Emma Stone : bien ouèj
La plupart des bons films sur les lycées américains, comme la plupart des meilleures comédies made in Hollywood ont un point de vue masculin – comme d’habitude, ce sont les rois de la bande d’Apatow auxquels on pense en premier lieu. Heureusement, la tendance change de plus en plus sûrement, grâce à Drew Barrymore par exemple (Whip it!, Trop loin pour toi). Si Easy A est loin d’être la comédie de l’année, il fait largement pencher en ce sens, ce qui est pour le mieux.
Emma Stone, sa voix éraillée, sa gouaille et son style efficace sont les stars de cette comédie. Tout part d’un mensonge anodin : ne voulant pas passer le week-end avec les parents déjantés de sa meilleure amie, une lycéenne s’invente un rencard avec un fictif ami de son frère. Le lundi, sa copine la presse de questions et Olive finit par lui raconter, par le menu, comment elle a perdu sa virginité ce samedi-là. Gagnant automatiquement le statut de salope du lycée, Olive assume – ce qu’elle n’a toujours pas fait – et prend sa nouvelle réputation avec tant de recul et d’esprit qu’elle se lance dans un commerce bien particulier. L’idée ? Contre des bons cadeaux en tout genre, elle accepte de prétendre avoir couché avec les homos, geeks et losers du lycée – qui, eux, se soucient de leur réputation.
Ce scénario est bien l’idée la plus brillante du film : détourner les codes de la vie lycéenne, les envoyer valser sans se préoccuper, en jouer avec plaisir et humour. L’essentiel de sa qualité est porté sur les épaules d’Emma Stone, non seulement parce qu’elle est la protagoniste, mais aussi parce que personne n’a la même ampleur qu’elle. A l’exception de ses parents, peut-être, couple d’originaux parfaitement interprété par Patricia Clarkson et Stanley Tucci, qui offrent de délicieux intermèdes entre les scènes du lycée, qui ne décollent pas toujours.
En dehors de ça, le film est assez décevant. Le fil de l’intrigue est traditionnel, tout comme la structure du film, alternant entre la voix-off d’Olive qui se filme devant son ordinateur (on saura pourquoi vers la fin du film) et la présentation des événements qu’elle relate. En fait, Easy A est un film de l’instant : celui où on rigole avec Olive comme avec une bonne copine.
Whatever happened to chivalry? Does it only exist in 80’s movies? I want John Cusack holding a boombox outside my window. I wanna ride off on a lawnmower with Patrick Dempsey. I want Jake from Sixteen Candles waiting outside the church for me. I want Judd Nelson thrusting his fist into the air because he knows he got me. Just once I want my life to be like an 80’s movie, preferably one with a really awesome musical number for no apparent reason. But no, no, John Hughes did not direct my life.
Sortie française prévue le 5 Janvier 2011.
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