18 novembre 2016 à 04h11
Vanishoco
Hola ! Pareil j'arrive après la guerre mais merci encore une fois de ces explications.
C'est vrai que pour le romantisme on repassera car c'est pas évident de "rabaisser" une belle relation amoureuse et la réduire à des "bêtes" phénomènes chimiques. En même temps on a tendance à oublier qu'on est des animaux, régis par des instincts, des pulsions (coucou Kyan Khojandi, allez voir son spectacle c'est super et parfait pour compléter cette émifion)... Dans le même temps, comme vous l'expliquiez ça permet de se RASSURER. De dire que non, c'est pas qu'on est dingues ou que tout est dans notre tête mais qu'il y a un phénomène biologique qui peut donner du sens à des périodes où on a l'impression de perdre la tête.
Perso, côté PMS j'ai l'impression que ça s'est amélioré le jour où j'ai conscientisé que c'était pas de ma faute. J'ai l'impression que ma tristesse et mes angoisses se nourrissaient de l'incertitude de savoir si j'étais folle. Cette espèce de crise de sens où t'as l'impression que t'es la seule à te poser autant de questions métaphysiques à 2 balles et qu'on est bien peu de choses ma bonne dame, et qui, après avoir compris qu'en fait c'est pas grave, c'est chimique, ça va passer, rend le phénomène beaucoup plus supportable. Toutes ces petites phrases populaires à la "Demain est un autre jour" ou "La nuit porte conseil", finalement on peut l'expliquer par nos variations d'hormones. (?)
ATTENTION 3615 MA VIE,
TW : maladie, dépression.
J'ai pris la pilule pendant 7 ans avant de tomber malade gravement pendant 1 an et demi (vomissements quotidiens, vertiges, prise de poids inexpliquée, palpitations, syncopes, dépression). On m'a dit "c'est dans ta tête", "c'est le stress", "tu fais une dépression nerveuse ou une crise d'adolescence à retardement", avant de demander la blinde d'examens médicaux car je perdais connaissance trop souvent, que j'avais des problèmes cardiaques suite aux pertes de potassium dues aux vomissements, et les médecins ont même fini par envisager une tumeur cérébrale. La meilleure période de ma vie, donc.
Un peu étrange le changement volte face de l'avis des médecins consultés à l'époque qui sont passés de "M'allons ma petite dame, c'est psychosomatique" à "Vous allez faire un scanner cérébral parce que c'est peut-être une tumeur". Vu ma faiblesse à l'époque, ça a manqué d'être la goutte d'eau pour mettre fin à tout de manière brutale. Puis, rien sur le scanner. Retour à la case "oui bon en fait c'est peut-être psychosomatique quand même hein". Et un beau jour, mon copain me lâche comme ça : "Mais dis donc, ce serait pas ta pilule ? C'est pas génial comme traitement, arrête pour voir si ça va mieux, ça coûte rien". Et je l'ai fait. Et le JOUR où j'ai eu mes "vraies règles", déjà j'ai redécouvert à quel point ça fait douiller quand on prend pas la pilule, mais tout s'est arrêté. J'ai arrêté de vomir, de m'évanouir, je ne déprimais plus, ma libido crevait le plafond, j'avais les cheveux gras et le bouton exubérant comme quand j'avais 15 ans et puis tout s'est apaisé, comme par magie, en 3 mois de temps. J'ai vite fait pris rendez-vous pour expliquer à mes médecins que hourra, c'était fini ! Mais surtout, mais bon dieu c'est la pilule, y a t-il d'autres cas comme moi qu'on pourrait soigner ? Comment ça se fait qu'un truc qu'on te conseille de prendre un truc de façon anodine depuis que t'as 16 ans peut autant détraquer quelqu'un ?! Réponse unanime : "Moui, oh, vous devez être intolérante aux hormones, voilà tout." Mais genre c'est tout quoi, pas plus surpris que ça, pas outrés, pas affolés. Non, non, le problème c'est pas la pilule, c'est moi. Il fallait toujours que ce soit moi. Soit c'est psychosomatique, soit c'est une hypersensibilité. Mais on va jamais se dire "Putain mais en fait on a conseillé un médoc qui ne correspond pas à (certaines) femmes ??" Non, on va dire "Il y a certaines femmes qui ne correspondent pas au médoc", et la subtilité me fait bondir.
Du coup le fait de me dire que non, merde, c'est pas de ma faute, oui je produis des hormones, j'y peux rien, et j'en suis "victime" avant tout. (entre guillemets parce que c'est pas que négatif évidemment, ça régit tellement mille trucs vitaux), mais purée ça m'a fait du bien. De prendre du recul par rapport à la personne que je suis dans la tête et le corps dans lequel je suis. Et le fait de m'intéresser aux histoires de personnes transgenres ça a bousculé aussi ce schéma figé de "Ton corps = Tes hormones = Qui tu es, ton identité". Qu'il y a des phénomènes biologiques qui influent sur notre quotidien, mais que c'est pas ça qui FAIT à proprement parler notre quotidien. Qu'on est acteur et moteur à d'autres échelles et qu'on est pas réduit(e)s à ça.
