Live now
Live now
Masquer
Emmanuel Macron // Source : Capture YouTube
Société

Emmanuel Macron surfe sur la transphobie ambiante et fait le jeu de l’extrême droite

En déplacement pour commémorer l’Appel du 18 juin, Emmanuel Macron s’est exprimé sur le programme du Nouveau Front Populaire dont il juge certaines mesures en faveur des droits trans « ubuesques ».

Mardi 18 juin, le président de la République, Emmanuel Macron, était en déplacement dans le Finistère, à l’île de Sein, pour commémorer le 84ᵉ anniversaire de l’Appel du 18 juin 1940. Entouré de journalistes, Emmanuel Macron en a profité pour évoquer les législatives à venir, dénoncer le programme du RN, déraisonnable d’un point de vue financier selon lui, mais aussi dézinguer celui du Nouveau Front Populaire, renvoyant dos à dos (donc sur un pied d’égalité), la gauche et l’extrême droite.

Parmi les critiques émises à l’encontre du programme de la gauche, Emmanuel Macron a décrié sa nature « immigrationniste », mais aussi fustigé certaines propositions qu’il juge « complètement ubuesques comme aller changer de sexe en mairie ». Des propos qui ne passent pas, surtout dans un contexte où la transphobie et la haine des minorités sont plus que jamais présentes dans l’espace public, médiatique et politique.

Emmanuel Macron surfe sur la transphobie ambiante à des fins politiques

Ces propos ont particulièrement choqué. Déjà parce qu’ils font un raccourci dangereux : le programme de la gauche propose d’« autoriser le changement d’état-civil libre et gratuit devant un officier d’état civil », ce qui est sensiblement différent. Sur X, la Maire de Tilloy-Lez-Marchiennes, Marie Cau, a rectifié les propos du président :

Ne caricaturez pas les choses, on ne veut pas changer de sexe en mairie, mais changer la mention de genre sur nos papiers pour pouvoir vivre en paix, sans être discriminé et agressé. Rien d’ubuesque, juste le respect de la vie privée et de l’identité des personnes comme l’a indiqué la cour européenne des droits de l’homme qui est une organisation d’extrême gauche bien connue.

Marie Cau, X, le 18 juin 2024.

Ensuite, parce qu’ils marquent une scission forte avec la position du président il y a deux ans sur le sujet, comme le retrace le Figaro. Alors en campagne, Emmanuel Macron soutenait auprès du magazine Têtu tout l’inverse : « Les personnes qui s’engagent dans un processus de transition doivent être respectées dans leur choix et leur vie ne doit pas être rendue plus complexe par des procédures administratives si elles sont inutiles ».

Ce virage n’a rien d’anodin. Ces derniers mois ont été marqués par une résurgence des discours transphobes dans l’espace politique et médiatique, notamment à l’occasion des débats entourant le projet de loi LR visant à interdire les transitions de genre pour les mineurs, finalement adoptée par le Sénat en mai dernier. Anaïs Perrin-Prevelle, directrice de l’association Outrans, avait dénoncé ce texte, parmi les « plus restrictifs au monde en matière de prise en charge des mineurs trans ».

Dans la sphère politique et associative, on s’est bien entendu indigné des propos tenus par le président dimanche qui font le jeu du RN. « En pleine offensive transphobe, c’est irresponsable et immonde. L’extrême droite n’a plus besoin de faire campagne. Macron fait le travail », a ainsi condamné la députée LFI sortante Clémence Guetté sur X. SOS Homophobie a par ailleurs déploré l’instrumentalisation des « minorités dans la course au pouvoir ».


Les Commentaires

2
Avatar de Mayushi
19 juin 2024 à 13h06
Mayushi
Je pense qu'on ne peut même plus dire "le jeu de l'extrême droite". La transphobie est partout à droite aussi et au centre. Il n'y a qu'à gauche (et encore pas toute la gauche) où les problématiques des personnes trans sont prises en compte. Donc oui pour gagner des votes ça paye plus d'être transphobe aujourd'hui donc que Macron ou d'autres surfent là-dessus, c'est juste un bon calcul électoral.
On va avoir le droit aux commentaires classiques avec le sport, les prisons, les toilettes et tout le tralala, on connait maintenant.
10
Voir les 2 commentaires

Plus de contenus Société

Source : Source Pexel
Animaux

Mon chien est mort : une épreuve insurmontable !

3
Source : Unsplash / Tim Mossholder
Santé

« On m’avait dit qu’il ne me restait que 2 ans à vivre » : contaminée par le VIH en 1984, Pascale est l’heureuse grand-mère d’un petit garçon

2
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-12-12T103045.066
Daronne

« Mon mari a donné un bout de son foie à notre fille de 9 mois »

8
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-12-10T145633.472
Société

« Crèche, messe de minuit : je ne suis pratiquante qu’à Noël »

3
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-25T111624.319
Santé

« Et si mon corps était en perpétuelle réaction inflammatoire ? » : Charlie, 29 ans, raconte ses années d’errance face aux effets secondaires des contraceptions féminines

20
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-28T150710.132
Beauté

Elle avait dévoilé son crâne pendant le concours Miss Grand, Safiétou Kabengele nous raconte les coulisses de son parcours de miss

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-20T111708.991
Lifestyle

« L’alcool est une condition sociale et on peut rapidement être mis de côté si on ne la remplit plus » : Elena, 36 ans, raconte comment elle a arrêté de boire

Source : Getty Image / MARIA DUBOVA
Féminisme

Ève, 42 ans : « Quand il m’a demandé où était le nettoyant après six mois de vie commune, j’ai pleuré »

5
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6

La société s'écrit au féminin