Voilà plus de 4 ans que j’ai arrêté de consommer de la viande, et j’ai toujours autant de mal à en parler autour de moi. Non pas que j’en aie honte, ni d’ailleurs que j’en tire une quelconque fierté…
Mais les réactions sont souvent au mieux imprévisibles, au pire carrément hostiles.
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J’ai du mal à mettre avec précision le doigt sur ce qui provoque chez certaines personnes autant de sensibilité dès qu’on parle de nos assiettes. J’ai du mal aussi à rester de marbre lorsque je constate une véritable ignorance de la réalité de l’élevage aujourd’hui dans le monde occidental, ou lorsque ses conséquences et son impact sont minimisés.
En fait, je n’arrive pas à parler de l’élevage intensif et de ses conséquences sans ramener tout ça à nos choix de consommation. Et c’est sans doute ce glissement qui est perçu comme étant culpabilisant, au moins par celles et ceux qui ont déjà conscience et connaissance des réalités de cette industrie.
Mais j’ai découvert quelqu’un qui réussit à merveille ce que j’échoue à faire.
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Nicolas Meyrieux en a « La Barbe ! » de l’élevage intensif
Nicolas Meyrieux est un jeune auteur-comédien-humoriste. Sa chaîne YouTube cumule plus de 80 000 abonné•es, et il y diffuse tous les mercredis un épisode de sa série de vidéos La Barbe !. Derrière cette exclamation délicatement obsolète, il exprime un ras-le-bol argumenté à propos d’un sujet de société.
Et cette semaine, c’est l’élevage intensif qui fait l’objet d’un épisode de La Barbe !
L’élevage intensif en chiffres, pour l’environnement
Nicolas Meyrieux attaque le sujet par les chiffres, et avant qu’on ne vienne lui demander d’où il les sort, rendez-vous dans la barre d’infos de la vidéo, où près d’une vingtaine de sources sont citées, du Monde aux Inrocks en passant par France Inter, Terraeco, France TV info
, les recherches du film Demain, et bien sûr, Cowspiracy, ce docu Netflix qui a fait devenir végétarien Fab, (presque) du jour au lendemain.
Ce sont surtout ces réalités quantifiables qui sont mises en avant pour démontrer l’impact négatif de l’élevage intensif sur l’environnement, avec quelques punchlines bien marquantes :
« L’élevage du bétail produit plus de gaz à effet de serre que toute l’industrie des transports réunis. »
« Il faut :
15 000L d’eau pour produire 1kg de bœuf 3 800L pour produire une brique de lait. »
Pour plus de chiffres sur le sujet, Data Gueule avait fait un excellent décryptage de l’industrie de la viande. Le sujet mérite d’autant plus d’attention par les temps qui courent, alors que le lobby de la viande s’invite dans les écoles.
Parfaitement, tu as bien lu : un reportage a été diffusé dans le journal de 20h du 5 décembre, montrant comment des représentants du lobby de la viande interviennent dans des écoles, pour vanter les mérites et surtout la nécessité de consommer des produits carnés !
Le ministère de l’Éducation Nationale laisse faire (il ne soutient pas, mais il ne fait rien pour empêcher ces interventions non plus…). À l’heure où il est plus urgent d’apprendre qu’on peut très bien vivre (et bien manger) en diminuant drastiquement sa consommation de viande, laisser ce lobby présenter ces produits comme indispensables à une alimentation équilibrée est irresponsable, et mensonger.
Le lobby de la viande s’invite à l’école, à lire chez Libération
Incarner le changement qu’on veut voir dans le monde
Pour être tout à fait honnête, des vidéos ou des tribunes de décryptage, de commentaires, du « y a qu’à manger moins de viande », j’en vois passer quasi-quotidiennement.
Montrer l’exemple, plutôt que donner des leçons
Mais des gens qui incarnent eux-mêmes le changement dont ils font la promotion, j’en vois peu. Moi-même, si je poste régulièrement des Instagram de mes plats végétaliens, je relaie fort peu de contenus plus « politiques » autour de l’élevage et de ses conséquences — mais déjà trop si j’en crois certains commentaires fatigués dans mon entourage !
En terminant sa vidéo par son propre témoignage, Nicolas Meyrieux ne donne pas de leçon : il montre l’exemple. Rien que pour ça, j’aurais mis un pouce bleu (mais je l’avais mis bien avant tant j’ai ri à « Didier Charral »).
Plus de Nicolas Meyrieux ?
Nicolas Meyrieux joue un spectacle intitulé Dans quel monde vit-on ? Il a également une page Facebook, un compte Twitter et Instagram. Et sa chaîne YouTube déborde de vidéos drôles et pertinentes, à découvrir sans tarder !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
On s'attend souvent que le végétarisme provoque des moqueries entre gamins, mais j'ai vécu la même, cette année... avec des collègues. Adultes. Leur sortir les mêmes arguments que cette vidéo... ça dérange. Parce que tout est bon pour continuer à faire l'autruche plutôt que de réfléchir à son mode de vie, voire le repenser (je ne parle pas forcément d'en changer, mais d'être au moins conscient de l'impact de notre consommation de viande...). Du coup, de propos méprisants en blagues stupides (l'autre jour, j'ai mangé du lapin, c'était bon... Mwaha mais qu'est-ce que je rigole ! ).
Bref. J'aime beaucoup cette vidéo, parce que je trouve qu'elle présente succinctement et simplement des arguments dans lesquels je m'envase souvent. Va y avoir un envoi massif de mail