Je ne me rappelle pas grand chose de mon cours d’éducation sexuelle.
Un préservatif sur une banane en guise d’éducation sexuelle
Je crois que c’était au collège et pour faire dans le cliché il y avait une banane, un préservatif et une dame qui nous faisait la liste des contraceptifs existants.
Pourtant, je n’ai pas l’impression d’avoir appris quoi que ce soit sur la contraception et sur le sexe durant cette unique leçon.
Mon éducation sexuelle je la dois à 1) mes amies qui ont eu des rapports avant moi, 2) ma cousine plus âgée que moi et 3) le site madmoizelle.com (j’sais pas si tu connais, en vrai c’est pas mal… Je fais des blagues de darons pardon.)
Quand j’en parle autour de moi, je vois que je ne suis pas la seule à constater une certaine négligence autour de l’éducation sexuelle à l’école en France.
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Un exemple d’éducation sexuelle positive
Mais tout espoir n’est pas perdu. Prenons l’exemple des Pays-Bas. Comme le montre un mini-reportage du média Attn:, les Néerlandais et Néerlandaises bénéficient des cours d’éducation sexuelle dès la maternelle. Et ça a du bon.
Je te laisse regarder la vidéo ci dessous (en anglais) :
Les questions en cours d’éducation sexuelle
Pour ceux et celles qui ne comprennent pas l’anglais, je vous explique en quelques mots les propos. Aux Pays-Bas, une première approche de la sexualité s’effectue avec les enfants à partir de quatre ans, comme au Royaume-Uni.
Les institutrices et instituteurs répondent à des questions simples et instinctives comme : à quoi ressemble mon corps ? Pourquoi le corps des filles et des garçons n’est pas le même ? C’est quoi faire l’amour ?
Le but : instaurer un dialogue autour du corps, du sexe de la reproduction et même des relations dans un cadre sûr et familier.
Cela permet de désacraliser le sexe et de faire de ce sujet quelque chose de normal et d’habituel.
Les ados néerlandais·es doivent également assister à des cours autour des abus et des agressions sexuelles.
Les responsables pédagogiques leur apprennent par exemple à dire non, leur expliquent qu’il est possible de changer d’avis pendant l’acte, que dire oui une fois ne vaut pas pour toutes les autres, etc.
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Contraception, avortement, consentement, premier rendez-vous, relations amoureuses… Tout est abordé au cours de leur scolarité entre leur arrivée en maternelle et la sortie du lycée.
L’éducation sexuelle à tout âge, la bonne solution
Dans le court documentaire de Attn: une professeure de primaire dément l’idée reçue selon laquelle sensibiliser les jeunes enfants et les ados à la sexualité allait les pousser à avoir des rapports sexuels très tôt.
En réalité, une éducation sexuelle positive à un jeune âge permet aux enfants de prendre des décisions plus en accord avec leurs propres envies.
Que ce soit pour éviter des agressions sexuelles qui peuvent se produire dès le plus jeune âge, comme l’expliquaient des expertes dans le dossier sur les agressions sexuelles entre enfants de madmoiZelle, ou bien pour gérer au mieux leurs relations une fois que ces enfants et ados auront démarré leur vie sexuelle.
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Selon le média Nederlandse Omroep Stichting (NOS), le taux d’avortement a légèrement augmenté en 2015 mais les Pays-Bas restent le pays où il y a le moins d’IVG au monde : 8,6 grossesses sur 1 000 sont interrompues aux Pays-Bas, en France ce chiffre est à 14,5 grossesses sur 1 000 d’après l’INED.
Pourquoi ? Parce qu’il y a moins de grossesses involontaires aux Pays-Bas, notamment chez les adolescentes, qu’en France.
Les jeunes sont plus et mieux informé·es et osent plus facilement aborder le sujet du sexe et de la sexualité avec des adultes ou même entre eux. Elles et ils sont plus responsables.
En favorisant une éducation sexuelle simple et accessible aux enfants et aux adolescents, les Pays-Bas ont levé le tabou autour du sexe et ça fait du bien à tout le monde.
Alors la France, on s’en inspire ou bien ?
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