Suite à cette mésaventure, après avoir remercié mille fois mon copain pour avoir pensé à la pilule, on a commencé à flipper de savoir à quel point notre corps pouvait être bousculé par la chimie, de multiples façons. De façon endogène ET exogènes (produite par le corps / extérieure au corps) : Les drogues, la bouffe, l'eau qu'on boit, les perturbateurs endocriniens, l'air qu'on respire... Surtout que mon copain a une maladie chronique orpheline (re-coucou les médecins qui haussent les épaules et qui te foutent juste un nom sur la maladie et non y'a pas de traitement ça fera 25 euros bonne journée monsieur. Désolée j'ai rien contre les médecins, vraiment pas, j'aurais pas le courage de faire leur métier et je ne peux qu'imaginer à quel point c'est dur. Mais parfois la confrontation au mur de l'indifférence médicale est trop frustrante) et du coup évidemment tu remets en question ton mode de vie et tu prends du recul face à tes réactions irrationnelles. C'est pas se dé-responsabiliser de ses émotions ou de s'en écarter, mais c'est de lever le pied sur la culpabilité qu'on subit quand on sort du cadre de ce qu'on nous vend comme une vie humaine normale et équilibrée. Celle des pubs, des meufs en pantalons blancs qui te vendent des tampons blanchis au chlore tout sourire, des gamins qui vont s'ébrouer comme des jeunes faons après avoir mangé leur tartine de Nutella, de cette affiche qui t'explique que le viagra a changé leur couple pour le meilleur.
Je crois que c'est pour ça que des séries comme New Girl ou Bref ont tant de succès (j'en ai pas d'autres en tête alors que je sais qu'il y en a d'autres) où les gens sont faillibles, instables, poreux, destructibles, irrationnels, déprimés, enjoués, amoureux, infidèles. Et que ça peut changer du jour au lendemain, mais que c'est pas vraiment notre faute. On est des animaux, on a des réactions primaires, on prend des décisions qu'on peut imputer à la pharmacologie, et que ce serait vraiment vraiment cool si on informait les générations futures de tout ça. Qu'on en prenne conscience, qu'on rationnalise l'irrationnel, qu'on lève le voile du tabou sur les hormones, les crises de quoi-que-ce-soit, les pulsions etc.
Désolée pour le maxi pavé , mais cette émifion m'a vraiment inspiré et a fait écho à mon vécu alors j'ai voulu le partager. En tous cas, continuez votre super travail qui contribue justement à l'ouverture d'esprit et à décomplexer ET décomplexifier la nature humaine Plein d'amour et d'ocytocine sur vous !
aillettes:owant:
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C'est vrai que pour le romantisme on repassera car c'est pas évident de "rabaisser" une belle relation amoureuse et la réduire à des "bêtes" phénomènes chimiques. En même temps on a tendance à oublier qu'on est des animaux, régis par des instincts, des pulsions (coucou Kyan Khojandi, allez voir son spectacle c'est super et parfait pour compléter cette émifion)... Dans le même temps, comme vous l'expliquiez ça permet de se RASSURER. De dire que non, c'est pas qu'on est dingues ou que tout est dans notre tête mais qu'il y a un phénomène biologique qui peut donner du sens à des périodes où on a l'impression de perdre la tête.
Perso, côté PMS j'ai l'impression que ça s'est amélioré le jour où j'ai conscientisé que c'était pas de ma faute. J'ai l'impression que ma tristesse et mes angoisses se nourrissaient de l'incertitude de savoir si j'étais folle. Cette espèce de crise de sens où t'as l'impression que t'es la seule à te poser autant de questions métaphysiques à 2 balles et qu'on est bien peu de choses ma bonne dame, et qui, après avoir compris qu'en fait c'est pas grave, c'est chimique, ça va passer, rend le phénomène beaucoup plus supportable. Toutes ces petites phrases populaires à la "Demain est un autre jour" ou "La nuit porte conseil", finalement on peut l'expliquer par nos variations d'hormones. (?)
ATTENTION 3615 MA VIE,
TW : maladie, dépression.
J'ai pris la pilule pendant 7 ans avant de tomber malade gravement pendant 1 an et demi (vomissements quotidiens, vertiges, prise de poids inexpliquée, palpitations, syncopes, dépression). On m'a dit "c'est dans ta tête", "c'est le stress", "tu fais une dépression nerveuse ou une crise d'adolescence à retardement", avant de demander la blinde d'examens médicaux car je perdais connaissance trop souvent, que j'avais des problèmes cardiaques suite aux pertes de potassium dues aux vomissements, et les médecins ont même fini par envisager une tumeur cérébrale. La meilleure période de ma vie, donc.
