Bureau parisien de madmoiZelle, 15 heures. Fab a.k.a. le big boss lève la tête de son ordi pour me rappeler un truc essentiel : aujourd’hui, je vois Julien Doré. Ou plutôt, je vais à l’écoute de son nouvel album, LØVE, qui sort à l’automne 2013.
Je dévale les escaliers de la rédac que personne ne prend jamais ou presque, parce que c’est plus rigolo de faire la brochette barbecue toutes ensemble dans l’ascenseur. Trois crises de claustrophobie plus tard dans la ligne 8, me voici aux studios de la Seine. C’est ici qu’a lieu l’écoute.
Une écoute, késako ?
En gros, ça consiste à inviter un paquet de gens du monde de la presse et de la musique dans un lieu précis pour leur faire écouter (sans blague) avant tout le monde quelques pistes d’un album qui n’est pas encore sorti. La présence de l’artiste n’est pas systématique, du coup c’est plutôt cool de se dire que je vais rencontrer l’homme à la barrette sans barrette.
Je rentre dans l’immeuble, monte l’escalier en bois le long duquel quelqu’un a déposé des petites bougies, ambiance dîner aux chandelles. Pas le temps de réfléchir, me voilà dans le studio, déjà rempli de tout un tas de gens branchouilles. Une console, un ordinateur, un grand écran avec le nom de l’album. Je me présente à l’attachée de presse, je tourne la tête et paf, le bichon.
Julien Doré himself, son perfecto et ses cheveux fous viennent me serrer la patte. J’ai beau être journaliste junior, j’ai toujours envie de palper la personne que je rencontre pour voir si elle n’a pas perdu de sa consistance en sortant de la télé. Le cerveau congelé, j’arrive quand même à dire bonjour, à caser mon nom et celui de madmoiZelle.
Dans la salle, il y a des chips et des gobelets en plastique : à priori, ça ressemble beaucoup plus à une soirée entre potes qu’à une conférence de presse formelle. Tout le monde a l’air de se connaître depuis la petite section de maternelle, ou du moins fait super bien semblant.
Julien Doré vient taper la discut’ avec le mec à côté de moi. Il a l’air carrément détendu de la mèche. Les retardataires arrivent, on s’installe (ou s’enfonce, dans mon cas) dans les canapés, la lumière s’éteint.
De l’amour et du groove
C’est parti pour 7 chansons sur douze. L’album s’appelle LØVE, avec un « O » barré parce que c’est un disque post-rupture. LØVE, ça veut aussi dire lion en danois. Point horoscope de la séance : quelqu’un fait remarquer à Julien qu’il est cancer donc que le choix du nom est astrologiquement étrange.
En réponse, Julien désigne sa crinière, qu’il a lavée aujourd’hui et qui « gonfle ». Je suis toujours vaguement rassurée de voir que les artistes ont les mêmes problèmes capillaires que tout le monde.
Il introduit chaque titre et fait quelques blagounettes pour éviter la déprime parce que « ce sont toutes des chansons d’amour tristes ». En fait, le CD ne parle que de rupture, mais sur un beat bien marqué, signé Darko.
Les titres défilent : le premier single Paris-Seychelles, Heaven, tout en anglais, On attendra l’hiver
, et Corbeau, le morceau le plus triste de la sélection. Perso, je mise sur Hôtel Thérèse, situé dans le deuxième arrondissement de Paris et que Julien nous conseille, et Chou Wasabi, qui sera un duo, mais mystère mystère sur le deuxième interprète.
Les textes sont très simples, mais on retrouve le petit WTF qui fait le style Julien Doré : Platini, un hommage au footballeur enregistré avec la chorale de la ville de Saint-Rémy-de-Provence.
Ça doit être mon côté Amélie Poulain, mais j’aime bien regarder les réactions du public. Pendant l’écoute, je distingue trois catégories d’auditeurs. Ceux qui s’envoient des textos et rigolent, ce qui fait un peu tiquer mon côté tu-te-tais-Jean-Charles-et-tu-écoutes-la-maîtresse. Ceux qui hochent de la caboche et tapent du pied en rythme, pour bien faire comprendre qu’ils kiffent grave la musique dans les pores de leur épiderme. Et enfin, ma team préférée, ceux qui fixent un point dans le vide avec les yeux qui flottent parce qu’ils sont concentrés.
Julien nous dit que cet album est dans la continuité du précédent, ce que mon oreille approuve. Ça s’écoute bien, sans surprise : ceux qui aiment le chanteur de Kiss me forever s’en feront des shoots quotidiens, tant pis pour les autres.
Ça y est, c’est déjà fini. Une dernière vidéo pour présenter l’équipe qui a bossé avec Julien. Pendant le teaser, je le vois fixer « ses gars » sur l’écran avec tendresse. Vas-y Julien, tu serais pas un chouilla sentimental ?
Julien Doré et les nouvelles technologies
Les lumières s’allument, je me dis que quelqu’un va nous mettre dehors pour venir faire le ménage. Que nenni. Tout le monde va tour à tour féliciter le chanteur. Certains papotent en attendant.
J’aborde le mec qui parlait au début avec Julien. Jackpot : c’est aussi l’homme qui lui a fait passer son tout premier casting à la Nouvelle Star en 2007, avant même le jury qu’on voit à la télé. Il me décrit Julien comme un gars « super, très fidèle », qui est revenu lui faire écouter ses albums alors qu’ils ne travaillaient plus ensemble.
Quand on parle du lion, il ramène ses tifs. Ça cause Twitter, les autres lui disent de s’y mettre et Julien admet qu’il gère mieux Facebook. J’arrive enfin à l’accaparer cinq minutes sans pousser un cri de groupie.
Je remarque qu’il a l’air super à l’aise pour un mec qu’on trouve souvent froid. Il admet que l’écoute est très différente des plateaux avec les journalistes. Je lui dis que son disque m’a fait penser à Benjamin Biolay dans la démarche.
« Ouais, je vois ce que tu veux dire. J’aime beaucoup ce qu’il fait, mais on n’est pas vraiment du même style, lui il fait de la chanson française « classe », avec beaucoup de choses derrière, moi c’est plus léger, du genre Metronomy. »
On est d’accord Julien. D’ailleurs, même si tu n’es pas trop Twitter, ton compte Facebook est blindé de photos Instagram, tu maîtrises non ?
« Je l’utilise, mais j’ai pas de compte là-dessus où tu peux voir toutes les photos. Mais j’aime bien, tu peux faire des effets cools. »
Bon, la technologie, c’est pas son truc. Par contre moi je touche un peu, du coup, il accepte de prendre la pose. La lumière est dégueu, je filtrerai à mort.
Cette fois, il est temps de tailler ma route. Paris-Seychelles, ça fait un peu billet Air France, et moi, je plane grave. Le CD de Julien Doré, je le mettrai bien dans ma voiture cet été. Seul souci : il va falloir que j’investisse dans une caisse.
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Les Commentaires
Il en faut pour tous les goûts!! depuis la nouvelle stars, je suis toutes ses actualités! J'aime tout! son style hors du commun, sa musique, sa voix...
En tout cas, j'espère que sa carrière sera longue!!