En Belgique, 4 étudiantes en sociologie/culture se sont lancée dans un projet de fin d’étude bien ambitieux : monter un outil d’éducation au porno pour les ados âgés de 12 à 15 ans.
Il s’agira d’un site portant le doux nom de C’est pas pour moi, c’est pour un ami présentant plusieurs vidéos ainsi qu’un petit forum anonyme permettant à qui le veut de poser des questions en toute discrétion !
J’ai donc interrogé es étudiantes à l’origine de ce projet, pour en savoir plus.
Pourquoi vouloir éduquer les ados au porno ?
L’idée vient d’un constat simple : le porno est omniprésent sur Internet, et pas forcément que sur les sites dédiés. Il suffit parfois de se rendre sur un site de streaming pour que des pop-ups X arrivent en plein écran.
Ce monde est donc ultra accessible. Pourtant, beaucoup de gens refusent de parler aux ados de ce sujet, sous prétexte qu’ils ne devraient pas voir ça…
Légalement, les jeunes ne devraient effectivement pas être exposés à ces images, mais dans les faits, ils et elles le sont.
Selon Gaëlle, l’une des jeunes femme à l’origine de ce projet, il n’existe pas d’outil pédagogique dédié aux plus jeunes.
« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la pornographie ne génère pas forcément des comportements violents.
En revanche, les discussions avec les parents et professionnels sont importantes afin que les ados changent leur perception de ces films. »
Le porno peut modifier l’idée de ce que devrait être une sexualité « normale »
, d’où l’importance d’un tel projet.
Quel forme pour cet outil de sensibilisation des ados au porno ?
L’idée est de créer un site partageant des vidéos originales pédagogiques (également postées sur YouTube).
En ce qui concerne les thèmes, 5 ont déjà été choisis. Il sera question, entre autres, du rapport au genre ou encore de l’anatomie. Eh ouais, toutes les bites ne font pas 20cm, et les vulves peuvent prendre des formes très variées !
Gaëlle ajoute :
« On va également faire une vidéo sur les pratiques sexuelles. La pornographie banalise des comportements dangereux, comme l’absence de consentement !
Plus légèrement, Il faut qu’on parle du fait qu’un rapport se finisse toujours par l’éjaculation du mec et que l’orgasme féminin soit presque toujours oublié. »
Le but est alors de déconstruire les angoisses et remettre les choses au clair. Selon ce groupe, ce n’est pas grave de regarder du porno, en revanche, cela devient un problème quand des personnes le consomment sans possibilité de prendre du recul.
« Dans mon cas, je n’ai pas l’impression d’avoir été mal informée, vu qu’en fait je n’ai pas été informée du tout sur le sujet à l’école ! On ne m’a jamais rassuré quand je stressais. »
Un projet à soutenir pour qu’il se réalise
Si l’idée est bonne, elle reste pour l’instant à l’étape de projet. C’est pourquoi les quatre étudiantes en appellent à l’aide du public pour le financer.
Et même si à partir de fin juin, elles termineront leur cursus, elles souhaiteront alors donner le résultat au planning familial.
Alors, si vous souhaitez les soutenir et en savoir plus sur ce projet, rendez-vous sur leur page KissKissBankBank et Facebook !
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