Un peu étrange le changement volte face de l'avis des médecins consultés à l'époque qui sont passés de "M'allons ma petite dame, c'est psychosomatique" à "Vous allez faire un scanner cérébral parce que c'est peut-être une tumeur". Vu ma faiblesse à l'époque, ça a manqué d'être la goutte d'eau pour mettre fin à tout de manière brutale. Puis, rien sur le scanner. Retour à la case "oui bon en fait c'est peut-être psychosomatique quand même hein". Et un beau jour, mon copain me lâche comme ça : "Mais dis donc, ce serait pas ta pilule ? C'est pas génial comme traitement, arrête pour voir si ça va mieux, ça coûte rien". Et je l'ai fait. Et le JOUR où j'ai eu mes "vraies règles", déjà j'ai redécouvert à quel point ça fait douiller quand on prend pas la pilule, mais tout s'est arrêté. J'ai arrêté de vomir, de m'évanouir, je ne déprimais plus, ma libido crevait le plafond, j'avais les cheveux gras et le bouton exubérant comme quand j'avais 15 ans et puis tout s'est apaisé, comme par magie, en 3 mois de temps. J'ai vite fait pris rendez-vous pour expliquer à mes médecins que hourra, c'était fini ! Mais surtout, mais bon dieu c'est la pilule, y a t-il d'autres cas comme moi qu'on pourrait soigner ? Comment ça se fait qu'un truc qu'on te conseille de prendre un truc de façon anodine depuis que t'as 16 ans peut autant détraquer quelqu'un ?! Réponse unanime : "Moui, oh, vous devez être intolérante aux hormones, voilà tout." Mais genre c'est tout quoi, pas plus surpris que ça, pas outrés, pas affolés. Non, non, le problème c'est pas la pilule, c'est moi. Il fallait toujours que ce soit moi. Soit c'est psychosomatique, soit c'est une hypersensibilité. Mais on va jamais se dire "Putain mais en fait on a conseillé un médoc qui ne correspond pas à (certaines) femmes ??" Non, on va dire "Il y a certaines femmes qui ne correspondent pas au médoc", et la subtilité me fait bondir.
Du coup le fait de me dire que non, merde, c'est pas de ma faute, oui je produis des hormones, j'y peux rien, et j'en suis "victime" avant tout. (entre guillemets parce que c'est pas que négatif évidemment, ça régit tellement mille trucs vitaux), mais purée ça m'a fait du bien. De prendre du recul par rapport à la personne que je suis dans la tête et le corps dans lequel je suis. Et le fait de m'intéresser aux histoires de personnes transgenres ça a bousculé aussi ce schéma figé de "Ton corps = Tes hormones = Qui tu es, ton identité". Qu'il y a des phénomènes biologiques qui influent sur notre quotidien, mais que c'est pas ça qui FAIT à proprement parler notre quotidien. Qu'on est acteur et moteur à d'autres échelles et qu'on est pas réduit(e)s à ça.
Suite à cette mésaventure, après avoir remercié mille fois mon copain pour avoir pensé à la pilule, on a commencé à flipper de savoir à quel point notre corps pouvait être bousculé par la chimie, de multiples façons. De façon endogène ET exogènes (produite par le corps / extérieure au corps) : Les drogues, la bouffe, l'eau qu'on boit, les perturbateurs endocriniens, l'air qu'on respire... Surtout que mon copain a une maladie chronique orpheline (re-coucou les médecins qui haussent les épaules et qui te foutent juste un nom sur la maladie et non y'a pas de traitement ça fera 25 euros bonne journée monsieur. Désolée j'ai rien contre les médecins, vraiment pas, j'aurais pas le courage de faire leur métier et je ne peux qu'imaginer à quel point c'est dur. Mais parfois la confrontation au mur de l'indifférence médicale est trop frustrante) et du coup évidemment tu remets en question ton mode de vie et tu prends du recul face à tes réactions irrationnelles. C'est pas se dé-responsabiliser de ses émotions ou de s'en écarter, mais c'est de lever le pied sur la culpabilité qu'on subit quand on sort du cadre de ce qu'on nous vend comme une vie humaine normale et équilibrée. Celle des pubs, des meufs en pantalons blancs qui te vendent des tampons blanchis au chlore tout sourire, des gamins qui vont s'ébrouer comme des jeunes faons après avoir mangé leur tartine de Nutella, de cette affiche qui t'explique que le viagra a changé leur couple pour le meilleur.
Je crois que c'est pour ça que des séries comme New Girl ou Bref ont tant de succès (j'en ai pas d'autres en tête alors que je sais qu'il y en a d'autres) où les gens sont faillibles, instables, poreux, destructibles, irrationnels, déprimés, enjoués, amoureux, infidèles. Et que ça peut changer du jour au lendemain, mais que c'est pas vraiment notre faute. On est des animaux, on a des réactions primaires, on prend des décisions qu'on peut imputer à la pharmacologie, et que ce serait vraiment vraiment cool si on informait les générations futures de tout ça. Qu'on en prenne conscience, qu'on rationnalise l'irrationnel, qu'on lève le voile du tabou sur les hormones, les crises de quoi-que-ce-soit, les pulsions etc.
Désolée pour le maxi pavé , mais cette émifion m'a vraiment inspiré et a fait écho à mon vécu alors j'ai voulu le partager. En tous cas, continuez votre super travail qui contribue justement à l'ouverture d'esprit et à décomplexer ET décomplexifier la nature humaine Plein d'amour et d'ocytocine sur vous !
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