*Certains prénoms ont été modifiés.
Cette année, la Journée du sommeil s’est intéressée à la thématique « Sommeil et nouvelles technologies ». À cette occasion, nous avons souhaité explorer le sujet des écrans qui influent sur notre sommeil.
Que ce soit la télé, l’ordinateur, la console, la tablette ou le portable, beaucoup ont du mal à s’extraire des écrans pour aller se coucher. Des madmoiZelles qui restent quotidiennement devant un ou plusieurs écrans le soir nous ont parlé de leur « consommation », et de l’impact qu’elle a — ou non — sur leur sommeil.
Des écrans au sommeil
Les écrans accompagnent souvent toute la soirée les madmoiZelles qui ont témoigné, et ce jusqu’au dernier moment avant de dormir. Films, séries, réseaux sociaux et vidéos les occupent et les accompagnent vers le sommeil.
Léa est par exemple « devant [son] écran d’ordinateur. »
« Je regarde soit un documentaire, soit une série, ou alors je traîne sur des sites (ASOS, madmoiZelle, Tumblr…) ».
Il s’agit d’une activité nocturne similaire à celle d’Amandine, qui explique se poser devant un « écran de PC ou de console de jeu. »
« Je regarde un film ou une série ou je joue, mais il m’arrive aussi de traîner sur le net à lire des articles ou des forums. »
Après son film ou sa série, Ambre passe quant à elle à son téléphone et sur les réseaux sociaux :
« Généralement le soir je regarde un film ou une série sur mon ordinateur. Une fois que c’est fini ou que je décide de couper court et de me coucher, je me mets sur mon téléphone.
Je switche les réseaux sociaux : Facebook, Snapchat, Instagram, Tumblr, Vine… en boucle. Et des fois je mets la télé jusqu’à tomber de sommeil. »
C’est aussi comme cela qu’Élise fonctionne :
« J’ai vingt-deux ans, je suis étudiante, et je pense avoir un réel problème de sommeil à cause des écrans.
Le soir, je ressens toujours le besoin de regarder soit la TV, soit un film pour me détendre. Puis ensuite, une fois le film terminé (en général il est environ 23h-23h30), au moment d’aller dormir, je passe encore au moins une heure sur mon smartphone, à naviguer sur les réseaux sociaux. »
Aurore souligne d’ailleurs que c’est vraiment le soir qu’elle est le plus sur des écrans :
« J’ai toujours été accro aux écrans. J’ai commencé avec une Game Boy color à six ans (ah, souvenirs, souvenirs…), et ça n’a pas changé depuis, surtout le soir. Je suis généralement devant l’écran de mon ordinateur, sur Tumblr ou Netflix ou toute autre chose qui aura réussi à attirer mon attention, pour passer le temps. Et quand je lâche l’ordi pour finalement me coucher, je traîne encore un peu sur mon portable.
Je crois que c’est une sorte de passe-temps, ce qui n’empêche que je m’ennuie souvent, même en me baladant sur le net. »
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Une habitude nécessaire
Et si elle s’ennuie parfois, Aurore garde cette habitude synonyme de décompression et de détente. La grande majorité des personnes qui ont témoigné ont insisté sur cette dimension, comme Léa qui explique :
« J’aime faire cela car ça me permet d’apprendre régulièrement des petites choses et de faire une vraie séparation entre ce sur quoi j’ai travaillé dans la journée et le soir où je me « détends ». Je passe une à trois heures dessus avant de m’endormir. »
Ce qui induit une certaine addiction, dont témoigne Hugo :
« Je vois ça un peu comme certains fumeurs voient la clope : chacun•e dit qu’il•elle pourrait arrêter le lendemain s’il•elle le souhaitait, mais personne ne franchirait le pas.
Je n’ai pas absolument besoin de ces écrans dans ma vie, mais c’est une habitude maintenant tellement ancrée qu’il serait trop difficile de s’en débarrasser. »
Un aspect également souligné par Aurore :
« À l’origine, c’était pour discuter avec mes amis (MSN 4ever), puis petit à petit c’est devenu une addiction. Ou un réflexe. C’est un peu comme retirer sa veste et mettre ses chaussons-licornes en rentrant chez soi. Et maintenant je dois bien passer quatre heures (minimum…) devant des écrans chaque soir (non, je n’ai pas de vie).
