Initialement publié le 28 avril 2019
Cela fait bientôt 2 mois que je suis à Shanghai pour un échange universitaire. Je suis partie seule, sans connaître personne, pour un stage.
Je me suis retrouvée complètement perdue en arrivant dans cette ville incroyable, mais j’ai vite réalisé que cette ville impressionnante allait devenir une mine géante d’opportunités.
Ma déception à mon arrivée à Shanghai
J’ai rapidement été déçue du stage pour lequel je suis venue de si loin, pour lequel j’ai quitté ma famille, mon pays, mon copain… Certes seulement pour quelques mois, mais le déracinement n’est pas toujours facile à vivre.
Je me suis trouvée désœuvrée et triste. Toutes les petites mésaventures du début du séjour m’ont démotivée.
Et les expatriés pompeux qui me rétorquaient « Oh tu sais, ça fait partie de l’expérience ! » me sortaient par les yeux. Mais ni une ni deux, pour oublier l’ennui, j’ai dû m’occuper.
Alors, au lieu de rester seule dans ma chambre, j’ai décidé d’arpenter la ville et de m’ouvrir à toutes les opportunités qui se présentaient à moi.
Le début de mes aventures en solitaire dans Shanghai
J’ai commencé par visiter la ville. Seule, je me suis perdue dans le métro, j’ai marché des heures, médité dans les temples, goûté des boules vertes gluantes, communiqué en chinois, rencontré des personnes du monde entier…
J’ai peu à peu pris confiance. Je ne me sentais pas encore chez moi, mais je n’avais plus peur de sortir et de vivre normalement sans attendre.
Entre temps, je me suis fait de bons et bonnes amies, j’ai fini par aimer ma chambre minuscule et par devenir plus familière avec la ville.
Toutes les petites épreuves du quotidien étaient une victoire. Des choses qui me paraissaient tellement simples en France devenaient une vraie aventure à Shanghai
.
Comme aller acheter une carte Sim chez un opérateur téléphonique, trouver un supermarché pour faire mes courses ou bien rentrer tard en taxi !
Mais une fois ces tâches accomplies, j’avais l’impression que rien ne pouvait m’arrêter. J’ai pris goût à cette découverte permanente.
Il m’en fallait plus. Alors quand j’ai vu passer un prospectus de recrutement de débutantes pour la formation d’une équipe de roller derby, j’ai sauté sur l’occasion.
J’ai multiplié mes activités à Shanghai
Je me suis inscrite, sans réfléchir. Cela faisait maintenant des années que je voulais faire partie d’une équipe et être l’une de ces filles ultra badass.
J’ai fait de même lorsque j’ai vu passer une annonce pour la recherche de story tellers pour un évènement autour du Développement Durable.
Dans le cadre de mes études de philosophie environnementale j’avais déjà écrit une histoire qui correspondait en tout point à ce que les organisateurs cherchaient. Je ne pouvais pas passer à côté de cette expérience.
Alors j’ai rédigé cette même histoire en anglais et hier soir je l’ai racontée au micro devant une foule d’inconnu·es. Et c’était incroyable.
En plus des superbes retours que j’ai pu avoir, j’ai pris confiance en moi. Je suis sortie du bel hôtel où se passait la réception, et dans le métro, au milieu d’une centaine de Shanghaiens et Shagaiennes, je me sentais spéciale.
J’avais l’impression que j’avais accompli quelque chose d’extraordinaire. J’ai réalisé que ce sentiment n’était pas nouveau et qu’il ne m’avait pas quitté depuis mon arrivée.
Je me suis débrouillée toute seule et j’en suis fière
Je suis fière d’être ici seule, d’avoir réussi à bâtir une vie normale ici. Une vie sociale avec du sport, du travail, des conférences, des sorties. Je m’épanouis de toutes ces premières fois incroyables.
J’ai pu pour la première fois vivre à l’étranger, me faire maquiller par une make up artist, parler à des inconnus, faire du roller dans des bar psychédéliques.
Cela faisait maintenant presque dix ans que je rêvais de m’installer pour quelques mois en Chine et j’ai enfin réussi.
Je suis très fière d’avoir pu réaliser mon rêve. J’ai dû me battre et travailler dur pour y arriver. Je me suis heurtée à plusieurs refus, mais maintenant j’y suis.
Parfois il vaut mieux attendre. Parfois ce n’est pas le moment. Mais enfin j’y suis. Et je l’ai réalisé quand je suis montée au 118 ème étage de la Shanghai Tower.
Mes oreilles se bouchaient dans l’ascenseur supersonique de la tour. En arrivant en haut, j’ai regardé cette ville tentaculaire.. et j’ai pleuré de soulagement.
J’ai réussi. Je suis une fille badass qui vit à Shanghai et qui fait du roller derby !
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