Vous croyez quand même pas que vous alliez y échapper, si ? Parce que bon, c’était un peu l’évènement du moment, voire carrément de mon année ici ! Les élections américaines. Deux présidentielles dans l’année entre la France et les USA, ça va j’ai ma dose. Mais reprenons tout depuis le début, sinon c’est pas drôle.
Vous savez tou-te-s que les Républicains sont les conservateurs, et les Démocrates les progressistes (on grossit un peu le trait, pour que tout le monde comprenne). Donc actuellement c’était les Démocrates, avec Barack Obama, à la tête du pays, et il se représentait pour un second mandat contre le candidat Mitt Romney, Républicain. Jusqu’ici tout va bien. Ça se complique un peu sur leur façon d’élire. Contrairement à la France où on vote directement pour nos présidents, ici, ils votent pour des grands électeurs, dont voici la carte :
Nombre de grands électeurs par État pour les élections présidentielles américaines de 2012, 2016 et 2020 (source : Wikipedia)
Je vous laisse faire le calcul ! Les grands électeurs appartiennent tous à l’un des deux grands partis américains, et donc, pour rendre tout ça clair, si vous votez pour un grand électeur démocrate et qu’il est élu, il votera pour Obama ; si c’est un Républicain, une fois élu, il votera Romney. Il arrive que certains « trahissent » leur parti, mais ça reste une situation exceptionnelle, et on ne va pas trop vous embrouiller ! Ça, c’était pour la technique. Venons-en à la partie fun… ma propre expérience !
Mon État, le Minnesota, a voté démocrate… mais revenons un peu en arrière, et jetons un oeil, pour mieux comprendre, à la carte des États lors des élections de 2008 :
Dans ma fac, une énorme majorité d’étudiant-e-s sont démocrates, mais on en trouve une autre, à moins de 20 km, ultra-conservatrice et républicaine. Ici, la campagne a battu son plein en faveur des bleus (par opposition aux Républicains, les rouges), et il faut avouer que les pro-Romney n’ont pas été très actifs – le climat ne leur était pas vraiment favorable… Aux États-Unis, ils font les choses en grand : on trouvait partout des t-shirts, des affiches, des pin’s, des stickers…
Évidemment, la version « Romney » existe aussi.
Les étudiants étaient si impliqués qu’ils ont passé les derniers jours avant l’élection à faire du porte-à-porte pour nous pousser à voter et faire leur petite propagande. Mais moi, je n’ai pas la nationalité américaine… Ils étaient donc un peu déçus de ne pas pouvoir me convaincre : je n’avais pas la possibilité de voter ! En y repensant, j’aurais dû la jouer comme ça :
Évidemment, hier, jour des élections, ça a été le summum. YouTube, Facebook
, Google, partout le même discours : allez voter ! Sur les réseaux sociaux, ça bouillait d’excitation. Le mieux, ce fut quand une amie m’a appelée pour venir regarder les résultats dans son bâtiment : je suis tombée en pleine assemblée démocrate, avec la plupart de mes potes, mais aussi plusieurs professeurs. Rétroprojecteur, fast-food à volonté, smartphones et ordinateur à portée de main pour partager instantanément informations et réactions… À chaque annonce du nombre de sièges obtenus dans un État, c’était hurlements de joie et applaudissements ou « Bouuuuhhh » sonores, le tout entrecoupé par un brouhaha un peu nerveux.
Ma timeline Twitter était pleine de tweets postés par des médias français au sujet de la présidentielle américaine. Deux de mes amies s’en sont d’ailleurs étonnées, en disant que « Les Français semblent plus concernés que nous par notre élection ! », ce à quoi une troisième a répondu : « C’est normal, c’est les élections américaines, tout le monde regarde »… Je sais d’ailleurs que le flux d’informations en France, concernant la Présidentielle aux États-Unis, n’a pas suscité que des réactions positives.
Je n’avais pas prévu de regarder l’intégralité des élections, surtout que ça aurait pu durer toute la nuit, vu le nombre d’États et de grands électeurs. Et puis finalement, vers 22h30 (heure du Minnesota), on a su… Barack Obama était réélu ! Ce fut l’hystérie générale, des embrassades et des étreintes dans tous les sens, et ce fut très agréable à vivre, même pour moi qui n’ai jamais milité politiquement, me contentant de faire mon devoir de citoyenne.
Après Obama, le Marriage Amendment
Parlons également de quelque chose qui me tient à coeur. Comme vous le savez sûrement, chaque État a ses propres lois, en plus des lois fédérales (c’est pourquoi le Colorado et l’État de Washington pourraient légaliser le cannabis pour un usage récréatif, par exemple). Hier, en même temps que les Présidentielles, les habitants du Minnesota votaient également pour le « Marriage Amendment ». On pourrait le résumer en une question : « Pensez-vous, oui ou non, que l’on doit autoriser uniquement le mariage homme/femme dans le Minnesota ? ». Les gens de ma fac préconisaient le « Non », pour que tout le monde ait le droit de se marier, y compris avec quelqu’un du même sexe. Logiquement, voter « Non », ça allait de pair avec voter Obama.
Le « Non » a gagné avec 52% des voix ! Bravo aux votants et à l’association gay de ma fac, très impliquée, qui nous a offert un super show la semaine dernière.
Voilà mon expérience : la Présidentielle américaine vue du Minnesota ! Pour en savoir plus sur ma vie outre-Atlantique, jetez un oeil à mon Tumblr, ça me fera plaisir !
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
"Les hispaniques sont à la base majoritairement républicains" Ah bon ? Pourtant la population hispanique n'est-elle pas majoritairement constituée de gens venus du Mexique ou d'autres pays d'Amérique du Sud ? Et il me semblait que les républicains étaient plutôt anti-immigration...
Alors qu'Obama voulait faire passer une loi, le Dream Act, qui permettrait à des personnes entrées illégalement en tant que mineur aux Etats-Unis d'obtenir une carte de séjour, si elles remplissent certaines conditions (âge, pas de casier judiciaire...) Dixit Wikipédia et ma prof d'anglais (qui a vécu aux USA et racontait que là où elle enseignait, beaucoup d'enfants n'avaient pas de papiers et ne pourraient donc pas aller à l'université, même s'ils en avaient le niveau. Et que presque tous considéraient les Etats-Unis comme leur vraie patrie mais risquaient être renvoyés dans leur pays d'origine (que certains avaient à peine connu)).
Bon, cela dit, je suis loin d'être une experte en politique américaine.