Je ne pense pas que ce soit vraiment une préférence parce que je fais d’autres activités régulièrement (peinture, écriture, lecture, tout ce qu’il y a en -ure quoi), je crois que ça tient plutôt de l’habitude. Je pense que le terme de réflexe correspond bien. Je le fais sans m’en rendre compte. »
C’est aussi de cette dimension addictive d’habitude que naît le rapport entre écrans et sommeil. Amandine explique avoir besoin des écrans pour s’endormir :
« C’est autant une nécessité qu’une habitude. C’est un peu stressant pour moi de m’endormir sans qu’il y ait de bruit ou de lumière maintenant. Quand mon ordinateur était en panne, je mettais la radio. Certains mettent BFM TV en fond sonore le soir, moi je mets mon ordinateur. Mais je pense que c’est aussi devenu une nécessité pour moi.
Je n’arrive pas à me déconnecter.
Même si par exemple, dans le train ou ailleurs, je n’ai pas vraiment besoin d’un écran pour m’endormir, c’est un peu stressant pour moi de penser à m’endormir le soir sans mon ordinateur ou même juste de l’éteindre.
Ce qui m’attriste un peu aussi, parce que j’aime beaucoup lire mais à cause de ce besoin de tout le temps allumer mon ordinateur, je ne suis pas concentrée. Je n’arrive pas à me déconnecter. »
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Être devant son ordinateur ou sur son portable permet ainsi d’éviter de trop penser avant d’aller dormir, « c’est une façon de se vider le cerveau, d’éviter de se poser trop de questions en attendant qu’on dorme » souligne Hugo. Ils•elles sont ainsi très nombreux•ses à utiliser les écrans comme des sortes de somnifères.
Ambre dort plus sereinement :
« Ça peut me prendre une bonne heure avant de lâcher. J’ai beaucoup de mal à m’endormir le soir parce que je suis très anxieuse, donc même après avoir reposé mon portable, j’ai envie de le reprendre pour éviter de penser à des trucs qui me tracassent — mais je me retiens sinon j’y passerais la nuit. Quant à la télé, elle m’endort tout en m’occupant l’esprit.
Quand je ne suis pas devant un écran avant de dormir, j’angoisse, je commence à être anxieuse et je réfléchis trop.
Bien sûr, passer moins de temps sur les écrans serait bien pour mes yeux. Ce qui m’en empêche, c’est que sinon je mettrais bien plus de temps à m’endormir. Quand je ne prends pas le temps de me détendre comme ça, je peux faire une nuit blanche. »
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Amandine ne peut également plus du tout s’endormir sans son ordinateur :
« Petite, j’ai toujours regardé la télévision avant de me coucher. Avoir un écran avant de me coucher est donc un peu une habitude. Je ne m’endormais pas nécessairement devant mais ça pouvait souvent arriver.
Avec mon ex copain, nous avions l’habitude, lors des week-ends où on se voyait, de regarder un épisode d’une série avant de nous endormir sur un ordinateur portable et personnellement, je m’endormais devant l’ordinateur encore en marche.
Maintenant que j’ai rompu, j’ai gardé cette habitude. J’ai beaucoup de mal à m’endormir sans être devant un écran. Je ne partage rien sur les réseaux sociaux, mais je prends mon ordinateur portable dans mon lit (j’ai même une chaise à côté de mon lit pour poser mon ordinateur) et je regarde tout et n’importe quoi — série, jeux vidéos diffusés sur Twitch ou sur YouTube.
Je n’arrive plus à m’endormir sans que mon ordinateur soit allumé.
Je n’arrive pas à me dire qu’il faut que j’éteigne mon ordinateur et souvent, lorsque j’essaie, je n’arrive pas à m’endormir. Ça devient une sorte de stress et une habitude.
Je n’arrive pas à mettre sur stop mon ordinateur. Bref, je n’arrive plus à m’endormir sans que mon ordinateur soit allumé.
D’une certaine manière, c’est pour me faire passer le temps jusqu’au moment où je m’endors. Je continue de regarder mon écran jusqu’à ce que mon corps et mes yeux me disent stop et que je m’endorme.
Je peux facilement mettre trois heures avant de m’endormir, et il est alors généralement une heure du matin. Certains lisent pour trouver le sommeil, moi je regarde mon écran. Peut-être que sans, je m’endormirais plus tôt.»
Sophie a carrément un rituel bien précis, regardant tout le temps la même chose pour s’endormir, sorte de berceuse des temps modernes :
« Tous les soirs depuis trois ans, je lance deux épisodes de How I Met Your Mother pour m’endormir. Je jure que c’est vrai : j’en suis arrivée à un stade où je connais chaque réplique et peux même retrouver un épisode parmi les neuf saisons (t’as vu !). Je lance mon épisode sans me mettre face à l’écran, je ferme les yeux et j’écoute.
