Je vais vous parler aujourd’hui de l’icône de mes 15 ans, d’une de mes obsessions, de celle que je considère encore maintenant comme l’une des personnes les plus fascinantes de la Terre : Emilie Autumn.
Emilie Autumn est une chanteuse, compositrice, violoniste, pianiste, poète et écrivaine – rien que ça, ça donne une idée de son envergure. Un peu actrice, aussi : elle a joué dernièrement dans The Devil’s Carnival de Darren Lynn Bousman, une sorte d’opéra rock bizarre qui se passe dans un cirque.
Emilie a un univers très marqué, féérique (surtout sur son premier album, Enchant) et victorien. Elle appelle son style « violindustriel » ou « victoriandustrial » – le son « industriel » étant notamment dû à son violon électrique, élu officiellement instrument le plus classe du monde par un jury composé de moi-même.
https://www.youtube.com/watch?v=peY22NgvC0w
En fait, il est très difficile de savoir si Emilie Autumn est « vraiment » belle, à cause de tout son maquillage, de ses costumes et des jeux de lumière de ses concerts et photos. Pas grave, elle s’est construite elle-même et ça c’est beau, elle est un personnage – à moitié dans notre époque, à moitié dans un asile du XIXe siècle. Dans un asile, oui, parce que la belle a été internée après une tentative de suicide vers 2004 et que cette expérience l’a marqué au point d’en faire le fil directeur de son œuvre. Son livre The Asylum : For Wayward Victorian Girls, notamment, raconte un séjour dans un asile dans deux époques différentes (la nôtre et – on s’en serait douté – l’ère victorienne).
Cette thématique de fêlée me parle, et me parlait peut-être encore davantage quand j’avais 15 ans et que je voulais devenir gothic lolita (on a tous ses dossiers). Je rêvais donc de : la rencontrer / être amie avec elle / lui faire des choses interdites au moins de 18 ans. Et dans le même temps je prétendais être sa fille spirituelle (avec Kurt Cobain) (drôle de mélange, avec le recul), ce qui fait que 1. c’était vraiment incestueux 2. un jour j’ai acheté de la teinture rouge en supermarché et j’ai commencé ma crise d’ado capillaire (qui n’a jamais vraiment cessé, même si aujourd’hui je suis plutôt du côté Alice Dellal de la force – oh Emilie, sauras-tu me pardonner ?).
Poupée burlesque, fée industrielle, petite friandise empoisonnée, enfant sexy malgré ses trente ans passés… Emilie, Terre de contraste (oups, je me suis crue dans un intitulé du bac d’histoire-géo). Trop belle pour être humaine, et en même temps tellement abordable quand elle lit des extraits de son livre à ses fans ou leur tape la discute pendant les concerts. Visage fin, air angélique, voix grave (potentiel sexy : +10). L’ambiguïté : elle semble suffisamment forte pour susciter l’admiration, suffisamment fragile pour qu’on ait envie de la réconforter lorsqu’elle hurle la douleur dans ses chansons (Gothic Lolita ou Fight Like a Girl, avec leurs paroles super joyeuses – la première parle de pédophilie).
Viens Emilie, on fera des soirées pyjama avec tes crânes, on boira du thé (j’adore le thé, elle aussi, elle écrit un livre dessus… on a peut-être moyen de s’entendre), on mettra des corsets (encore une passion commune, ne sommes-nous pas faites l’une pour l’autre ?) et tu me joueras du clavecin. En tout bien tout honneur. Ou pas.
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