La vidéo la montre tenant une pancarte à bout de bras au-dessus de sa tête, droite comme un i devant les portes de l’université de Kaboul. Face à elle, des soldats talibans. Au bout de quinze minutes, ils confisquent sa pancarte et la forcent à partir. Marwa ou Adela, les noms d’emprunts qu’elle a choisis pour témoigner anonymement de son geste à la BBC, n’a que 18 ans. Dimanche 25 décembre, elle a risqué sa vie pour défendre son droit d’étudier à l’université, interdit cinq jours plus tôt par Neda Mohammad Nadeem, le ministre de l’Enseignement supérieur en Afghanistan, « jusqu’à nouvel ordre ».
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« Iqra »
La jeune femme n’a inscrit qu’un seul mot sur sa pancarte : « iqra », qui signifie « lis ». Un mot qu’elle n’a pas choisi au hasard. Comme elle l’explique à la BBC, c’est le premier mot du Coran, le premier commandement que Dieu a révélé au prophète Mahomet selon la religion musulmane. « Je sais que ma demande est juste, parce que c’est Dieu qui me donne droit à l’éducation. Donc non, les Talibans ne me font pas peur. Je n’ai pas eu peur », a-t-elle confié avec courage.
« Nous ne lâcherons pas »
Depuis le retour au pouvoir des talibans, en août 2021, les droits des femmes sont supprimés les uns après les autres et l’accès à l’éducation est l’un des premiers à leur avoir été retiré. Elles ont d’abord été interdites d’aller au collège et au lycée. Puis, en septembre, d’étudier certaines matières avant de ne pouvoir étudier que dans l’université de leur province. Désormais, l’entrée des universités leur est interdite, aux étudiantes comme professeures. Mais les Afghanes continuent de lutter, à l’image de Marwa : « Nous avons toutes les capacités pour résister, précisément parce que nous sommes éduquées, que nous connaissons nos droits et que nous ne lâcherons pas », a-t-elle martelé à la BBC.
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