— Publié le 28 janvier 2016
Récemment, j’écoutais la super chronique de Chloé sur le podcast Lag à part. Elle parlait d’Emily is Away, un jeu gratuit faisant vibrer sa nostalgie. J’ai donc eu envie de le tester et je n’ai qu’une chose à dire : MERCI Chloé !
Emily is Away est assez simple dans son principe : tout se déroule via une conversation par messagerie instantanée. On incarne quelqu’un discutant avec une fille, Emily. On comprend vite que la personne en question est à fond sur elle. Et que la réciprocité de ses sentiments est assez floue…
J’aurais tellement voulu choisir la troisième réponse.
À fond sur la nostalgie
Dès le début, Emily is Away nous force à opérer un retour dans le temps particulièrement perturbant. Au démarrage du jeu, on entend le caractéristique bruit d’allumage de Windows 98. En soi, ça fout déjà le malaise. Ou ça rend heureux. Tout dépend de vos souvenirs d’adolescence. Après s’être mis un pseudo, il faut se choisir un avatar. Alors, plutôt Linkin Park, Le Monde de Nemo ou Greenday ? Le but, c’est d’avoir l’air cool.
Exactement comme quand vous aviez quatorze ans sur MSN, et que vous choisissiez une image de Blink 182 pour impressionner Clément, le beau gosse à mèche de troisième B.
Oui oui j’adore Coldplay ! Tu sors avec moi ?
Commence alors une conversation avec Emily. Pour répondre à ses messages, c’est très simple : vous choisissez parmi trois propositions de phrases, et vous tapez sur votre clavier pour voir la réponse s’écrire. Pour autant,
vous n’avez pas le contrôle total des réponses : ainsi, vous pourrez choisir de lui dire « tu me manques », puis voir votre réponse s’effacer pour voir écrire à la place « tu manques à beaucoup de personnes ». Ce qui m’a forcée à hurler des tas de fois à mon écran « Mais sors-toi les doigts bordel !! ».
Tout le monde en prend pour son grade
Il faut l’avouer, ce jeu peut raviver de mauvais souvenirs. Parce que, disons-le clairement, Emily joue avec nos sentiments. Mais soyons honnêtes : les garçons aussi peuvent se foutre royalement de la gueule des filles. Qui n’a pas fait les devoirs du beau mec de la classe juste pour avoir une chance qu’il nous joue de la guitare ensuite ? Bon, spoiler alert : ça marche pas.
Donc qu’on soit attiré•e par les filles ou non, l’expérience est intéressante. Parce que vue de l’extérieur, cette relation est clairement mauvaise. On ne peut pas s’empêcher de faire le lien avec des relations qu’on a vécues, ou même avec ce qu’on a pu faire subir à quelqu’un. Et il faut avouer que ça peut foutre les boules. Mais dans le bon sens du terme.
Au cours du podcast, les chroniqueurs ont demandé « mais c’est pas sexiste ? », puisqu’Emily est plutôt manipulatrice. À mon sens, non : tout le monde peut avoir ce comportement, et c’est nul. Sans compter que de notre côté, on a aussi la possibilité de lui en faire baver (« Ah mais je t’ai pas parlé d’Emma ? Elle me fait beaucoup rire ! »).
Vous noterez l’avatar Eternal Sunshine of the Spotless Mind : j’essayais de la faire fondre avec mon côté poète.
Il y a quelque chose de jouissif à replonger dans les méandres de son passé, entre les « lol » et les « t’écoutes quoi comme musique ? ». Je précise que le jeu est en anglais. Ce n’est pas franchement dérangeant si vous n’êtes pas bilingue. J’ai moi-même un petit niveau, et je n’ai même pas eu à faire un tour sur Google Trad. Le vocabulaire est vraiment très simple… En même temps vous vous en doutez, les conversations ne volent pas haut. Petite précision : je vous conseille de jouer en fenêtré, sinon votre souris risque de buger.
Alors, prêt•es à vous glisser dans la peau de votre ancien•e vous pour vous prêter au jeu du flirt sur MSN ? Si oui, le jeu est disponible gratuitement sur Steam. Vous n’êtes pas sur Steam ? Ça tombe bien, il peut aussi être téléchargé pour PC, Mac et Linux sur itch.io !
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Les Commentaires
(bon déjà, effectivement, j'avais choisi d'être une fille, alors quand j'ai vu que ça commençait à être romantique, je m'étais dit "Ok, je joue une lesbienne alors !" et puis ensuite c'est clairement genré masculin, et du coup j'étais assez mal à l'aise avec mon perso féminin, bref)
Mais Seen, c'est un peu l'inverse, de ce que je comprends. J'avais PAS DU TOUT aimé ce jeu. Je l'avais téléchargé et fait toute l'histoire en une soirée. Et j'en était ressortie HYPER mal à l'aise. En fait, le mec est ultra forceur. Il la culpabilise en permanence sur le fait qu'elle refuse ses avances. Dès le début, elle dit "Déso, t'es juste mon meilleur ami", et lui lui fait du chantage affectif tout le truc. Et en plus de le vivre comme si c'était moi qui faisait ça, c'était très très gênant. Et j'en ai parlé à une amie, qui a essayé aussi (et donc suivi un parcours différent), mais qui a ressenti aussi le même malaise.
Du coup voilà.
Tout ça pour dire, si "Emily is away" vous a plu, essayez pas Seen, c'est malsain.