Le 14 février 2018, une fusillade a eu lieu en Floride, dans un lycée, faisant 17 morts et plusieurs blessés. Nikolas Cruz, 19 ans, a ouvert le feu avec un fusil semi-automatique AR-15 qu’il s’était procuré légalement.
Cette fusillade en milieu scolaire est la plus meurtrière depuis celle de Sandy Hook à Newtown en 2012.
Un drame dont la lycéenne Emma Gonzalezest rescapée. Haut et fort, elle dénonce désormais la responsabilité de la National Rifle Association, une association qui promeut les armes à feu.
« Honte à vous ! »
C’est par ces quelques mots que la jeune femme commence un discours poignant, lors d’un rassemblement contre les armes à feu. Et pour une fois, l’Amérique écoute. La jeune femme est désormais sollicitée lors de débats.
Elle se fait porte-parole d’un mouvement frémissant, qui peine toujours à s’imposer dans une Amérique très attachée au deuxième amendement de sa constitution.
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Aujourd’hui, j’ai décidé que mon Classique de la semaine collerait à l’actualité.
J’ai hésité entre Bowling for Columbine et Elephant. Gus Van Sant a finalement remporté la manche.
Elephant, de quoi ça parle ?
Un lycée. Un jour d’automne. Les élèves étudient, flirtent et jouent au football. Tout est comme d’habitude, sauf que le drame est là, latent.
Alex, le souffre-douleur de sa classe ainsi qu’Eric, un élève que le proviseur refuse d’écouter, préparent une fusillade…
Elephant, un casting d’amateurs
À l’exception de quelques rares rôles, tous les personnages du film sont incarnés par des comédiens non-professionnels, qui étaient toujours au lycée à l’époque.
Il s’agissait pour la plupart d’entre eux de leur première expérience cinématographique.
La spontanéité de leur jeux transparaît d’ailleurs à l’écran.
Elephant reçoit de prestigieuses récompenses
Sans grande surprise Elephant a marqué son époque. Je me souviens l’avoir vu au cinéma, lors de sa sortie, en 2003. À l’époque, j’étais gamine, et ma mère avait insisté pour me trainer le voir.
J’avais été choquée. Ce type d’événements dramatiques, j’en avais entendu parler à la télé, sans y prêter une vraie attention. Tout cela faisait un brouhaha de fond, dans la télévision, quand je jouais avec mes copines.
Je n’avais jamais écouté avec attention. Alors la violence du film m’a frappée en pleine poitrine. La violence du choix de ces deux jeunes.
Elephant a bouleversé le monde entier et s’est tout naturellement imposé lors de festivals prestigieux.
Il a même remporté la Palme d’Or 2003 ainsi que le prix de la mise en scène, toujours au festival de Cannes.
Des récompenses largement méritées.
Pourquoi ce titre, au fait ?
Au sortir du film, je m’étais interrogée. Pourquoi un tel titre ? Quel rapport avec le film ?
En fouillant, j’ai découvert qu’il s’agit en fait d’une référence au film de la BBC, qui porte ce titre, et qui a été créé par le réalisateur de Made in Britain : Alan Clarke.
Un film basé sur la violence qui a secoué l’Irlande, à cause du conflit entre Catholiques et Protestants. Gus Van Sant a choisi ce titre, car selon lui la violence est la même, bien que l’époque soit différente.
Tout s’explique !
Elephant, un film inspiré
Le cinéaste s’est inspiré du travail de Frederick Wiseman (un cinéaste et documentariste) et de William Eggleston (un éminent photographe) pour élaborer l’esthétique globale de son film. Le réalisateur a révélé dans un dossier de presse :
« Tant avec Wiseman qu’Eggleston, nous ne savez jamais exactement où ils sont, mais quel que soit l’endroit, le résultat est stupéfiant. Nous pensions donc à des choses qui seraient sublimes mais pas nécéssairement luxueuses ou trop réfléchies ou bien encore surfaites ».
« Nous avons beaucoup utilisé la lumière du jour, ou à vrai dire toute lumière disponible, et essayé de trouver ce qu’il y avait de plus beau ».
Comme à l’accoutumée, Gus Van Sant s’inspire des meilleurs pour ensuite façonner ses récits à sa propre sauce.
Quelles nouveautés pour le réalisateur ?
Si tu aimes son travail, sache qu’il sortira bientôt un tout nouveau film intitulé Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot, qui scelle ses retrouvailles avec l’acteur Joaquin Phoenix.
Ils avaient déjà collaboré en 1995 pour le film Prête à tout et se retrouvent aujourd’hui pour un projet bien différent.
Son pitch ?
John Callahan est un jeune homme devenu paraplégique à 21 ans, après un violent accident de voiture. Accident suite auquel le cartoonist sombrera dans l’alcoolisme.
Son unique thérapie ? Le dessin…
Ses oeuvres sulfureuses seront publiées par de gros médias comme Penthouse, The New Yorker, ou Playboy.
Tu l’auras compris, il s’agit d’un biopic. Je n’en suis généralement pas fan, mais j’avoue ne jamais avoir été déçue par le travail de Gus Van Sant. J’attends donc avec impatience sa sortie, le 4 avril 2018 !
Voilà ma bonne dame, c’est tout pour aujourd’hui. Je te souhaite le meilleur dimanche possible ! !
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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