Et si des toilettes publiques inodores, autonomes en énergies et respectueuses de l’environnement devenaient la nouvelle norme ? C’est en tout cas le projet de la Scop Ecosec, une coopérative originaire de Montpellier qui a créé ce nouveau type de sanitaires en voulant répondre aux problématiques actuelles.
Bernard Caille et Benjamin Cloueteux, les créateurs du concept sont partis de plusieurs constats. Les Français•es consomment en moyenne 135 litres d’eau par jour dont 27 litres (20%) juste pour leurs WC. De plus, la pollution en général augmente la dégradation des cours d’eau et des nappes phréatiques. Enfin, les toilettes publiques ont cette réputation d’êtres trop rares… et quand il y en a, elles sont souvent hors service ou très sales.
Alors, depuis 2013, les deux entrepreneurs réfléchissent à ce projet et c’est en avril 2015 qu’ils créent Ecosec. La même année ils installent au zoo de Montpellier un prototype de toilettes et c’est un véritable succès.
Comment ça marche, Ecosec ?
Il y a deux types de toilettes : les urinoirs, assez classiques dans leur forme, et les sièges de toilettes. Pour ce dernier, chacun•e fait ses besoins de manière habituelle et puis tire la chasse en appuyant sur une pédale.
À ce moment là un tapis roulant mécanique fait descendre ce qui a été fait pour en remonter un propre. Surtout, pas de craintes pour les mauvaises odeurs car un système de ventilation est mis en place pour éviter tout désagrément.
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L’urine et les matières fécales sont ensuite récupérés pour servir de compost et en faire de l’engrais naturel. Les concepteurs expliquent :
« L’idée est de récupérer les urines stériles, c’est-à-dire qui n’ont pas été en contact avec les matières fécales, et de les réutiliser pour l’agriculture. Nous avons un partenariat avec l’organisme montpelliérain de recherche Irstea, qui a mis à notre disposition une parcelle agricole d’une centaine de mètres carrés pour tester le dispositif. »
Ecosec aimerait par la suite utiliser ce même engrais produit par les urines pour faire pousser des plantes qui serviraient à fabriquer les produits d’entretien et les savons utilisés dans les cabines.
Pour le nettoyage de ces toilettes, la coopérative prévoit de se rapprocher d’associations œuvrant pour les personnes en réinsertion afin d’employer des travailleurs venant nettoyer les cabines 5 à 7 fois par jour. Et le trajet entre chaque sanitaire serait effectué à vélo !
En 2016, Ecosec a prévu d’installer quatre cabines à Montpellier avant d’en installer 40 à l’échelle nationale d’ici 2020. En espérant que cette nouvelle génération de toilettes sèches deviendra la nouvelle norme de sanitaire publique dans le futur !
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