Je pense que c’est un plaisir qui est devenu addictif.
Toute la soirée (si je suis seule dans ma chambre), je pratique un petit rituel qui consiste à aller sur Facebook, checker madmoiZelle, et puis quand la fatigue arrive, HIMYM et dodo.
Je m’endors très rapidement, et mon écran s’éteint donc tout seul, ou plutôt il se met en veille.
Je pense que c’est un plaisir qui est devenu addictif, sans doute que je pourrais m’en passer mais je n’ai jamais testé (encore une fois en étant seule). »
Les écrans occupent ainsi une place importante dans le quotidien des madmoiZelles ayant témoigné. Et avant d’escorter Morphée, ils les accompagnent dans leur soirée.
Une compagnie importante
Pour les personnes vivant seules, les écrans représentent une vraie compagnie qui permet de laisser la solitude au placard et propose des activités toutes trouvées.
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Gaëlle témoigne :
« J’habite seule dans mon deux-pièces. L’écran allumé, c’est avant tout un moyen de créer une présence avec moi le soir. Je possède comme écrans une télé, un ordinateur portable, une petite tablette et un smartphone.
Un écran est allumé dès que je rentre chez moi (dans l’hypothèse où je n’ai pas de sortie prévue) jusqu’à mon endormissement (et même plus vu que les vidéos continuent de tourner) entre 23h et minuit — mais je ne suis pas scotchée devant pendant tout ce temps.
Avant d’aller me coucher, si je ne suis pas sortie de la soirée, en général la télé est allumée (séries, films, émissions, DVD… ça dépend du programme et de mes envies). Je ne suis pas forcément hyper concentrée devant la télé (vu qu’elle me sert surtout de bruit de fond), et fais souvent autre chose (la vaisselle, étendre ma lessive, du rangement…).
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Régulièrement je suis sur un autre écran en parallèle (smartphone pour regarder mes réseaux sociaux, ordinateur pour bosser pour mon association, surfer sur des sites (marchands le plus souvent), vérifier la météo, etc.).
Quand il n’y a vraiment rien à la télé, je l’éteins, et je regarde des vidéos sur YouTube ou Netflix avec ma tablette ou des séries sur mon ordinateur. Là, je peux être plus concentrée sur ces écrans. Mon smartphone n’est jamais loin pour les réseaux sociaux et les conversations par messagerie.
Quand je vais me coucher, je prends ma tablette et mon smartphone et je me rends dans ma chambre : rituel démaquillage et mise en pyjama devant une vidéo ou un podcast sur ma tablette. Une fois sous la couette, je continue à regarder des vidéos et/ou à écouter des podcasts avec ma tablette.
Le son provenant des vidéos me rassure.
J’aime faire cela, parce que le son provenant des vidéos me rassure, me fait une présence dans mon appart. Parce qu’elles m’instruisent et me détendent. »
Pour Rebecca,
« ce n’est pas tant que j’aime être devant un ordi, mais le film ou la série me permet de me sentir moins seule, ce que j’ai du mal à supporter, surtout le soir. Comme ça, j’entends des voix, ça me fait une présence (purée, on dirait que je suis le gamin de Sixième Sens…).
C’est une nécessité, car je ne le ferais pas si j’avais de la compagnie. Mais j’aimerais pouvoir passer moins de temps devant l’écran : parfois je suis vraiment agacée par mon ordi, mais je supporte encore moins le fait de me retrouver seule dans mon appartement. »
Pour Amandine, c’est par contre aussi une occupation choisie :
« Ça m’occupe durant les repas et après (je vis seule) et me détend à la fin d’une journée de travail. En général j’y passe au moins quatre heures : du retour du boulot au coucher. »
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Une occupation qui peut être un soutien de taille, notamment face à l’insomnie ou la dépression. Aurélie raconte :
« Je traîne mon insomnie depuis de longues années (depuis l’âge de neuf ans), et je suis insomniaque sévère depuis six mois (je dors trois à quatre heures par nuit maximum).
Mon lit ? C’est mon canapé. Je ne fréquente plus le lit conjugal depuis quasiment un an. C’était devenu insupportable de rester dans le lit, dans le noir et le silence sans pouvoir bouger au risque de réveiller constamment mon compagnon.
Le silence m’oppresse.
