Plus de deux ans après la disparition de l’avocate engagée Gisèle Halimi, décédée en juillet 2020 à l’âge de 93 ans, l’Élysée a annoncé mercredi 1er mars qu’une cérémonie nationale sera organisée en son hommage. Elle sera dirigée par Emmanuel Macron mercredi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale du droit des femmes, comme l’a révélé L’Obs.
Gisèle Halimi : les associations féministes réclament son entrée au Panthéon
Le Président dirigera cette cérémonie au palais de justice de Paris, plus de deux ans après avoir annoncé une première fois, sans que cela n’aboutisse, la tenue d’un hommage « début 2022 ». Figure du féminisme du 20e siècle, elle avait défendu une jeune fille de 16 ans lors du fameux procès de Bobigny, pour la reconnaissance du viol en tant que crime en 1972. Elle fut également à l’origine du Manifeste « des 343 salopes » publié dans Le Nouvel Observateur qui contribua à faire évoluer la loi sur l’interruption volontaire de grossesse.
Son entrée au Panthéon, demandée à plusieurs reprises par des associations féministes comme par des parlementaires de la majorité, a été sujet à débats et réticences de la part d’Emmanuel Macron. La cause pourrait être les prises de position de l’avocate sur la guerre d’Algérie, et sa défense de militants du Front de libération nationale (FLN), parti politique qui militait pour l’indépendance du pays durant sa colonisation. Des prises de position de l’avocate qui ont été jugées trop « clivantes » selon l’entourage du Président.
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Les réticences d’Emmanuel Macron
Néanmoins, en novembre 2022, 76 députés des trois groupes de la majorité présidentielle ont écrit au président de la République pour hâter la décision. « Gisèle Halimi était de celles à qui nous devons tant. Brillante avocate, militante féministe et ancienne députée, celle pour qui l’injustice était intolérable, consacra sa vie à défendre les pauvres, les opprimés et les femmes », écrivaient des parlementaires de la majorité, au lendemain d’un vote historique à l’Assemblée nationale pour constitutionnaliser le droit à l’IVG. La demande n’a jamais eu de réponse de la part d’Emmanuel Macron.
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