En cette journée internationale des droits de l’enfant, le Défenseur des Droits, Jacques Toubon, vient de publier son rapport annuel sur le sujet.
Pour rappel, son rôle est de veiller au respect des droits et des libertés en France.
Et je ne peux que plussoyer face aux recommandations qui sont faites dans ce rapport, notamment celles qui touchent à l’éducation sexuelle.
L’éducation sexuelle en France fait défaut, notamment en maternelle
Le défenseur des droits y reprend des conclusions tirées par le Haut Conseil à l’Égalité (HCE) dès 2016. Pour rappel, on y apprenait par exemple qu’une femme sur dix de mois de 20 ans déclarait avoir déjà été agressée sexuellement.
En France, l’éducation sexuelle est souvent abordée sous le prisme unique de la prévention des risques d’IST et de grossesses. En revanche, d’autres thèmes ne sont eux jamais abordés ou presque, comme l’orientation sexuelle, les discriminations, des stéréotypes sexistes, le consentement et les possibles violences sexuelles.
Ce rapport déplore largement que les trois séances annuelles censées être dédiées à l’éducation sexuelle dès la maternelle ne soient que trop rarement mises en place.
De même, la sexualité pourrait être abordée au cours d’autres enseignements, comme la littérature par exemple.
Ces propos confirment ceux tenus par Margaux Collet, du HCE, qui nous expliquait en effet dans un article se penchant sur la formation des enseignant·es à la gestion d’agression sexuelle entre enfants que la loi en la matière était peu appliquée.
L’éducation sexuelle à l’école : un sujet urgent qui nécessite des moyens
Dans ce rapport, la parole est également donnée à des adolescent•es sur ce sujet.
Parmi les recommandations défendues par ces dernier•es on peut lire qu’ils souhaitent que le personnel éducatif et les intervenants soient mieux formés. Ils souhaitent que des outils soient créés en fonction de l’âge des élèves à sensibiliser.
« Ils demandent également la diffusion de campagnes télévisées d’éducation à la sexualité et la sensibilisation des parents à ces questions. »
Autant de leviers à actionner pour prévenir les violences sexistes et sexuelles et agir sur le bien être des enfants qui sont de futurs adultes actifs sexuellement.
Le rapport reprend également à son compte les conclusions d’une enquête sur la perception du climat scolaire selon laquelle « les violences à caractère sexuel concerneraient 5 à 7% des élèves ».
Un chiffre qui est loin de me surprendre après la publication de notre dossier sur les agressions sexuelles entre enfants, qui se concluait sur le même type de recommandations : il est temps d’appliquer une solution tout simple, celle de l’éducation au corps et au consentement dès l’enfance.
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Les Commentaires
effectivement faut que le gouvernement tienne tête aux associations conservatrices maintenant