Le 7 août 2019
Comme beaucoup de jeunes femmes, tu as peut-être pris des bonnes habitudes pour réduire ton empreinte carbone.
Tu es à la cup, à la culotte menstruelle ou à la serviette hygiénique lavable. Tu te renseignes sur le zéro déchet. Tu réfléchis au désencombrement de ton appart.
Tu fais tes courses en vrac, tu te sapes en friperies et tu ne manges plus de produits issus de l’exploitation animale.
Mais cet été, tu t’envoles pour Barcelone, Marrakech ou Bangkok, dans un avion bourré de kérosène polluant… Pourquoi donc ?
Le paradoxe de l’écolo qui prend l’avion
Le Monde
consacre une passionnante enquête au sujet de L’avion, plaisir coupable de l’écolo voyageur. Et ça tape pile là où ça gratte.
« Ils ont renoncé aux Coton-Tige, au Nutella et même à l’harmonie scandinave de la cuisine depuis l’adoption du lombricomposteur et des moucherons qui vont avec.
Alors pas question d’annuler le Paris-New York de cet été…
[…] Peut-on se dire écolo tout en s’envolant pour le week-end à Porto ? L’avion sème la zizanie.
D’un côté, ceux qui connaissent les chiffres et commencent à s’interroger.
De l’autre, ceux qui ne veulent surtout ne rien savoir de peur d’objectiver ce qu’ils pressentent : tous ces efforts louables pour acheter en vrac ou cuisiner les légumes bizarres du panier Amap n’auront rimé à rien s’ils prennent la direction de l’aéroport. »
Pourquoi prendre l’avion alors qu’on est écolo ?
Prendre l’avion pour partir en vacances, ce n’est ni vital ni incontournable : c’est un plaisir, un luxe qu’on s’accorde.
Peut-être un plaisir d’autant plus intense qu’il promet un dépaysement reposant, loin des poubelles de tri et des prises de tête sur le recyclage des pailles en plastique…
Les billets low cost permettent de voyager à un prix défiant toute concurrence, notamment celle du train, solution pourtant bien moins polluante.
Pour quelques dizaines d’euros, on peut partir assez loin pour finir dans un pays où le coût de la vie est moindre — alors que des vacances en France, ça peut coûter cher.
Repenser ses vacances pour éviter l’avion
L’article du Monde pointe des initiatives de compagnies aériennes tentant de compenser leurs émissions de carbone, en plantant des arbres par exemple.
Mais la meilleure pollution, ce n’est pas celle qu’on compense : c’est celle qu’on évite. Alors pour sortir du réflexe « voyage = avion », il faut repenser ce qu’est, dans l’esprit collectif, le tourisme.
« Le voyage lent et de proximité, voilà qui est du dernier chic.
En témoignent le boom du cyclotourisme ou le succès du guide Chilowé des « micro-aventures de plein air et de courte durée près de Paris » – de Lyon, Bordeaux et Nantes, aussi, bientôt.
Descendre la Seine en paddle, écouter le brame du cerf à Rambouillet ou en Sologne, bivouaquer un soir de semaine…
« Pas besoin d’un vol transcontinental, la France est un immense terrain de jeu », pour le cofondateur de Chilowé, Thibaut Labey. »
L’article se conclut sur des conseils pour celles et ceux qui prennent quand même l’avion, mais voudraient le faire raisonnablement.
L’avion, plaisir coupable de l’écolo voyageur
À lire sur Le Monde
Pour conclure, laisse-moi te rassurer : je ne fais pas cet article pour te blâmer parce que tu as l’audace de t’envoler vers Majorque le 15 août.
Nous vivons tous et toutes avec nos contradictions, nos paradoxes, et l’engagement écolo ne doit pas devenir un sacrifice permanent. Donc je serai bien la dernière à te juger.
Je trouve juste que l’enquête du Monde est passionnante et m’a fait réfléchir, je me suis donc dit qu’elle t’intéresserait aussi ♥
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