Je n’ai jamais supporté le silence depuis que je suis toute petite, j’ai toujours eu la radio allumée pour m’endormir. Le silence m’oppresse.
Aujourd’hui, mon ordinateur est devenu mon meilleur ami, il me permet de m’occuper durant ces longues heures de solitude (avec des séries, films, YouTube). Quand la solitude devient trop lourde et le temps trop long, je checke mes réseaux sociaux, et ai ensuite mon petit rituel du « #insomnie » pour me réconforter de ne pas être la seule à souffrir de ce mal.
Quand je pense pouvoir m’endormir, je lance un de mes films dédiés au couché : des films que je connais par cœur et qui ont pour but de me bercer. Il n’y a aucun risque d’être prise par le suspense du film, ce qui pourrait m’empêcher de m’endormir.
Je lance le film, ferme mon écran et j’essaye de me détendre. En moyenne je les lance trois à quatre fois dans la nuit. Quand j’arrive à la moitié du film et que je ne dors toujours pas, je retourne me balader sur la toile.
L’idée qu’on me retire mon téléphone ou mon ordinateur m’est totalement insupportable : je serais livrée à la nuit, au silence, au temps qui défile au ralenti.
J’ai bien conscience de l’excitabilité qu’occasionnent les écrans sur notre cerveau du fait de mes études. Mais écran ou non, bruit ou non, je ne dors pas. La technologie est devenue ma meilleure alliée pour ne pas finir aliénée par mes insomnies. »
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Biscotte Mulotte fait part du même rapport aux écrans :
« J’aimerais passer moins de temps devant les écrans, mais ma maladie m’en empêche. Je suis dépressive et je sors peu et ne travaille pas.
Durant mes bonnes phases, je sors et bouge plus mais sinon c’est vraiment ma seule distraction, donc difficile de m’en séparer — surtout que les forums ont été salvateurs pour moi en me servant de vie sociale à une période où je ne pouvais vraiment plus sortir de chez moi. »
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Des puits d’ouverture au monde et aux autres
Les rencontres et les amitiés nouées et/ou entretenues via écrans interposés ont été soulignées par plusieurs madmoiZelles, qui ont également loué les puits d’information, de culture et de divertissement qu’ils représentent.
Not So Muggle développe :
« Je ne vois pas le problème avec le temps que je passe sur les écrans vu que ces mêmes écrans me permettent d’avoir une vie sociale.
J’ai rencontré de très bonnes amies par ce biais, j’ai trouvé des chouettes restaurants/bars/salons de thé, je me tiens au courant de ce qui se passe dans la vie de mes amis géographiquement éloignés. J’ai l’impression qu’on diabolise beaucoup les écrans et leurs effets néfastes mais qu’on en oublie les aspects positifs.
On diabolise beaucoup les écrans et leurs effets néfastes mais on en oublie les aspects positifs.
En étant sur mon portable à l’arrêt de tram, j’ai eu droit à des remarques et des regards désapprobateurs (et pas que de personnes âgées).
Sauf que ces personnes ignorent que je suis en train de lire un roman, que j’échange peut-être de manière constructive, que j’apprends du vocabulaire pour préparer mon TOEIC…
On se doute bien que la lumière du téléphone n’est pas naturelle pour notre cerveau, mais diaboliser totalement une technologie pour UN aspect de celle-ci, je trouve ça gros, et ça me court sur le haricot quand on me dit que je suis « encore sur mon ordi/téléphone/tablette/autre objet tenu entre les mains » ! »
Hugo a également insisté sur les activités nocturnes permises par les écrans :
« J’aime regarder des films, tout simplement parce que j’aime le cinéma. J’aime les vidéos parce que le contenu peut être intéressant ou rigolo. Et les réseaux sociaux puisque ça me permet de prendre des nouvelles et de garder le contact. »
Cela a cependant pour conséquence de faire naître la peur de rater des choses, de passer à côté des dernières actualités. Cela empêche bien souvent Léa de décrocher, même si elle le souhaiterait :
« J’aimerais passer moins de temps devant les écrans, mais j’ai toujours peur de rater quelque chose sur les réseaux sociaux, ou de rater l’actualité dans mes domaines de prédilection. Peur de ne pas utiliser mon temps pour m’instruire sur plein de choses. »
Caroline souhaiterait elle aussi au moins se coucher plus tôt, mais remarque que ce qui l’empêche de passer moins de temps devant les écrans est qu’il y a toujours quelque chose à regarder. Pour Élise, cela prend des proportions conséquentes :
« C’était une habitude mais maintenant je pense que c’est plus que ça : c’est un automatisme que me semble presque obligatoire avant de dormir.
