Depuis le lundi 29 avril, des images d’émeutes se déroulant à Baltimore ont envahi nos écrans et font la une des journaux. Les Afro-Américains manifestent leur colère suite à la mort d’un homme noir après son arrestation par la police. Depuis plusieurs mois, les journaux américains relayent les affaires de Noirs assassinés par des policiers blancs ; plusieurs de ces derniers sont acquittés.
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À quoi sont dues les émeutes des derniers jours et comment ce climat de haine s’est-il installé aux États-Unis ?
Pourquoi la communauté noire américaine est-elle en colère ?
La semaine dernières, des émeutes ont éclaté à Baltimore, ville du Nord-Ouest des État-Unis, dans l’état du Maryland. Pour cause, la mort de Freddie Gray, Afro-Américain de 25 ans qui a perdu la vie le 19 avril après avoir été arrêté par les forces de l’ordre.
L’homme est décédé dans des circonstance obscures : sa nuque a été brisée entre son interpellation et son arrivée au poste de police. Les manifestations qui ont suivi sont enterrement se sont rapidement muées en émeutes parfois violentes, qui donneront lieu à la mise en place d’un état d’urgence et d’un couvre-feu par les autorités.
Les émeutes ont fait près de 15 blessés parmi les policiers et on compte 27 arrestations ; les écoles sont fermées et 5500 personnes ont été appelées en renfort, en plus des forces de l’ordre déjà sur place.
Le 1er mai, Marilyn Mosby, la procureur de la ville de Baltimore, apaisait la situation alarmante en annonçant que les policiers présents lors de la mort de Freddie Gray allaient être poursuivis en justice. L’équipe du Petit Journal s’était rendue à Baltimore pour filmer le calme après la tempête. Les habitants fêtaient l’annonce du procureur en clamant le slogan :
« La vie des Noirs compte »
Après l’annonce du procureur, le couvre-feu a été levé mais les manifestations contre les violences policières continuent pour beaucoup d’Américains qui pensent que le problème est bien plus profond que cette simple affaire.
Les Blancs d’un coté, les Noirs de l’autre
Baltimore est une ville de 620 000 habitants qui se caractérise par une scission entre les quartiers pauvres du nord-ouest et le côté nord habité par les élites bourgeoises. Le chef de la police de Baltimore a déclaré à la chaîne C-SPAN :
« Tout est lié au racisme entre Blancs et Noirs dans cette ville. C’est la même situation que dans les années 1960. »
Le 28 avril 2015, 24 heures après les émeutes, le président Barack Obama s’était exprimé en condamnant lourdement les incidents qui ont suivis l’enterrement de Freddie Gray. De nombreux Américains se disent déçus des actions menées par le président lors de son mandat. La communauté afro-américaine espérait, de la part du premier président noir, des actions efficaces contre les violences policières et pour améliorer la condition de vie dans les quartiers défavorisés.
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Toutefois le président reste conscient du climat de haine entre les autorités et les habitants de certaines zones, et a tenu à mentionner cet état de fait dans son discours :
« Nous avons vu trop d’exemples de querelles entre la police et des Américains, surtout des Afro-Américains, souvent pauvres, qui soulèvent des questions inquiétantes […] Je pense qu’il y a des département de police qui doivent faire de l’introspection. Je pense qu’il y a des communautés qui doivent faire de l’introspection. Je pense que nous, en tant que pays, nous devons faire de l’introspection. »
Des violences qui ne datent pas d’hier
Au vu de ces affaires, un Français pourrait se demander pourquoi les policiers n’ont pas été directement incriminés après les faits. Il faut savoir que dans de nombreuses affaires similaires à celle de Freddie Gray, les policiers ont été relâchés ou n’ont pas directement été placés en détention. Cela est due à la législation américaine bien différente des lois françaises.
En 2012, par exemple, le jeune Trayvon Martin avait été tué par un civil acquitté quelques temps plus tard.
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Cet acquittement était dû à une loi extrêmement controversée aux États-Unis et adoptée en 2005 par l’ancien gouverneur de Floride, Jeb Bush. Il s’agit de la loi « Stand your ground » (protégez votre territoire) qui dit qu’une personne se servant de son arme en cas d’intrusion chez elle, ou si elle sent sa vie menacée, n’aura pas à en répondre devant la justice. Les policiers américains bénéficient eux aussi de ce « passe-droit », qui leur permet de tirer sur des civils sans être véritablement inquiétés…
Un extrait du documentaire Bowling for Columbine de Michael Moore utilise l’humour pour nous faire comprendre pourquoi et de quelle manière ce système de défense autour des armes s’est construit.
Cette loi paraît complètement aberrante, mais les médias ont montré qu’elle a été appliquée à de maintes reprises lors de procès mettant en cause un Blanc qui a tué un Noir.
Rappelons de quelques affaires datant du mois dernier : Eric Harris, tué par Rober Bates, un policier de 73 ans qui dira avoir confondu son arme avec son taser, ou encore Walter Scott, tué par un policier blanc alors qu’il tentait de s’enfuir lors d’un contrôle. Tamir Rice ou Ezell Ford sont des noms qui viennent s’ajouter à la longue liste des Noirs tués par des policiers blancs au cours des derniers mois.
Eric Garner, quant à lui, avait perdu la vie après qu’un policier l’a étouffé en pleine rue, alors qu’il se faisait arrêter. Cette affaire avait ému toute l’Amérique qui s’était mobilisée contre les violences policières derrière le slogan « I can’t breathe » (je ne peux pas respirer), les derniers mots de ce père de famille de 44 ans. L’histoire avait déjà ravivé les tensions entre la police américaine et les Afro-Américains choqués face à cette violence vivement relayée par les médias.
https://www.youtube.com/watch?v=g-xHqf1BVE4
Suite aux émeutes et à la levée du couvre-feu, Prince a donné un « concert pour la paix » à Baltimore, le dimanche 10 mai. Pour l’occasion, le chanteur de 57 ans avait écrit et interprété une chanson en hommage à la ville endeuillée par le mort de Freddie Gray. Son titre parle aussi de Michael Brown, jeune homme tué par un officier de police à Ferguson, et rappelle le besoin de justice de la population noire en ces termes :
« Sans justice, il ne peut y avoir de paix. »
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Les Commentaires
Autrement je suis choquée et je ne comprend pas qu'on en soi encore là en 2015. J'ai lu Dans la peau d'un noir de John Griffin lorsque j'étais au collège, un livre passionnant et réel car c'est un journal de bord d'un journaliste blanc qui se grime en afro-américain pour vivre leur quotidien pendant 6semaines. On voit bien à quel point la situation est horrible, et voir des similitude d'aujourd'hui avec un livre qui date de 1960 c'est juste une perte de foi en l'humanité.