Ed Wood est un film sur le réalisateur considéré de son vivant comme le plus mauvais de tous les temps, aujourd’hui adulé et venéré par des milliers d’amateurs de bizarre et de fantastique à travers le monde…
Ed Wood, ou comment devenir culte en faisant de la daube
Avant de parler du film en lui-même, parlons de la personne d’Ed Wood, Edward Davis Wood Junior, de son nom complet. Le petit Ed, voit le jour le 10 octobre 1924 à Poughkeepsie dans l’Etat de New-York. Très tôt, il rêve de cinéma, passe tout son temps dans les salles obscures et écrit ses premiers scénarios. Mais sa vie prend très vite un autre tournant grâce (ou à cause ?) de sa mère. En effet, celle-ci l’habille en fille et le gamin déambule alors à 4 ans dans le voisinage, affublé d’une robe.
Zappons la période du bombardement de Pearl Harbor pour atterrir en 1946. Ed s’installe en Californie et propose ses services à plusieurs producteurs, mais toutes ses offres se soldent par de gros échecs. Et puis, miracle, il obtient la direction d’un film tiré d’un livre nommé Glen or Glenda parlant de transexualité. Ce film devient un reflet de la psychologie de Wood et son goût pour le travestissement. Mais le film est un échec, comme tout ce qui va suivre. Vient Bride of Monster et Plan 9 from Outer Space.
Ce dernier le fera connaître du public comme le plus mauvais cinéaste de l’histoire du cinéma. Et c’est dans ce dernier film qu’on apercevra l’acteur Bela Lugosi pour la dernière fois, décédé quelques jours avant le début du tournage. Wood inséra dans le film une scène de quelques secondes montrant Bela cueillant une fleur. Scène qui, pour lui, est remplit de la poésie la plus pure. L’accumulation des échecs plongea Ed Wood dans l’alcool et c’est ce qui le tua à ses 53 ans, le 10 décembre 1978.
Un Tim pas si différent d’un Ed !
On dit qu’ Ed Wood est le film le plus personnel de Tim Burton. Principalement parce que dans son esprit, ce film est un clin d’œil à son idole : Vincent Prince (auquel il a rendu hommage dans le cours métrage Vincent). En effet, son admiration pour ce grand nom du cinéma fantastique lui rappelle le culte que voue Edward Wood à Bela Lugosi.
Ed Wood est le résultat de la deuxième de la collaboration du duo Depp-Burton, quasi inséparable à ce jour. Après Edward aux mains d’argent et Ed Wood suivront bien d’autres collaborations entre les deux compères, plus belles les unes que les autres.
Parlons Depp. Qui n’a jamais craqué devant ses beaux yeux ? Qui n’a jamais maudit Vanessa Paradis d’avoir auprès d’elle cet homme si viril ? Qui n’a jamais embrassé les boîtes de DVD ou autres posters où son visage apparaissait ? Hum, je m’égare… Johnny Depp a eu donc la lourde tâche d’assumer le rôle d’Edward Wood. Passant par le drôle, le ridicule, ou encore la détresse, il enchaîne des tas d’émotions, plus poignantes les unes que les autres. Il arrive à transmettre au public cette émotion que possédait Wood et sa complicité avec Lugosi. Il arrive tour à tour à faire revivre, vivre et survivre ce personnage haut en couleurs (ou plutôt en noir et blanc dans le cas présent).
© Collection AlloCiné
A ses côtés, Martin Landau interprète le rôle de Bela Lugosi. Il a ce petit quelque chose qui nous provoque un pincement au cœur à la vue de son visage, son jeu et son comportement.
Il est également important de signaler que le film de Burton à été récompensé par deux oscars en 1995 dont celui du meilleur second rôle attribué à Martin Landau et celles des meilleurs maquillages.
Lorsque Burton délaisse un peu ses habitudes…
Burton, on le connaît plus que bien. Véritable star pour son génie et son univers décalé, il est inutile de le présenter. Pour moi, c’est le film qui se démarque le plus de sa filmographie. On ressent cette petite touche très personnelle qu’il a ajoutée. On peut alors se rendre compte qu’il a rendu cet hommage à Ed Wood non pas seulement avec sa caméra, mais également avec son cœur.
Le format noir et blanc nous transporte encore plus dans cet univers. Ce n’était pas un choix au hasard… Mais cette fois, exit les ambiances gothiques, les squelettes qui chantent et autres mains de ferraille. Burton nous offre un film bien plus terre à terre que ce auquel il nous avait habitué.
Et cette brochette d’acteurs, maintenant devenus célébrissimes, comme Jessica Parker (Sex & the City), Bill Murray (Lost in Translation) ou sa femme du moment Lisa Marie (Mars Attack).
© Collection AlloCiné
Mais il ne suffit pas d’aimer l’univers de Tim Burton pour apprécier Ed Wood. Etant en admiration devant le talent de M. Burton, c’est le film qui m’a le plus rendue perplexe. J’en suis ressortie mitigée quant à mon avis. Mais après plusieurs re-visionnages, j’ai pu ressentir cette émotion dont il a imprégné les images, même si au premier abord le film peu paraître inintéressant pour certains.
Ed Wood, c’est donc du grand, du très grand Burton à visionner et revisionner pour le savourer encore.
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