyé des courriers à Emmaüs France pour signaler de graves dysfonctionnements en lien avec le comportement du responsable. Contactée par StreetPress, la fédération dit avoir diligenté une enquête interne en 2018 mais déclare : « Aucun témoignage n’a confirmé les faits évoqués dans les signalements. »
En 2019, plusieurs courriers ont également été envoyés aux services de la préfecture de l’Indre, dénonçant les agissements du responsable. Plusieurs témoins auraient tenté à deux reprises de porter plainte contre l’association au commissariat de police de Châteauroux, sans succès. Malgré toutes ces procédures, le responsable a été maintenu à son poste.
*Les prénoms ont été modifiés.
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