J’ai besoin de checker tous les réseaux sociaux sur lesquels je suis inscrite (Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter), j’effectue une sorte de veille, car je regarde tout ce qu’il s’y passe, j’explore de profil en profil. Une fois que j’ai vu tout ce que je voulais voir, que je n’ai manqué aucun post sur les réseaux, je peux « enfin » dormir.
Mais parfois, la fatigue est plus forte et ne me laisse pas finir ma petite veille ; il m’arrive alors de me réveiller le matin, le téléphone dans la main. Ce rituel est le même au lever : je prends mon téléphone et je surfe sur les réseaux, pour rattraper les posts que j’aurais manqués pendant la nuit. »
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Des effets sur le sommeil ?
Mais alors, cette longue et tardive exposition aux écrans influe-t-elle sur le sommeil des madmoiZelles ? Les avis semblent mitigés. Biscotte Mulotte n’a pas constaté de problème :
« Je crois que ça me détend plus qu’autre chose, c’est une petite routine d’avant dodo en somme. Je ne dors pas mieux ou plus mal que les nuits avant lesquelles je ne suis pas devant un écran. »
Gaëlle trouve aussi que les écrans sont pratiques, mais remarque par contre les effets sur la qualité de ses nuits :
« J’aimerais bien passer moins de temps devant les écrans… mais avec un smartphone qui fait office de réveil, difficile de s’empêcher de regarder — je ne trouve pas de réveil à aiguilles qui me convienne. Et suite à des problèmes médicaux dans la famille, je veux être joignable à toute heure de la nuit.
Je connais les conséquences de cette utilisation sur mon sommeil : je suis généralement moins « apaisée » que quand je m’endors avec un livre, et la luminosité de l’écran n’est pas bonne pour les yeux. »
Léa est du même avis : elle explique dormir mal et moins que les nuits qui ne sont pas précédées d’écrans, et sentir une forme de stress. Et pour Élise, cela va encore plus loin :
« Je prends de plus en plus conscience de mon addiction aux écrans : sans mon smartphone, je mets beaucoup plus de temps à m’endormir, je ne parviens plus à retrouver un rythme de sommeil correct.
Cela a aussi des conséquences sur ma vie amoureuse.
Cela a des conséquences sur mon sommeil et ma santé (je sens que ma vue baisse depuis quelques temps), mais aussi ma vie amoureuse.
Mon petit ami me reproche souvent d’être toujours sur mon téléphone et cela aboutit à des conflits. Il m’est déjà arrivée de faire du somnambulisme lorsque je dormais avec lui, où il m’a retrouvée sur mon téléphone, en train de surfer sur Facebook, et je ne m’en souviens pas…
Aujourd’hui, je suis sur le point de terminer mes études : fini la pression des partiels, je vais donc aborder ce problème plus sérieusement, à commencer par me faire une petite liste de livres à lire absolument avant de dormir ! »
Ce qui semble assez sûr pour quasiment toutes les personnes qui ont témoigné, c’est que les écrans grignotent le temps de sommeil. Difficile de ne pas lancer un autre épisode, d’arrêter de lire les fils d’actualité. Ambre constate :
« Évidemment, commencer à scroller mon fil d’actualité me donne encore plus envie de le faire. Donc j’ai toujours envie de le reprendre une fois posé. Généralement j’essaie de me dire « allez, juste cinq minutes pour se détendre un peu » et ça dure plus longtemps. »
Hugo conclue :
« Je peux passer pas mal de temps devant des écrans. C’est difficile de chiffrer, puisqu’on est tellement absorbé qu’on n’a plus vraiment la notion du temps.
J’ai remarqué les conséquences de cette utilisation pour me rendormir. Mettons que je me lève en plein milieu de la nuit à 6h du matin en week-end. Si je ne regarde pas mon téléphone, tout va bien. Si je me mets à aller dessus parce que j’ai reçu un message pendant mon sommeil et ça attise ma curiosité, alors je n’arriverai pas à me rendormir, même si ce n’est que deux minutes après.
C’est clairement une addiction quand on y pense, mais ça n’alarme personne puisque ce n’est pas comme l’alcool, le tabac ou la drogue, ça n’a pas de retombées dramatiques sur la santé. Mais ça reste une addiction, sans aucun doute. »
– Merci à toutes les madmoiZelles qui ont témoigné !
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